The Craving

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14/20
Nom du groupe MD.45
Nom de l'album The Craving
Type Album
Date de parution 23 Juillet 1996
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album64

Tracklist

Re-Issue in by Capitol Records with 3 bonustracks. - Bonustracks (Re-Issue 2004)
1.
 Hell's Motel
 04:41
2.
 Day the Music Died
 04:38
3.
 Fight Hate
 02:51
4.
 Designer Behaviour
 03:30
5.
 The Creed
 04:58
6.
 My Town
 03:10
7.
 Voices
 03:36
8.
 Nothing Is Something
 
9.
 Hearths Will Bleed
 03:11
10.
 No Pain
 02:50
11.
 Road Man
 02:57

Bonus
12.
 Chutney
 04:22
13.
 Segue
 01:24
14.
 The Creed (Megadeth Demo)
 05:22

Durée totale : 52:52

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MD.45


Chronique @ Archiviste

10 Septembre 2013

Retour sur un OVNI dans la carrière de Dave Mustaine

En 1996, Dave Mustaine, frontman de Megadeth qui avait accumulé quelques frustrations à l’occasion et consécutivement à l’album Youthanasia cherchait un exutoire qu’il trouva en la personne du guitariste et chanteur du groupe de hard-rock Fear, Lee Ving, avec lequel il souhaitait travailler de longue date. Ainsi est né de leur travail MD45 et cet album « The Craving » qui ne manqua pas d’alimenter la critique à sa sortie. Les fans de Megadeth n’acceptèrent pas ce disque aux accents plus punk-rock et sur lequel le chant était assuré par Lee Ving lui-même.

En 2004, à l’occasion de la sortie des éditions remasterisées des disques de Megadeth par le label Capitol Records, Dave demanda à la grande maison de disques californienne de pouvoir également remixer « The Craving », mais se heurta à un obstacle de taille. En effet, les pistes d’enregistrement de l’album ne furent pas complètement réunies : manquent à l’appel les lignes de chant de Ving ainsi que ses notes d’harmonica.
Cependant, le soldat Mustaine ne désarma pas, et comme pour exaucer le vœu initial des afficionados de Megadeth, décida que c’est lui qui allait chanter à son tour les paroles écrites jadis par lui et Ving, et trouva la parade s’agissant des lignes d’harmonica perdues, en simulant simplement ces dernières sur son manche de guitare. Enfin, à défaut de Lee Ving, le batteur Jimmy DeGrasso (Ex-Megadeth) et le bassiste Kelly LeMieux sont quant à eux revenus épauler Mustaine pour tenter de redonner un nouvel élan à The Craving.

Dans un style à mille lieues de Megadeth, qui allie Rock, Punk-Rock et Heavy Metal, Mustaine et ses acolytes s’en tirent plutôt bien dans cette réédition, mention spéciale aux refrains soignés et accrocheurs de « Voices », « The Creed », « My Town », « Hell’s Motel » et surtout « Nothing is something ». Forcément il est préférable à priori d’aimer le timbre de voix particulier de Dave Mustaine pour apprécier les lignes de chant présentes.

Sont appréciables également « The Day the Music Died » aux faux airs de « Vortex » sur le futur album alors de Megadeth, Cryptic Writings, ainsi que l’excellent « The Creed » qui aurait pu avoir sans problème sa place sur l’album Youthanasia avec quelques sonorités voisines. L'harmonica de Ving en 1996 a disparu, mais cette version s'en retrouve métallisée et se démarque clairement.

L'attrait intéressant du disque consiste aussi à mêler intelligemment les genres, y compris des riffs de guitare Rythm 'N' Blues (celui des années 1950 évidemment) par dessus la charpente punk-rock de la plupart des morceaux, citons au moins le rafraîchissant « Designer Behaviour »

La voix de Mustaine donne indéniablement une nouvelle dimension à l’album ; cependant, si généralement elle sublime la composition par rapport à l’ancienne version, il arrive aussi qu’elle grimpe dans des aigus inédits chez le thrasheur californien, à la limite de l’agacement, comme sur le titre « Roadman » ou encore sur les couplets de « Voices ».

