Ce n'est pas parce que Paolo Girardi s'est occupé de la pochette des Allemands de
Blackevil que c'est forcément un gage de qualité. Et pourtant, ce jeune groupe Bavarois apparu avec
Hail the Cult en 2015 deux ans après sa formation, fait office de gros pavé dans la scène black/thrash mélodique en 2017. Le style ne supportant guère la médiocrité, c'est ici à un vrai abécédaire auquel on a droit durant les 9 titres de la galette, dont une intro un peu inutile.
Des chœurs monacaux, des tempi épiques ("Black Magick Riders"), des déclamations vocales entraînantes et des relances speedées parsèment l'album empruntant au Under the
Sign of
The Black Mark tout autant qu'au premier EP de
Destruction, pour citer les influences les plus nobles. Cerise sur le gâteau empoisonné, le chant de
Abyss (le pseudo du chanteur) varie suffisamment pour captiver, repoussant définitivement l'ennui qu'une redondance aurait pu amener.
Pas de ça ici, la mélodie permanente pouvant également faire passer
The Ceremonial Fire pour un album idéal en découverte du style. Le trio (Doomwarrior à la batterie, Deathinfector aux guitares, complètent le line-up, sans rire), s'il ne s'embarrasse pas de superflu, délivre des morceaux diablement prenants, un peu à la manière de ses compatriotes de
Desaster sur son angle le plus épique ("Heavy Forces Marching On", en écoute ci-dessous), avec cavalcades et leads furtifs toujours à propos. Le côté heavy ressort assez souvent, et les riffs tantôt glaçants tantôt galopants ("
The Ancient Sword") sont efficaces, avec refrains répétés ("
Ritual Coven
Fire") et sens de l'accroche garantie.
Alors bien sûr, rien de novateur, mais suffisamment de talent pour torcher des compositions prenantes et mélodiques réussies. Le label FDA Rekotz, toujours habile pour dénicher et promouvoir des talents en devenir notamment en deathmetal (
Deserted Fear,
Sulphur Aeon,
Skeletal Remains, entre beaucoup d'autres), ne s'y est pas trompé en étoffant son catalogue avec ce groupe. Comme
Blackevil assène un grand coup avec son dernier titre épique à tiroirs "Under
The Black Sail of the
Burning Cross", on se dit là que
Blackevil a trouvé une formule qui fonctionne. Les fans les plus extrêmes trouveront peut-être à redire à la mélodie omniprésente de la galette, toutefois les 43 minutes de ce Ceremonial
Fire passent du feu de Dieu.
Merci pour la chro. Une découverte pour moi que ce groupe. Je me retrouve tout à fait dans ton ressenti. Très plaisant ce premier effort. A suivre donc pour l'avenir.
D'autant qu'un nouvel album est attendu pour la rentrée.
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