Kam Talium est un groupe de Thrash français qui officie depuis 2004 et qui vient de sortir son premier album en auto-production en cette année 2011. Dans un premier temps, essayez de ne pas vous fier à la catégorie Thrash
Death. Si cette étiquette a pu être valable sur leurs productions passées, elle n’est plus au goût du jour sur
The Enola Day. Le chant est plutôt « hurlé » un peu à la façon d’un
Pantera mais certainement pas typé
Death Metal.
Alors certes, on pourrait voir d’un bon œil une sortie estampillée Thrash
Metal qui sortirait de l’hexagone. Historiquement, le genre qui fit tant d’émules aux USA, Allemagne et Amérique du Sud, connut un engouement tout à fait limité en France et rares furent les formations françaises qui tirèrent leur épingle du jeu (
Nomed,
Hotopsy, …). Néanmoins, en 2011, alors que la scène extrême nationale tend à se résumer à 90% de Black
Metal et 10% du reste, il faut être soit inconscient pour sortir un disque Thrash
Metal ou avoir de sérieux arguments même en comptant sur le revival actuel.
Malheureusement, si le résultat s’avère plus qu’honnête en termes de production pour un disque auto-financé, au final on reste un peu sur sa faim avec ce
The Enola Day.
Kam Talium ne se démarque, en effet, d’aucune influence majeure. On « assiste » durant toute la durée du disque à un exercice de Thrash
Metal appliqué et au lieu de développer une personnalité propre qui les distinguerait de la masse, on obtient un disque, somme toute, très scolaire.
Ce n’est pas que
The Enola Day soit foncièrement mauvais parce que tel n’est pas le cas mais il s'en dégage une atmosphère relativement amatrice. Les plans semblent vus et revus des centaines de fois et le produit semble n'avoir aucune aspérité.
Pas de son cradingue façon old-school mais pas non plus le grain puissant et caractéristique des grosses formations Thrash
Metal. La faute, peut-être, à un ingé son qui ne maitrise pas le genre et se contente de faire sonner ça comme un énième produit de marché.
A ce manque de puissance flagrant, on peut aussi noter une propension à faire des titres à rallonge. N’est pas
Heathen qui veut et le peu de variété exprimée dans un titre ne justifie donc pas des morceaux qui pointent le plus souvent vers les cinq minutes, voire plus.
Kam Talium donne donc l’impression de faire durer le « plaisir » et de ne pas savoir s’arrêter, ce qui engendre une désagréable impression de remplissage. Remplissage inutile au demeurant. Des titres plus concis auraient fait gagné en percussion à la musique de
Kam Talium. Peut-être une autre fois.
Au final,
The Enola Day n’est pas une franche réussite. Il y a fort à parier que le groupe peut se bonifier vu leur très bon niveau technique mais il faut cependant qu’ils puissent gagner en puissance et en concision pour ce faire.
Pas nul à le crier sur les toits mais pas bon au point de vouloir l’encenser ce qui, malheureusement, en fera un disque moyen.
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