The Broken Toys

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15/20
Nom du groupe Bad Pollyanna
Nom de l'album The Broken Toys
Type Album
Date de parution 01 Décembre 2015
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Define Me 04:04
2. Bionic Heart 04:02
3. Pull the Trigger 04:27
4. Hooks 04:38
5. Ugly Love 03:41
6. Create Me 03:56
7. Blood and Rust 03:31
8. Out of My Mind 03:32
9. The Broken Toys 04:18
10. I See You 03:57
Total playing time 40:06

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Bad Pollyanna


Chronique @ ericb4

28 Avril 2017

Une vivifiante et séduisante offrande d'un prometteur outsider...

Jeune formation britannique originaire de Huddersfield, encore peu connue dans nos contrées, Bad Pollyanna officie dans un metal gothique dynamique et mélodique aux relents rock, flirtant avec l'électro metal. Ainsi se dessine un original patchwork se nourrissant d'influences aussi diverses que : Within Temptation, quant à ses mélodies accrocheuses et un brin acidulées, nous ramenant alors à l'époque de « The Silent Force » ; Lacuna Coil, au regard de nombreuses harmoniques et riffs, nous renvoyant dès lors à « Dark Adrenaline » ou encore à « Shallowlife » ; Evanescence eu égard à « Open Door » ; Bif Naked pour son côté rock un poil déjanté et Amaranthe eu égard à sa touche électro. Telle est l'orientation stylistique donnée par le combo à son projet, déjà perceptible sur leur premier album « Monstrous Child », sorti deux ans avant « The Broken Toys », seconde auto-production de longue durée, sur laquelle s'écoulent 10 titres d'égale durée sur un parcours de 40 vivifiantes minutes. Tout un programme...

Ainsi, Olivia Hyde (chant et piano), Nikki Kontinen (basse et programmation), Steve Kilpatrick (guitare) et Valerian Adore (batterie) nous font explorer le yin et le yang de l'amour, du sexe et de la condition humaine à travers une œuvre singulière, énergisante, parfois pimpante, sans aucun temps mort, ni longueurs superflues. Pour une mise en valeur optimale de ces dix morceaux intégralement écrits et composés par Olivia et Nikki, le groupe a notamment bénéficié d'un mixage bien équilibré entre chant et instrumentation, que l'on doit à Tom Gittins (Monochrome Studios). Au fil du déroulement de l'opus, au vu du peu de notes résiduelles, on sent que le collectif britannique a pris son temps pour peaufiner ses arrangements, soigner l'ingénierie du son en général, sans sacrifier les petits détails de production. Enfin, la jaquette d'inspiration fantastique et au trait affiné nous impose la vue d'une poupée difforme et rapiécée de toutes parts, tel un symbole imagé du titre de l'opus. Premier indice révélateur d'un signal fort envoyé par le groupe à son auditorat. Raison de plus pour aller y jeter une oreille attentive...

En premier lieu, les amateurs de pistes easy listening y trouveront assurément leur compte, certains passages plutôt vitaminés faisant véritablement mouche de par leur accessibilité et la grâce de leurs mélodies. Ainsi, « Pull the Trigger », dont l'atmosphère n'est pas sans renvoyer à celle de « Nexus » d'Amaranthe, en fait partie. Celui-ci nous octroie, en outre, un riffing vif et régulier, déroulé sur une rythmique enfiévrée, jusqu'à ce qu'un break opportun calme le jeu, pause prestement balayée par la déferlante sur la crête d'un refrain éminemment entêtant. Bref, un hit en puissance susceptible de laisser quelques traces dans les mémoires. Mais ce n'est là qu'une mise en bouche. Bien cadencé, « Define Me », quant à lui, délivre ses riffs lourds et vrombissants sur une rythmique endiablée, à la Within Temptation des premiers émois avec un zeste rock emprunté à Bif Naked. Schéma inattendu qui a de quoi nous interpeller. Couplets mordants et refrains catchy alternent, et mis en exergue par les puissantes et pénétrantes modulations de la sirène, ils nous pousseront sans mal à une irrépressible addiction. Dans cette énergie, une frétillante guitare acoustique seconde les cristallines impulsions de la belle sur « Ugly Love », engageant mid/up tempo metal gothique aux relents électro, avec une touche d'Evanescence quant au déploiement de ses harmoniques. Calé sur une captatrice ligne mélodique, le propos aura toutes les chances de recueillir les suffrages. Enfin, sur une rythmique syncopée, le claquant et quasi dansant « Bionic Heart », à la sauce Lacuna Coil, avec une touche électro d'Amaranthe, générera rapidement un headbang bien senti. D'autant plus que ses refrains, enjolivés par les claires et frétillantes inflexions de la déesse, sont d'une redoutable efficacité. Difficile donc de s'extraire de la tourmente sans chercher à y revenir.

