Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Le drame se sera joué en quelques souffles. Dans la salle d'accouchement aux murs diaphanes, la princesse
Palmé Amindada aura donné naissance à deux enfants avant de tragiquement s'éteindre en un ultime râle. Ces deux nouveau-nés sont le fruit de l'amour défendu qu'elle a partagé avec le seigneur noir. Ils sont les élus de la prophétie Heavy
Power Metal. Ils sont le salut de l'univers. Ceux qui doivent ramener l'équilibre sur ces terres divisées. Il faut donc qu'ils soient protégés de leur père et des forces du mal. Mais où les dissimuler ? Pour davantage de précautions, ils seront séparés. L'un ira vivre au Brésil dans une famille de diplomate. Et l'autre en Argentine chez de braves agriculteurs. Ne reste plus qu'à les baptiser. En une ultime expiration la princesse aura exhalé un prénom. Un seul. Qu'importe les deux porteront le même. Ce sera donc
Skull and
Bones Organa et
Skull and
Bones Skywalker.
Le premier sera une déception sans nom. Privé de la moindre aptitude à maîtriser la force, il échouera lamentablement fort d'albums d'un amateurisme achevé.
Le second sera donc l'ultime espoir. Avec son premier véritable effort baptisé The
Cursed of Islands, il va tenter d'accomplir la prophétie afin de ramener la paix dans l'empire.
En premier lieu, on ne pourra aborder ce disque sans immédiatement parler de sa production. Sans être tout à fait répréhensible, elle laisse néanmoins entendre ses limites, et notamment sur les sonorités de batterie qui bénéficient, parfois, d'un traitement assez particulier. Cette faiblesse est d'autant plus perceptible alors que cette caisse claire nous offre ces notes singulières. N'oublions pas cependant que nous avons à faire ici à une œuvre autoproduite. Il serait, en effet, scandaleux de condamner ce disque sur cet écueil sans aucun doute lié aux contraintes imposées par le manque de moyen. Il serait d'ailleurs d'autant plus scandaleux de le condamner que ce défaut est, somme toute, suffisamment mineur pour ne pas entacher notre plaisir.
L'art de
Skull and
Bones se pare de divers éléments ethniques propres à ces mouvances corsaires. Prêt à rejoindre la flotte des
Running Wild,
Alestorm et autre
Blazon Stone, ce nouvel équipage navigue sur les eaux tumultueuses d'un Heavy
Power Speed
Metal aux accents Folkloriques boucaniers très prononcés. Une sorte de Pirate
Metal en somme.
L'accointance avec la scène allemande, et notamment avec Rock'n'Rolf et ses comparses, sera aussi, de surcroît, mise en exergue par ce son de guitare assez symptomatique.
Disons également que de nombreux instrumentaux liés au thème de la flibuste viendront émailler un disque qui, in fine, débarrassé de ces atouts nous immergeant admirablement dans l'univers, sera assez court. Toutefois si la quantité pourra faire naître quelques frustrations, la qualité, quant à elle, sera bien au rendez-vous. Citons l'excellent The Chest of Billy
Bones, l'intéressant Ready for Quest, l'attachant Treachery March au joli break final ou encore, par exemple, le sympathique Long John
Silver. Evoquons la complainte folklorique Death & Treasure assez caractéristique de ce style mais aussi Captain Flint's Booty et ses quelques méandres celtico-folk séduisants. Finissons cette revu par le remarquable Powder & Guns dont certains passages viendront même, quant à eux, nous rappeler aux meilleurs souvenirs de certaines batailles navales remportés par le Capitaine Kasparek.
Au-delà de cette créativité musicale déjà décrite, il est à noter que
Skull and
Bones puise aussi une partie de son essence, et notamment s'agissant des textes de ces chansons, dans la littérature de l'écrivain Robert L. Stevenson. Pour ce
Cursed Islands il s'est d'ailleurs librement inspiré du livre, ô combien célèbre, L'île aux trésors.
Le seigneur noir et son maître ne sont sans doute pas encore sous le coup d'une menace imminente susceptible de renverser leur joug. Néanmoins le jeune
Skull and
Bones démontre quelques belles qualités qui pourraient bien, un jour, les contraindre à défendre leur empire.
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