Quant aux thèmes abordés dans les chansons, il est admissible de dire que Ving et Mustaine s’étaient montrés inspirés à l’époque avec des lyrics personnels et cohérents, narrant notamment l’exclusion sociale sur « Nothing is Something », un thème cher à Mustaine, tout comme les tournées interminables de groupe sur « My Town », ou encore la généralisation de la Pop Music sur « The Day the Music Died ».

En revanche, les titres bonus non présents sur la version de 1996 n’apportent guère plus si ce n’est « Chutney » qui comporte quelques éléments d’avant-garde intéressants, comme les enchevêtrements de voix qui préfigurent certaines compositions des albums Cryptic Writings et surtout Risk de Megadeth. « Segue » est quant à lui un instrumental qui alterne entre jazz cartoonesque et musique de cirque, avec il faut dire assez peu d’intérêt, et surtout se calque sur un son à la limite de la démo. Enfin la version démo de « The Creed » composée à l’origine par Megadeth en 1995 aura pour seul mérite d’attiser la curiosité des collectionneurs.

En conclusion, cette remasterisation plus que bienvenue de « The Craving » rend en partie justice à cette pièce inclassable dans la carrière de Dave Mustaine, qu’on ne saurait comparer aux réalisations de Megadeth, et qui possède tout de même des qualités tassées peut-être trop hâtivement par la critique et les fans de Megadeth à l’époque de sa sortie.

Archiviste.

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choahardoc - 10 Septembre 2013: Une chro qui fait plaisir pour un album que j'apprécie énormément, à mi- chemin entre Punk US et NWOBHM. Megadave s'est bien défoulé sur ce skeud. Je n'ai pas la réédition mais vu ce que tu en dis, je la choperai peut-être si je la trouve à un tout petit prix.
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Chronique @ TasteofEternity

10 Fevrier 2020

Récréation bien méritée !!!

Avant que Dave Mustaine ne décide de moderniser son approche du thrash avec Megadeth sans véritablement convaincre l'ensemble de son auditoire fin des 90's, il se permit en 1996 une petite escapade, programmée de longue date. Entouré de talents hétéroclites, parmi lesquels on retrouve Lee Ving (chanteur de Fear, légende punk de L.A. ayant accouché du terrible mais peu connu The Record), Jimmy DeGrasso (ex-Y&T,ex-Suicidal Tendencies, et futur Megadeth) à la batterie, et du bassiste Kelly Lemieux (le moins connu, ayant tourné avec Fear, et Paul Gilbert, après l'aventure MD.45), Dave s'apprête enfin à jeter son bonnet par-dessus les moulins.

Il existe deux moutures de cet album : la version originale de 1996, avec Lee Ving au chant, et une version remaniée en 2004, avec Dave Mustaine derrière le micro, qui s'inscrit dans la vague de remasterisation des albums de Megadeth proposée par Capitol. Un cadeau qui ravira les fans de Megadave, mais qui, en réalité, ôte tout intérêt au projet initial. Pour le coup, nous nous concentrerons uniquement sur la version originale.

En effet, pourquoi, aller chercher des gars pour monter un groupe et composer un album, si c'est pour 8 ans après le confisquer et s'en emparer sans retenue ? Dave, c'est plus fort que toi... Car, tout l'intérêt du projet MD.45 est de permettre à Mustaine de souffler un grand coup, de se débarrasser pendant un court instant de l'ombre envahissante de Vic Rattlehead, et de la pression des fans, qui n'ont pas tous digéré Youthanasia. C'est aussi l'occasion de partager une expérience avec des musiciens qu'il respecte, et surtout laisser le chant à un autre que lui.

En dépit du fait qu'il s'agisse d'un premier album, et que chaque membre, à l'exception de la tour de contrôle Mustaine, est à la recherche de sa place au sein du collectif, The Craving est loin d'être inintéressant. Mais ce qui le rend attachant tient à l'expérimentation musicale proposée. Cette dernière nous renvoie aux sources du punk, du rock, et du blues, par touches bien sûr (un riff par-ci, une ligne d'harmonica par-là), conférant un relief qui fait de cet effort un objet vraiment inattendu. Les influences des différents protagonistes se mélangent : sur fond de Speed/Thrash à l'initiative de Dave, les racines punk/country de Lee, sans oublier le groove de Jimmy en toile de fond, viennent enrichir un blend peu conventionnel, qui aurait mérité de vieillir en fût encore quelques années. Mais ne boudons pas notre plaisir, l'occasion est trop belle.

