Le death industriel n'est certainement pas le style de metal le plus pratiqué au monde, et pour cause, on ne connaît pas tant de groupes officiant dans le domaine, si ce n'est Zuul Fx en France,
The Amenta en Australie ou
The Project Hate MCMXCIX en Suède. Pourtant il est clair qu'avec un peu plus d'attention, on pourrait repérer des formations intéressantes, mélangeant la rudesse du death metal avec le côté froid et stérile de la musique industrielle.
Arbitrator fait partie de ceux là. Venu droit du Canada, ce petit groupe ou du moins ce one-man band, mené par Rob Kukla en multi instrumentiste averti, arrive à imposer sa marque de fabrique et son style death industriel anti religion et quasi post apocalyptique, s'inspirant de la scène death metal suédoise et des touches indus les plus sombres possibles, comme si
Bloodbath côtoyait la froideur et la mécanicité de
The Project Hate MCMXCIX.
Arbitrator sort donc son premier EP en 2011 soit prêt d'un an après la formation de ce projet. Rob Kukla fait tout par lui même mais s'offre l'aide de Corey Chernesky pour les parties batteries. Quant au mixage et au mastering, ils ont été confiés au célèbre Dan
Swanö dans ces Unisound Studio, conférant à l'EP un son rude, puissant et impeccable. Et c'est justement ce son qui permet à la musique d'
Arbitrator de retranscrire un univers particulièrement décadent grâce justement à la lourdeur des instruments et au côté implacable du growl.
Les deux morceaux en question, « Into the
Eternal Flames » et «
Suffer His Unrelenting
Dominion » durent chacun plus de huit minutes, possédant un côté progressif indéniable. Rob Kukla a réussi à intégrer différentes parties de façon à ce que les titres avancent et nous montrent une variation d'événements et d'humeurs. A la manière de
The Project Hate MCMXCIX,
Arbitrator intègre autant de parties bien industrielles que de parties plus symphoniques dans ses compositions, tout en les mélangeant à l'agressivité palpable de son death metal.
Pas de répit, que de brutalité et de parties jouissives, où les guitares ne font qu'un avec le growl et les claviers.
On a beau avoir deux titres, on a l'impression d'en écouter plusieurs, sans transitions. Tout s'enchaîne très rapidement car
Arbitrator nous dépeint un monde de souffrance et de ténèbres, un monde détruit et relativement pessimiste. Il n'est donc pas étonnant de se retrouver avec des changements brusques de riffings, passant d'un death bien suédois à quelque chose de plus technique en passant par un aspect plus syncopé voire mathématique sur la fin du premier titre. On a aussi droit à des accélérations comme à des décélérations, bercées par le growl de Rob ou ses intrusions au piano. Et même si l'industriel n'est pas omniprésent, il sait arriver aux moments les plus opportuns afin de relever ce côté mélancolique et décadent, comme sur le final de «
Suffer His Unrelenting
Dominion ».
Puissant et prometteur, « The Consummate Ascendancy » est un EP efficace dévoilant tout le potentiel de son géniteur, distillant un death industriel qui sent bon l'acier et les mauvais côtés de la religion et du futur. A confirmer.
D'accord avec toi, Matai sur le côté puissant et prometteur, ainsi que sur la filiation flagrante avec The Project Hate MXMXCIX ! (A noter tout de même l'absence de chant féminin, qui fait une grosse différence...)Merci pour cette découverte, et vivement le CD si CD il y a un jour, ce qu'on ne peut que souhaiter ! (Notons que Madame Matai est drôlement bien vue par le groupe sur leur site officiel !!)
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