Sinon, la plupart des autres séquences, certes moins directement orientées vers les charts, révèlent néanmoins d'autres armes de séduction. A commencer par l'incandescent « Out of My Mind », trempé dans un rock déjanté, nous prenant bien souvent à la gorge. Virulent et rugueux, dans l'ombre de Bif Naked, avec un soupçon de Lacuna Coil, ce morceau impose ses frappes sèches, son pilonnage de caisse claire et sa rythmique nerveuse sans y perdre en substance mélodique. Pour sa part, l'énigmatique et fougueux « The Broken Toys » libère un convoi instrumental que rien ne semble pouvoir stopper. Ce faisant, le brûlot n'en délivre pas moins d'accrocheurs refrains que pourraient lui envier Evanescence ou encore Lacuna Coil. Plus encore, le syncopé « Create Me », dont l'efficace sente mélodique rappelle quelques passages de « Mother Earth » de Within Temptation, sans être très loin d'un Lacuna Coil quant à ses séries d'accord, à la lumière de « Shallowlife », délivre une confondante force de frappe. En dépit de quelques gouttes synthétiques inopportunes, la sauce prend sans effort. Enfin, des riffs tournoyants sous-tendus par d'omniprésentes nappes synthétiques parsèment « Hooks », mid tempo atmosphérique gothique aux accents électro bien marqués. Une étrange mais convaincante symbiose d'un Lacuna Coil des premiers élans et d'Amaranthe à l'image de « Missive Addictive », en somme.

Pour les âmes sensibles, ils ne pourront se soustraire aux deux seuls moments intimistes de l'opus. Le groupe nous démontre alors qu'il a de la réserve en la matière et que ses mots bleus savamment concoctés en affecteront plus d'un(e). Troublante ballade progressive dans le sillage conjoint de L'Ame Immortelle et d'Evanescence, « Blood and Rust » révèle déjà les capacités du combo à nous émouvoir, à commencer par la maîtresse de cérémonie, plus pénétrante que jamais. Puissante et sensible, tout en restant calée dans les médiums, elle parvient à nous toucher sans avoir à forcer le trait. D'autre part, un ravissant guitare/voix nous est adressé à l'aune de « I See You », ballade a-rythmique dans la veine conjointe de Within Temptation et d'Evanescence. D'une apparente simplicité, la mélodicité de l'offrande n'en demeure pas moins précise et surtout, de par sa charge émotionnelle, atteint sa cible.

Au terme de ce parcours, en l'absence de pistes en-dessous du lot, est-ce à dire que ce message musical serait un zéro faute ? Pas tout à fait. Si l'effort se montre souvent vitaminé, plutôt efficace, parfois incisif, voire romantique mais pas mièvre, harmonisant de manière originale les sources d'influence, il laisse toutefois échapper quelques faiblesses. D'une part, le groupe n'a varié ni son offre oratoire, la déesse n'ayant de cesse de monopoliser le micro, ni ses exercices de style, ne proposant aucun instrumental, ni la moindre fresque. D'autre part, l'ombre des maîtres inspirateurs plane bien souvent sur la galette, au point de ne pouvoir entrevoir encore la personnalité artistique du combo britannique. De plus, le potentiel technique des musiciens semble ne pas être totalement exploité (soli, gimmicks, blasts, descentes de toms... manquent à l'appel). Cependant, le collectif d'Outre-Manche a témoigné d'une solide cohésion entre instrumentation et chant, d'une inspiration féconde dont se nourrissent la plupart de ses compositions, d'un sens mélodique qui parfois échappe à ses homologues, d'une interprétation plus rock que lyrique et de bon aloi et d'une production d'ensemble ne souffrant que de rares carences. Bref, une formation qui a le vent en poupe...

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