Lorsqu'un nouveau groupe est sobrement estampillé du sceau "Heavy
Metal", alors que visiblement la réalité est bien plus nuancée, votre humble serviteur, dont l'esprit exagérément critique n'est plus à démontrer, ne peut, une fois encore, que s'agacer des limites étriquées de ces étiquettes éminemment réductrices. Si ces Américains de
Question Of Madness, sur leur premier véritable effort baptisé The
Dark Corner of Mind, démontreront, en effet, quelques légères accointances avec cette mouvance-là, d'autres seront bien plus fragrantes.
Une évidence qu'à dire vrai les prémices d'un préambule instrumental baptisé Introductorium s'égarant dans les lenteurs infinies d'une humeur poisseuse, révèlera. L'esprit vif se dira alors, en effet, que se joue ici une scène peu coutumière de celles offertes par ces légions percluses dans le legs des
Manowar,
Judas Priest ou Iron Maiden. Ici point de tous cela. Ici prime la noirceur de l'âme profondément noire de ce collectif essentiellement composé de quelques-uns des acteurs les plus actifs de la scène
Death Metal mexicaine puisque issu notamment de
The Chasm (Alfonso "Poncho" Polo et Julio Viterbo aux guitares, Antonio Leon à la Batterie). Complété par Albert Rybka aux chants,
Question of Madness nous offre une musique tourmentée dont il est délicieusement agréables d'explorer les moindres méandres. L'expression de ce quatuor aura, en effet, plus de points communs avec celles des
Candlemass,
Solitude Aeternus Aeternus et
Black Sabbath qu'avec celles de ceux déjà évoquées. De telle sorte qu'il serait, à mon sens, nettement plus judicieux de parler, en un néologisme hideux, de Heavy
Doom Metal.
En outre, poussant le mimétisme jusqu'à son paroxysme le vocaliste de cette formation originaire de Chicago dans l'Illinois nous propose une interprétation se situant quelque part entre celles de Robert Lowe et celles de
Messiah Marcolin.
Quoi qu'il en soit, et malgré ces influences évidemment évidentes, le propos est ici, souvent, très agréables (l'excellent Rhymes of Madness, les très bon
Hollow Caves et ses mélodies simples mais entêtantes ou encore, par exemple, le remarquable Wave of Desperation à l'entame antique, occulte et dépaysante).
Insistons aussi sur la qualité de tous ces superbes passages de guitares acoustiques dont les dissonances mettent remarquablement en exergue la noirceur tourmentée de l'expression défendue ici. D'ailleurs un titre comme l'incroyable Where Light Turns
Into Darkness, peut-être le morceau le plus abouti et le plus séduisant de ce disque, à l'introduction sublime et malsaine brisée par la lourdeur délectable de ces riffs soutenues pour une double grosses caisse massive, en est la démonstration la plus cinglante. Tout comme l'instrumental
False Hope d'ailleurs.
Dans ce tableau aux couleurs admirablement sombres, seul un The
Uninvited aux couplets aux accents Goth Rock pénibles viendra quelques peu ternir nos bonnes impressions.
Voilà donc une œuvre qui porte superbement son nom puisque de ce Heavy
Doom Metal inspiré elle nous permet d'errer dans les abysses obscures et troublées de ces ténébreux recoins de l'esprit.
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