Formé en 1987 au Royaume-Uni,
Seventh Angel compte une première de partie de carrière thrashmetal, tout en abordant des thèmes autour de la chrétienté, tout comme son compatriote
Detritus. Tandis que son acolyte se positionne plus clairement dans la vague Bay-
Area si courante à l’époque, notre quatuor possède une fibre doom qui apparait déjà sur le final de son album
The Torment de 1990, et plus clairement sur son second effort
Lament for the Weary en 1991. Par la suite, le groupe se sépare et
Ian Arkley fonde l’entité doomdeath
Ashen Mortality qui sortira deux albums durant les nineties, en toute discrétion.
C’est lorsque le label polonais
Metal Mind contacte notre guitariste & chanteur à l’occasion de la réédition des deux albums de
Seventh Angel, que l’ancien leader décide de remettre plus sérieusement sur pied son premier groupe, en incluant deux membres d’origine, le batteur
Tank (Andrew
Thompson) et le guitariste Simon Bibby, ainsi que Mark Broomhead, l’ancien frontman de
Detritus que l’on retrouve à la basse. Les deux rééditions parues en 2008 contiennent d’ailleurs chacune un bonus, deux nouvelles compositions en version démo (Lamentations et the Turning Tide) à paraître sur l’album
The Dust of Years chez Bombworks Records en juin 2009.
A l’écoute de
The Dust of Years, on perçoit difficilement le prolongement avec les débuts thrashmetal de
Seventh Angel. En effet, hormis quelques infimes réminiscences thrash du passé, le style pratiqué est clairement doomdeath, quoique le quatuor laissât déjà une grande porte ouverte vers le monde du doom metal lors de sa première partie de carrière. Ici, cherchons plutôt les influences du côté des premiers albums de
My Dying Bride ou
Anathema.
Ian Arkley possède désormais un chant guttural profond à rapprocher de Dan
Swanö, qu’il oppose régulièrement à une voix claire débordant de mélancolie, tandis que les guitares lourdes & saturées se juxtaposent à de nombreuses lignes acoustiques & leads poignantes, où l’on retrouve cette même émotion.
Si le premier morceau Chaos of Dreams renvoie volontiers lors de son départ vers le deathmetal puissant & entier d’
Edge Of Sanity, le tempo décélère rapidement et les vocaux plus plaintifs de
Ian rappellent combien
The Dust of Years s’ancre sérieusement dans le doom. Cette balance entre puissance deathmetal (The Turning Tide, In
Ruins) et mélancolie (Abelard and Heloise et son chant clair quasi religieux) est idéalement dosée,
Seventh Angel réservant des montées en intensité et en émotion fabuleuses, trouvant son apogée sur les 10 minutes du remarquable The
Raven Sky.
Les auditeurs abordant
The Dust of Years avec des yeux de thrashers risquent d’être surpris (ou déçus, tout dépend de l’intégrisme), puisque
Seventh Angel n’a conservé que le spleen de son passé, le mariage entre doom et deathmetal étant le noyau dur de son nouvel album, avec une dominante death sur quelques morceaux. Intrinsèquement, il s’agit d’une oeuvre remarquablement ficelée, puissante et mélancolique, la seule maladresse de
Ian Arkley étant peut-être d’avoir sorti
The Dust of Years sous le nom de son tout premier groupe (lui permettant de revenir toutefois plus précisément sous les feux de la rampe), alors que le disque doit davantage être perçu comme une veine plus deathmetal d’
Ashen Mortality, ou comme un prolongement de la scène doomdeath britannique d’une manière plus générale.
Fabien.
avec alternance de tempos rapides et lourds.
cet album est certainement une suite logique à leur évolution, car le Doom les a tjrs plus ou moins influencé.
belle chro , je vais me pencher sur cet album.
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