Après un long silence de 10 ans, les Hardcoreux de VOD reviennent en
2012 avec un 5ème album, plus mature et travaillé que jamais.
Pour l’histoire,
Vision of Disorder née en 1992 se fait rapidement un nom dans la scène Hardcore New-Yorkaise, sort son premier album
Still(1995) puis V.O.D (1996) sous le giron du label Roadrunner. L’album suivant
Imprint (1998) marque l’apogée du groupe et une reconnaissance internationale. Suit
For the Bleeders , puis sort
From Bliss to Devastation (2001), qui marque un changement de cap en évoluant vers un groove metal plus posé. Avec cet album, le groupe déroute les fans et finit par se séparer. Deux membres du groupe officient ensuite chez
Bloodsimple avant la reformation en 2009.
Tout d’abord, pour les néophytes du groupe, VOD c’est un chanteur (Tim William) au timbre unique et reconnaissable entre tous. Ses aboiements enragés et ses fameuses envolées chant clair aux relents éthyliques sont une marque de fabrique inimitable. A l’ écoute de ce nouvel opus, on retrouve avec grand plaisir les vociférations hurlées qu’il avait délaissé sur
From Bliss to Devastation. Le geignard envoit donc à nouveau du bois, mais réalise ici un équilibre savamment calculé, entre couplets rageurs et refrains entêtants. Toujours accrocheurs, souvent emprunts de mélancolie, les refrains ont d’ailleurs été particulièrement soignés et reviennent inlassablement en tête, du très bon.
Sur le plan instrumental, on est toujours en présence d’un mélange hardcore/metal, le groupe ne reniant pas les évolutions de l’album précèdent. De l’aveu de Matt Baumach, le groupe a pris son temps pour peaufiner le travail de composition, l’écriture de certains morceaux datant d’il y a plus de 3 ans. Résultat, il ressort chaque compos une vraie qualité d’écriture et toujours un groove ultra présent très caractéristique du groupe. A la différence du son d’
Imprint, la production est à la hauteur: une basse bien mise en avant, un juste équilibre dans le mixage qui permet d’apprécier la qualité des compos à leur juste valeur.
Les morceaux montrent souvent plusieurs facettes, entre couplets agressifs, break planants et refrains simplement rock. Les amateurs de violence brute trouveront néanmoins leur compte sur "
Annihilator", malsain à souhait. On trouve également sur "Set to Fail" une rythmique thrash, inhabituelle dans les compos du groupe, mais qui ajoute un dynamisme à l'ensemble déjà hyper varié au niveau rythmique. « Skullz
Out », le morceau le moins mordant, aurait pu figuré sur l’album prédèdent, fait ressortir le côté
Alice In Chains présent sur
From Bliss to Devastation. Certains morceaux sortent comme les excellents « Loveless », «
Hard Times » ou « Be up On it », tandis que d’autres sont moins directes « seventh circle » ou « new order of ages » tout en restant de bons titres.
Vision of Disorder nous livre donc là un superbe album, fusion de hardcore/metal aux refrains rock, dans un style voisin du metalcore. Intitulé
The Cursed Remain Cursed en référence au parcours chaotique du groupe en matière de business et de reconnaissance, cet album est pour moi un retour au plus haut niveau du genre.
A écouter : Loveless,Set to Fail, Be up on it
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