Les deux premiers titres sont quasiment du Megadeth pur jus, seule la voix permet de faire la distinction. Celle-ci interpelle par des intonations rappelant dans ses montées celle de Blaze Bayley. Le riffing est plus mélodique qu'agressif, et derrière, la section rythmique tient la baraque sans sortir du cadre. Le troisième titre, "Fight Hate", annonce une orientation plus punk, la sauce prend bien, Lee Ving se fait plaisir. On le sent comme dans son jardin, très à l'aise même s'il manque quand même cette rage caractéristique du punk.

Il faut attendre "The Creed" pour voir poindre les premières lignes d'harmonica de Lee, en intro. Le titre est mid tempo, laissant le champ libre à la voix de Lee. Si le solo de Dave n'apporte rien de plus, les touches d'harmonica et les déclamations de Lee font de ce titre un morceau à part dans l'album. Malheureusement, les différents éléments se superposent au lieu de s'harmoniser, et il manque sûrement un peu de vécu au groupe pour distiller des morceaux pleinement aboutis, alors que l'inspiration et les influences sont au rendez-vous.

Des nuances rock, mais surtout blues apparaissent sur "Voices", la lead se fait plaisir, n'est-ce pas Dave ? Encore une fois, ces touches permettent à ce thrash ultra reconnaissable de s'enrichir de notes et de nuances qui jusque-là étaient inespérées. La voix de Lee, travaillée à la toile émeri et au bourbon, finit d'insuffler une âme rock à ce morceau. La suite reste dans cette lignée. Mustaine reste le leader incontesté du projet, ses riffs demeurent pertinents mais les soli sont tout sauf renversants. A ses côtés, les autres membres manquent encore d'aplomb pour jouer pleinement leur carte et apporter tout ce qu'ils pourraient. Le résultat est donc mitigé devant un tel brassage de genres et de talents.

Un album qui se laisse écouter sans prétention et qui reste à mon sens la plus belle tentative de partage d'inspiration musicale du sieur Mustaine.

5 Commentaires

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TasteofEternity - 14 Fevrier 2020:

Je suis d'accord sur le fait que la prod' dessert Mustaine par rapport à Ving, et que les guitares n'explosent pas tout sur leur passage, mais bon tu préfères te refaire Risk ou Super Collider ;) 

Non, je pense que Dave n'a pas cherché à prendre la lumière ici, et qu'on était à deux doigts d'avoir The Big Thing. Un deuxième album aurait sans doute permis d'ajuster certains détails pour mettre dans le mille. Mais bon MD.45 se devait de rester un projet et pas devenir un groupe à part entière.

samolice - 14 Fevrier 2020:

Est-ce que tu connais la disco de Ving (à part le Fear de 82) et si oui as tu quelques conseils à donner?

TasteofEternity - 14 Fevrier 2020:

Et non mon Sam', hormis Fear je ne connais pas les œuvres de Ving, parce qu'il n'y en a pas des masses non plus, quelques featurings et basta. On reste dans un contexte punk, donc surtout live. Mais le bonhomme est polyvalent puisqu'il a également une carrière d'acteur ;)))

ZazPanzer - 25 Avril 2020:

Merci pour cette chronique qui rejoint bien mon point de vue, peut-être altéré par le fait que je connais la version 2004 depuis un bout de temps et que je découvre seulement l'oeuvre originale ces jours-ci. Pour une fois j'ai fait les choses à l'envers à la Sam !

Comme je te le disais, ce qui m'a frappé en écoutant les lignes vocales de Ving, c'est qu'on sent bien qu'elles ont été écrites par Dave. La patte du rouquin est omniprésente, et on voit bien pourquoi il n'a pas pu s'empêcher de les réenregistrer... Dave le control freak, ça devait le démanger tellement fort !! ;-) Mais effectivement en faisant cela, la frontière avec Megadeth disparaît complètement et le projet n'a plus aucun intérêt. Disque bien sympa en tous cas, bien plus intéressant que tout ce que Megadeth a proposé derrière qui m'ennuie profondément, 13 un peu moins que les autres.

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