Si le continent sud américain est réputé pour abriter des hordes metalliques particulièrement barbares et régressives, peu de chevelus peuvent se vanter de connaître des groupes originaires d’Equateur. Eh bien, aujourd’hui, combo gagnant pour votre culture underground, puisque j’ai l’insigne honneur de vous présenter un groupe équatorien ainsi que le cercle ésotérico-musical dans lequel il évolue, à savoir le
Pure Raw Underground Black
Metal Plague
Circle !
Wampyric Rites se forme en 2019 et sort dans la foulée une flopée de démos, d’EP et de splits dans un style variant entre dungeon synth et raw black metal. Voilà déjà leur premier full length, qui sort sur Inferna Profundus Records, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Strigoi (chant),
Vrolok (basse et guitares) et
Eblis Destructor (batterie) sont sacrément inspirés et nous proposent un excellent black cryptique qui nous ramène tout droit dans les 90’s.
Ici, plus de trace du dungeon synth un peu cheap des débuts, même si le côté atmosphérique propre au groupe n‘a pas pour autant disparu : le trio nous sert un black délicieusement grésillant et ténébreux, qui éclate volontiers en passages bien furieux et rapides, comme sur
Ancient Specters of the
Forlorn Forest, l’excellent morceau d’entrée. Si le titre démarre de façon particulièrement mélancolique, avec cette longue intro brumeuse de piano aux lignes fragiles et romantiques, les vampires ne sont pas là pour enfiler des perles, et c’est un true black cru, rapide et froid qui déboule derrière, nous envoûtant tant par sa noirceur que par ses mélodies ensorcelantes.
Le son est raw mais l’ensemble reste parfaitement audible, balançant un riffing racé et majestueux qui rappelle des groupes comme Mütiilation ou
Celestia. La voix de Strigoi semble émaner de six pieds sous terre, ce qui épaissit considérablement cette atmosphère de vieux cimetière, d’ailleurs, même lorsque la musique se fait plus lente, on retrouve cette aura malsaine, cette couche de suie et de crasse dans laquelle les guitares nous enveloppent (As Light is
Absorbed by
Darkness), un peu à l’instar d’un
Black Funeral, avec lequel on retrouve des similitudes évidentes dans ce son grésillant mais pas trop, cette aura vampirique et jusqu’à l’artwork. L’ambiance est en effet omniprésente, et malgré les ténèbres qui obscurcissent ces six compos, Wampyric Rites n’oublie pas les mélodies : le début de
The Eternal Melancholy of the Wampyre surprend agréablement avec son tapping lumineux qui accouche d’un riff orientalisant très accrocheur, tandis que la deuxième partie de
Grim Funeral Inside the Dusty Dungeons of Time nous éclabousse de ses notes lumineuses, belles et mélancoliques et de ses soli hurlants.
Ces 46 minutes se terminent sur un Under an
Amethyst Sky crépusculaire, aux riffs ténébreux et aux dissonances malignes qui rappellent Freezing
Moon de vous savez qui ; le long de ces 12 minutes qui semblent figées dans les poussières du temps, sortes de miasmes putrides qui s’exhalent d’un sarcophage millénaire, le morceau final alterne parties de guitares lentes et traînantes et attaques frontales au riffing rapide et comme exalté.
Pour conclure, ce
Eternal Melancholy of the Wampyre n’apporte rien de neuf ou d’original, mais présente un black metal parfaitement exécuté dans lequel on sent poindre toute l’âme et la passion de ses géniteurs pour le son des années 90. Une excellente surprise à recommander chaudement aux amateurs de
Black Funeral,
Funereal Presence, Mütiilation ou Tenebrare in
Perpetuum, et à écouter seul dans un vieux cimetière une nuit de pleine lune !
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