Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne sait pas grand-chose de Dunes of
Ash. Sur les sites spécialisés, aucune information quant à leur pays d’origine ou leur date de formation, rien non plus sur la page de
Signal Rex, petit label portugais spécialisé dans le black metal qui sort le premier album de la mystérieuse formation,
The Fall of the Seven Sisters. Il faudra donc se passer des présentations d’usage et se contenter de la musique, un black metal froid, vicieux et agressif dans la grande tradition de cette vague autoproclamée orthodoxe dès la fin des années 90.
La profession de fois s’ouvre sur le mur de son bourdonnant de
The Eye of The Seraphic
Void aux guitares qui dégueulent des jets de lave en fusion et une batterie lourde et rapide qui vient assujettir ce chaos bourdonnant. On sent le soufre infernal d’un
Watain, ça hurle, ça fonce et ça tabasse, véritable manifeste à la gloire du Malin qui alterne intelligemment moments d’agression pure (l’attaque hystérique et ultra rapide aux notes incandescentes de
Sorrow’s
Eternal Flame qui renvoie aux heures glorieuses de
Funeral Mist) et passages plus lents et insidieux (Womb of the
Abyssal Dawn). Dunes of
Ash ne s’embarrasse d’aucune fioriture, compilant en même pas 32 minutes sept compositions nerveuses, ramassées et vibrantes d’une tension malsaine, qui n’attendent qu’une négligence de l’auditeur pour lui sauter à la gorge.
On retrouve ici un équilibre surprenant et parfaitement balancé entre le true black du début des 90’s, déroulant ses riffs hypnotiques, simples et répétitifs sur un tapis de blasts, et la tendance orthodoxe qui émergera un peu plus tard et qui imposera ses dissonances (
Antlers of the Celestial Stag qui ressemble beaucoup au
Mayhem de
Chimera, jusqu’aux vocaux secs et vicieux qui rappellent ceux de
Maniac) et ses passages tordus plus complexes. La musique, noire et immersive, traînant dans ses croches maladives un sentiment de malaise et d’angoisse diffus et dégageant une beauté vénéneuse, nous entraîne dans une spirale sans fond tant sur les passages lents que rapides.
Le son est excellent, mat et légèrement étouffé, mais laissant parfaitement ressortir tous les instruments avec une place de choix pour la basse dont les secousses telluriques épaississent encore les ténèbres, surtout sur les passages lents (Womb of the
Abyssal Dawn,
War Hymn of the Wounded Star aux relents de Nehemah) ; la voix quant à elle est vraiment haineuse et lugubre, évoquant les litanies putréfiées et terrifiantes de
Prophet Hoath Wrath,
Lord Sabathan ou
Maniac. Tous les ingrédients pour faire une parfaite invocation à la Bête en somme.
En 31 petites minutes, la messe noire est dite, sans aucune originalité, mais avec une dévotion, une ferveur et un respect des traditions impossibles à remettre en cause. Simple et efficace, totalement prenant et suffisamment varié pour ne pas être redondant, l’art de de Dunes of
Ash est entièrement dévoué aux forces occultes et ravira tous les nostalgiques de la grande tradition orthodoxe qui ne s’y retrouvent plus dans les scènes postblack modernes actuelles. Un très bon cru pour les amateurs d’Ofermord,
Ondskapt,
Watain,
Aosoth,
Funeral Mist,
Heresi ou
Mayhem.
No light. No hope. No order. Only pure
Devil worship !
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