The Curling Flame of Blasphemy

Liste des groupes Black Metal Profanatica The Curling Flame of Blasphemy
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15/20
Nom du groupe Profanatica
Nom de l'album The Curling Flame of Blasphemy
Type Album
Date de parution Septembre 2016
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album19

Tracklist

1.
 Ordained in Bile
Ecouter05:33
2.
 March to Golgotha
Ecouter01:59
3.
 Magic & Muhr
Ecouter04:58
4.
 Black Hymna
Ecouter02:45
5.
 Host Over Cup
Ecouter03:36
6.
 Rotten Scriptures
Ecouter03:35
7.
 Yahweh Rejected
Ecouter02:48
8.
 Bleed Heavenly Kingdom
Ecouter03:40
9.
 Vile Blessing
Ecouter00:35
10.
 Curling Flame
Ecouter06:51

Durée totale : 36:20

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Profanatica



Chronique @ Icare

05 Septembre 2016

Un album extrêmement sombre, poisseux et blasphématoire, mais trop répétitif et claustrophobe

Quand on s’appelle Profanatica, on a une réputation à préserver. Présent sur la scène depuis 1990, et fer de lance du black étatsunien pratiquant une musique ultra lourde, malsaine et blasphématoire, on ne peut pas dire que le duo emmené par Paul Ledney se soit assagi avec les années.
Depuis la reformation du groupe et la sortie de Profanatitas de Domonatia en 2007, la paire maudite continue d’enfanter une musique toujours aussi abjecte et infernale, sans se soucier des modes et autres tendances qui, pour beaucoup de puristes, ne font qu’avilir le petit monde du black metal .


C’est désormais le cinquième full length que les Américains sortent sous la bannière d’Hell’s Heabdanger, et rien ne semble pouvoir entraver la marche de Profanatica, bien décidé à répandre la parole du Bouc et à éradiquer toute trace d’amour et de compassion sur cette terre dévastée.
Comme toujours avec le groupe, le blasphème commence dès l’artwork, qui rappelle pas mal celui de Dawn of Possession de vous savez qui, et le clin d’oeil n’est d’ailleurs pas anodin car Profanatica n’a jamais sonné aussi lourd, malsain et possédé que sur The Curling Flame of Blasphemy, flirtant souvent avec le death metal et le doom. Ordained in Bile démarre les hostilités, avec ces larsens et ces bourdonnements sifflants dignes du drone, et quand le mur de cordes se dresse enfin, le son, extrêmement grave, vibrant et poisseux, nous englue d’entrée, avec cette basse grondante qui nous fouille les entrailles jusqu’à la nausée, injectant par ses secousses obscènes son pus noir et immonde dans notre cerveau ébranlé. Un magma bouillonnant de grattes et de basse, le souffle méphitique de Paul qui crache ses incantations démoniaques de ce timbre sale et glaireux, et une batterie mécanique et puissante qui rajoute encore un peu de lourdeur à l’ensemble, le tout sonnant parfois presque comme une sorte de sludge sataniste, morbide et dégueulasse (le début de Magic and Muhr qui s’apparente plus au doom qu’au black), voilà à quoi se résume la nouvelle offrande de Profanatica.

Si on est dans la continuité des albums précédents, le tout est encore plus suffocant, extrêmement hermétique, et l’ambiance dégagée est phénoménale, nous transportant directement dans un immense brasier infernal. Quelques mélodies insidieuses se dégagent de temps en temps du coulis de bile que crachent les guitares, mais c’est surtout cette pesanteur qui nous éprouve, les vibrations de la basse, la pesanteur des riffs et la lourdeur de l’ensemble accentuée par les coups métronomiques de Paul nous enfonçant six pieds sous terre.
Le pire, c’est que le duo se plaît à se vautrer dans des décélérations poisseuses à la limite du soutenable, et si le rythme n’est jamais vraiment rapide, il oscille volontiers entre lent et léthargique, rappelant la menace invisible de créatures innommables grouillant dans les ténèbres. Au milieu de toute cette fange, on distinguera Rotten Scriptures et le bref Yahweh Rejected, titres plus énergiques qui se distinguent par cet espèce de martèlement lent et régulier qui s’apparente à un blast neurasthénique mais écrasant de lourdeur, ainsi que l’excellent Magic & Muhr, aussi entraînant qu’hypnotique et d’une noirceur peu commune.

A part ça, il faut bien l’avouer, pas grand-chose ne ressort. La force de Profanatica est aussi ce qui fait sa faiblesse, et si cette puanteur de soufre nous prend à la gorge du début à la fin de ces 36 minutes, force est de constater qu’il y a trop peu de variations dans la musique, et qu’on se lasse trop vite de cette pesanteur réellement suffocante : peu de blasts, aucun solo, une diversité proche du néant, l’ensemble est extrêmement primitif, répétitif et claustrophobe, reposant uniquement sur un ou deux riffs simples et vicieux répétés à l’envi, les vocaux démoniaques et le jeu de batterie très lourd de l’ex Incantation ainsi qu’un son monumental qui nous plonge dans les eaux bouillantes du Phlégéthon.


