Avec leur première offrande
This War Will Last Forever, les coreux de
Mendeed avait frappé un grand coup, balançant un metalcore alliant technique, puissance et une certaine folie dans les compositions. Galvanisés par leur premier album, les Écossais reviennent à peine un an plus tard pour nous livrer
The Dead Live by Love. En si peu de temps, est-ce que
Mendeed pouvait nous pondre un album aussi bon que
This War Will Last Forever?
A la première écoute, on ne peut qu'être surpris par la place accordée à la mélodie tant le premier album avait peu exploité cette facette. Que peut on attendre d'un groupe de metalcore qui nous livre une abondance de lignes mélodiques, à l'heure où les clones de
Killswitch Engage se multiplient sans arrêt, et sans jamais arriver à nous délivrer quelque chose de vraiment innovant? Et bien on pouvait attendre
Mendeed, qui une nouvelle fois nous surprend avec des mélodies épiques, cette voix claire qui monte avec une facilité déconcertante dans les aigus, apparaissant parfois sous la forme d'un véritable chœur, contraste saisissant avec le chant hurlé. La meilleure illustration en est le titre "
Burning Fear", dont la mélodie est tout simplement transcendante.
Cependant, le voyage au monde de la mélodie s'accompagne souvent des saccades surpuissantes de Dave Proctor, la superposition des chants étant assez utilisée et cet étrange cocktail est souvent détonnant ("Gravedigger"). Ceux qui avaient apprécié les relents hardcore du premier album seront les plus déçus car ceux ci ont disparus, laissant un chant hurlé typiquement metalcore. D'une façon plus globale, on a perdu en puissance dans la voix, notamment pour permettre une meilleure intégration de la mélodie. Dommage diront certains, un mal pour un bien diront les autres, tout dépend des attentes de chacun.
Musicalement, on est toujours dans la veine du premier album: ces guitares toujours aussi déjantées imposant des rythmes saccadés, des envolés techniques ou des pulsions stridentes et cette batterie, véritable arme de guerre dirigeant scrupuleusement la base de chaque morceau. Que les friands de solos se réjouissent, l'album regorge de passages où Gildea et Nixon démontrent l'étendue de leur potentiel.
Même si l'album, étant le deuxième du groupe, ne bénéficie logiquement plus d'un effet totale de surprise, on retrouve toujours des moments surprenants sur l'album, où une même chanson est traversée d'éléments hétéroclites: la césure à la guitare acoustique, suivi d'un chant gutturale des plus terrifiants sur "
Blood Brothers" est tout simplement génial, alors que "
Thirteen" innove par la pluralité d'ambiances.
Les paroles véhiculées par le groupe sont toujours du même acabit, traitant de la guerre, de la peur, de la violence, s'alliant très bien avec la musique, la dualité entre le désespoir et l'espoir des paroles se retrouvant à travers la dualité du chant mélodique et du chant hurlé.
Mendeed continue de nous impressionner et nous montre avec cet album une nouvelle facette de leur talent, livrant un album certes plus mélodique, mais toujours aussi jouissif. Le groupe ne tombe pas dans la vulgarité mainstream et a su nous livrer quelque chose de neuf, tout en gardant les bases acquises avec
This War Will Last Forever.
Mendeed montre que plus de mélodies ne signifie pas fatalement une musique plus fade, bien au contraire. Saluons donc dignement ce dernier album d'un des groupes de metalcore les plus doués de sa génération.
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