L'ambition artistique exacerbée est un trait de caractère formidablement moteur pour les musiciens insatiables, et les créatifs en tous genres. Il donne souvent naissance aux extravagances les plus caricaturales, aux œuvres les plus folles ou aux exubérances les plus délicieusement insensées. Toutefois si ce désir est parfaitement nécessaire et légitime dans certains cas, il ne l'est absolument plus lorsqu'il n'est pas accompagné du talent minimal indispensable à l'exercice.
Originaire de ces terres argentines fécondes, BlindSide voit le jour sous les efforts conjugués d'Emilio Fernandez et de Jonatan Olavarria. Les deux hommes se rencontrent tout d'abord en officiant dans un premier groupe dont l'orientation musicale ne les satisfait guère. Ils décident alors de quitter cette formation et de fonder la leur, non sans s'être découvert de nombreuses influences communes. En cette année 2011 sort une première demo, fruit de leur collaboration, intitulé The
Fall of our Felowship.
Tout d'abord, il conviendra de dire, concernant ce premier pas, que, spécifique à ce genre d'œuvre, l'écueil du traitement sonore indigne n'a pu ici être évité. Confus et manquant singulièrement de puissance l'enregistrement se dote en effet d'un son terriblement handicapant. Cette production au résultat pénible trahis, à l'évidence, le manque de moyens de cette formation argentine. Néanmoins le manque de moyens ne constitue pas une décharge qui vous dédouane de toutes responsabilités. D'autres candidats ont bien su éveiller nos attentions au delà de ces défauts.
Pas BlindSide.
Ainsi soulignons donc, s'il ne fallait évoquer qu'un seul vice de cette océan bruitiste sans relief et confus, ces passages de batterie que le groupe aura mis en exergue eu égard à son manque de talent criant. L'anémie embarrassante de cette programmation rythmique aux résonnances faibles apparait presque comme une hérésie en ce temps où de nouvelles technologies permettent un résultat sinon irréprochables tout au moins acceptable.
Mais en réalité, devons nous vraiment taire les autres défauts de compositions et les autres écarts de cette engeance? Devons nous cacher ces chants atroces, et souvent faux, dont les aigus insupportables, tentant souvent d'imiter l'école italienne, nous transpercent les oreilles de leur douloureuses harmonies (The
Fall of Our Fellowship, le monstrueux
Gaia's
Anthem)? Devons nous faire le silence sur certains de ces passages de guitares électriques dont, une fois encore, la fausseté nous agresse l'ouïe (Crossing the
Winds)? Et pire que tous, devons nous dissimuler ces constructions désordonné alternant rythmes et ambiances sans fluidité et pour un résultat dont l'incohérence est parfois stupéfiante?
Assurément. Non.
Et alors que rien ne nous aura été épargné jusqu'alors, le calvaire ne s'arrêtera pas au son et au manque d'inspiration d'un groupe dont l'ambition affiché est d'être un prétendant à la succession de
Rhapsody Of Fire dont il singe le moindre propos, la moindre idée, la moindre mimique, la moindre note et la moindre intonation (le talent en moins), en une imitation grotesque, pathétique et indigne. Et malheureusement le calvaire ne s'arrête toujours pas là. Il sera partout. Il sera interminable.
The
Fall of Our Fellowship est donc un premier essai absolument catastrophique. De ce
Power Metal Symphonique aux idées éculés et à l'influence italienne très, très, très, mais alors très italienne, cet opus n'a pas que l'aspect d'un produit aux formes à l'amateurisme consternant, il en a aussi malheureusement le fond.
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