Quand on s’appelle Profanatica, on a une réputation à préserver, et oui, on peut le dire, les vétérans américains restent fidèles à eux-mêmes et à leur vision si singulière de l’art noir que l’on reconnaît à la première note, sortant à nouveau un album extrêmement sombre, poisseux et blasphématoire.
Néanmoins, The Curling Flame of Blasphemy est une galette extrêmement hermétique, proposant une musique très lourde, glauque et répétitive qui n’évolue pas d’un iota, et s’enfiler ces dix titres d’une traite s’avère réellement éprouvant, malgré 36 petites minutes seulement au compteur. Quoi qu’il en soit, la flamme du blasphème brûle plus que jamais, et il ne tient désormais qu’à vous qu’elle n’embrase votre âme…

9 Commentaires

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Miskatonic - 24 Avril 2019:

Infernal, pestilentiel, sale et boueux, du pur black metal avec une ambiance de dingue. Et d'une lourdeur. A ce titre là, la basse est carrément terrifiante, et le chant, malsain au possible. Les petits leads en tremolos qui surviennent parfois égayent à peine l'ensemble et procurent une sensation de fin du monde. Atmosphère malfaisante de folie.

Un peu étonné de lire "pas un blast" dans l'avant dernier paragraphe, d'autant que des morceaux comme Ordained in Bile, Rotten Scriptures et Yahweh Rejected en regorgent. Des blasts certes pas très véloces, mais des blasts quand même.

Je me permets également de réagir sur cette remarque concernant l'exercice de chroniquer, et je cite, "les objectifs d’un chroniqueur officiel sont différents de ceux d’un simple lecteur passionné qui va uniquement écrire une chronique tous les trois mois sur les quelques albums qu’il idolâtre". Le terme simple est un peu méprisant, non ? Pour ma part je me situe clairement dans cette seconde catégorie, écrivant de temps en temps sur un album que j'ai envie de mettre en lumière, et quand je lis ce type de remarque, je ressens un peu de dénigrement, comme si les choniqueurs occasionnels n'étaient pas très sérieux. J'espère me tromper.

Icare - 24 Avril 2019:

Oui, je confirme que tu te trompes! Quand je fais la distinction entre chroniqueurs officiels et simples chroniqueurs, c'est juste pour souligner que les deuxièmes ne sont pas soumis à la contrainte du temps et du nombre contrairement aux premiers. Le chroniqueur occasionnel peut chroniquer ce qu'il veut, quand il veut, sélectionner l'album qu'il veut présenter et surtout prendre tout le temps qu'il souhaite pour chroniquer avec justesse et pondération, ce qui n'est pas toujours le cas d'un officiel sachant qu'il est sensé chroniquer tout ce qu'il reçoit des labels et que généralement, il y a même une deadline de temps imposée par ces derniers. D'ailleurs, pour ne rien te cacher, je touve les chros de certains occasionnels meilleures que celles de bon nombre d'officiels, elles respirent plus la passion et sont moins formatées dans un moule ou un style d'écriture précis qu'un officiel va presque inévitablement adopter avec l'habitude et la répétition.
Enfin, concernant l'album lui-même, que je viens de réécouter, il y a effectivement quelques blasts, plus lourds que rapides, mais ils sont bien là. Je vais donc modifier ma phrase, que mon avis reste ce qu'il est, c'est une chose, mais que j'écrive quelque chose d'erroné, c'en est une autre. Merci pour le commentaire!

LeMoustre - 24 Avril 2019:

Je partage ton sentiment Icare sur ce que tu décris en tant que chroniqueur régulier, et je crois que la différence sous jacente entre chroniqueurs réguliers et occasionnels (expressions préférables, à mon humble avis, la remarque de Manu étant en effet aussi légitime) est en effet constituée des deux critères de choix et de temps, que tu décris plus haut. Un écrit d'un fan sera toujours plus complet que celui d'un auditeur occasionnel qu'il soit chroniqueur régulier ou pas.

A mon sens, les deux typologies de rédacteurs sont indispensables au site, et les avis, divergents ou non sur la qualité d'un écrit et surtout d'un album ne peuvent qu'enrichir les analyses du lecteur (lui aussi occasionnel ou régulier).

D'ailleurs, je trouve soit dit en passant qu'il y a une baisse significative des commentaires liées aux chroniques du site, alors que la diversité justement des avis ne peut qu'être utile, et reste gravée de manière beaucoup plus permanente que les posts du forum.

Icare - 25 Avril 2019:

J'ai fait ce constat aussi depuis quelques années déjà, les commentaires ont presque disparu des chroniques et je trouve ça bien dommage. C'était souvent intéressant de lire les différents points de vue, les désaccords et parfois même les prises de bec et autres enguelades qui pouvaient rendre le truc franchement divertissant, sans oublier certains commentaires très pointus qui donnaient des informations complémentaires ou un autre éclairage que l'analyse présentée par le chroniqueur. C'est d'ailleurs pourquoi j'essaye toujours de répondre aux commentaires qui me sont adressés, ça me semble être une bonne manière de faire vivre les chroniques et, par extension, le site.

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