The Crash & the Draw

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15/20
Nom du groupe Minsk
Nom de l'album The Crash & the Draw
Type Album
Date de parution 03 Avril 2015
Style MusicalSludge Atmosphérique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. To the Initiate
2. Within and Without
3. Onward Procession I. These Longest of Days
4. Onward Procession II. The Soil Calls
5. Onward Procession III. The Blue Hour
6. Onward Procession IV. Return, the Heir
7. Conjunction
8. The Way Is Through
9. To You There Is No End
10. To the Garish Remembrance of Failure
11. When the Walls Fell

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Minsk


Chronique @ Bakounine

25 Mai 2015

Cet album eut pu être excellent, il n'est que bon

En matière de metal, l'étiquette sludge a quelque chose d'assez polymorphe. En effet, difficile de relier Baroness et Yob, Black Tusk et Kylesa, en les différenciant totalement de groupes post-hardcore ou doom n'entrant pas dans la qualification... Globalement, une chose est sûre, on a droit à quelque chose de lourd et d'évolutif. Et pour ça, il n'y a pas véritablement de soucis à se faire, Minsk peut rentrer dedans...


Ce groupe, natif de Chicago, avait plusieurs choses qui aiguisaient mon intérêt, un statut intrigant de sludge atmosphérique – post-metal qui titillait mon côté hipster du metal, intéressé par tout ce qui sort de l'ordinaire, la présence de l'excellent Sanford Parker, dont j'ai adoré le travail avec Nachtmystium, en tant que producteur et ancien membre du groupe et également les citations des références, Neurosis, Isis, Yob, des groupes qui demeurent de sacrées références (bon après, le souci, c'est que ce sont tellement des références qu'ils sont cités partout et n'importe comment).


Le groupe, dont l'attrait pour la capitale biélorusse n'est pas lié à une attirance pour les dictateurs à moustache, ni pour son plat national, le fameux manchaka (aucune idée de ce que c'est...), mais au fait que la ville ait été dévastée de nombreuses fois pour, comme le phénix, toujours repartir de l'avant. C'est un peu ce qu'ont fait les Américains, qui ont observé un hiatus de 2011 à 2013 avant de repartir de l'avant. Conséquence : Ce « The Crash & the Draw » peut être considéré comme un album de longue haleine, qui a eu le temps de mûrir, sorti 6 ans après son prédécesseur « With Echoes in the Movement of Stone », soit, plus de temps que celui nécessaire pour les trois albums précédents. Il n'y a d'ailleurs plus que les deux membres fondateurs, le chanteur et claviériste Tim Mead et le guitariste Chris Bennett, qui était déjà de l'aventure à cette époque-là.


L'introduction de l'album est assez ambiante avec des sonorités spatio-électro assez immersives. Le chant arrive, clair tout d'abord, avec une batterie décomposée tout à fait dans le ton post-hardcore (A Storm of Light par exemple font exactement le même genre de rythmique...), avec quelques chants plus rauques en arrière. Puis, suite à un roulement de tambour, la rage commencera à déferler avec au minimum trois chants hurlés superposés en alternance, chacun se succédant au premier plan comme une expulsion de furie interne, amenant sur ce passage une puissance émotionnelle assez folle, faisant de « To The Initiate » la marque d'un grand groupe, qui révélera tout son potentiel sur ces douzes minutes.
Car Minsk n'est pas un groupe tapageur pour autant, et c'est un sludge traditionnel léché qu'ils exploiteront tout au long de l'album, lourd et lent avec des riffs de guitare martiaux à la Yob (celui de « The Soil Calls » par exemple) ou à la Neurosis (« To the Garish Remembrance of Failure »). Mais ils savent les encadrer savamment par des passages plus ambiants et posés, voire par des passages instrumentaux à l'image de « To you there is no End » et ses percussions tribales pouvant rappeler « les Tambours du Bronx », exhalant une force épique et parfois arabisante énorme pour sublimer la qualité du morceau suivant.

On a donc droit à du pur ricain, un groupe bien poilu (voir extrêmement barbu pour le chanteur), qui sait se faire rude et sauvage, mais pas uniquement, et qui a tout à fait assimiler les actes de ses aînés pour en recracher la plus pure décoction, assaisonnée par sa propre sensibilité, aiguisée et bien incluse dans son œuvre, sans les faire jamais verser dans l'expérimental. En revanche, tout ceci serait parfait si un défaut ne venait gâcher l'ensemble. Car, le groupe, non content de faire une œuvre hyper cohérente et très bien construite, l'a aussi faite longue (plus d'une heure et quart) et, comment dire, à un moment donné, c'est long et trop cohérent...


Pour tout dire, j'ai du mal à m'ingurgiter l'intégralité de l'album d'un coup, qui est rempli de qualités et qui, lorsqu'on se concentre moment par moment, a globalement tout de bon (peut-être une petit bémol sur la longueur du morceau de transition « Conjunction » qui, s'il a le mérite de nous laisser le temps de souffler un peu, à presque cinq minutes, nous laisse peut-être trop de temps pour souffler).
Le niveau est également trop équitable avec un ensemble de bonnes choses sans avoir vraiment (à l'exception du premier morceau), la séquence qui fait qu'on s'attache à un passage, nous fait préférer un morceau à un autre, voire rend un titre vraiment marquant. En fait, on écoute de manière passive quelque chose de globalement plaisant mais qui ne passe que trop rarement ce cap. Probablement une durée plus courte aurait permis de pouvoir mettre en lumière les bonnes choses de manière plus facile.


Au final, on ressort avec une pointe de déception de « The Crash & the Draw », parce qu'on n'aura pas tant l'occasion de se repencher dessus et qu'on est effrayé de ne pas avoir su se mettre en condition de profiter à 100% de sa substantifique moelle que l'on sent d'une qualité rare. Peut-être faut-il y retourner petit à petit et profiter de ce que le groupe nous offre de meilleur. Minsk fait, en effet, peser sur nos têtes une salvatrice chape de plomb, mais malheureusement elle ne sera pas totalement digeste. Cet album eut pu être excellent, il n'est que bon... Dommage.

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