The Beginning

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14/20
Nom du groupe Black Desert
Nom de l'album The Beginning
Type Album
Date de parution Mai 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Death Orchestra 04:59
2. Desert Eyes 04:53
3. Lies Deep Must Fall 05:51
4. Nor Me Nor You 05:36
5. Dreams of Glycerine 05:24
6. Orphaned Land 05:44
7. Voices 03:48
8. Come Alive 04:24
9. Madness 06:27
Total playing time 47:06

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Black Desert


Chronique @ ericb4

12 Janvier 2016

Quand un vent brûlant et tourbillonnant vient ouvrir ses ailes et infilter la Sierra...

Un nouvel astre solaire en provenance de la brûlante Péninsule Ibérique vient illuminer de sa présence un registre metal on ne peut plus surabondant en formations à chant féminin. Ainsi s'insinue dans la tourmente, sans complexe aucun, Black Desert, jeune combo sorti de terre en 2012 et animé d'une insatiable soif d'en découdre. Marchant sur les traces de ses compatriotes et homologues stylistiques Diabulus In Musica et Against Myself, le collectif espagnol entend faire résonner ses tambours et crisser ses riffs à l'aune du bien-nommé « The Beginning », premier album full length livrant ses neuf titres pour un parcours initiatique de plus de quarante-sept minutes.

Le valeureux sextet cofondé par le guitariste Angel Aguera Hernan et la charismatique mezzo-soprano Isabel Bermejo Sainz nous octroie une kyrielle de compositions mélodiquement fringantes et techniquement bien ficelées, accolées à un jeu d'écriture transpirant une inspiration de tous les instants. De plus, la mise en œuvre de la production s'est avérée convaincante, dispensant une qualité d'enregistrement et un mixage plutôt satisfaisants ne laissant percevoir que peu de notes parasites. L'artwork de la jaquette, quant à lui, nous imprègne la rétine de ses couleurs mordorées fleurant bon la suave ferveur et le sable roux de la Sierra. Poussons donc la porte d'entrée afin de percevoir à quel bal nous allons être conviés.

Là où l'onde vibratoire insufflée par le skeud nous traverse le plus largement concerne les titres aux accords empreints d'une subtile saveur orientale. Dans cette mouvance, de savoureux arpèges synthétiques envahissent l'espace sonore de « Death Orchestra », entame metal symphonique à la rythmique resserrée, un poil syncopée, et aux riffs écorchés vif, dans l'ombre de Xandria, première mouture. Sur un tracé harmonique envoûtant, la belle des sables distille ses puissantes et sulfureuses inflexions, avec un zeste de Sharon den Adel dans les notes médianes. Ce faisant, si l'on apprécie de sculpturaux couplets, on ne passera pas outre les refrains, immersifs à souhait. C'est dans cette veine atmosphérique que l'on poursuit le trek dunaire. L'entraînant mid tempo « Desert Eyes », morceau d'obédience symphonique gothique, orientalise, lui aussi, ses gammes pour un voyage au pays des mille et une nuits. Et ce, en présence de la sirène des lieux qui, par ses troublantes oscillations vocales, contribue à rendre le moment plus magnétique encore, notamment sur le refrain. Et le filet se tend peu à peu pour mieux capturer nos émotions.

Parfois, le sirocco se lève et l'air devient soudain plus suffocant, brûlant nos fragiles tympans pour un plaisir de tous les instants. Ainsi, le mordant « Nor Me Nor You » nous cale sur une rythmique saccadée, un tantinet brumeuse, et un riffing larmoyant, superposés à des accords orientalisants de bon aloi. Lorsque le refrain se fait jour, la magie opère sans équivoque, la déesse n'étant pas étrangère à cet état de fait, ses angéliques vibes ne ratant pas leur effet. Un break opportun calme le jeu avant une séduisante reprise sur le refrain, non sans rappeler Within Temptation.
Enfin, lorsqu'une perte des repères nous envahit, on ne sait plus vraiment à quels saints se vouer. Dans ce sillage, le tourmenté et vivifiant « Lies Deep Must Fall » nous plonge dans un impitoyable univers désertique en plein soleil, où le mirage d'une voix céleste nous parvient, telle une luxuriante oasis, comme pour magnifier l'instant suspendu. Les couplets se montrent complexes, contrastant avec la surprenante légèreté des refrains, le tout sous-tendu par quelques volutes guitaristiques et un tapping libertin. Infiltrant moment s'il en est.

Mais, le combo parvient également à relever le niveau de ses compositions sur des titres plus classiques dans leur principe d'émission et évoluant sur des charbons ardents. D'une part, le flamboyant et enjoué « Orphaned Land » nous installe au sein d'une rythmique en liesse étreinte par un riffing griffu pour une pérégrination des plus sensuelles, non sans renvoyer à Against Myself. A la façon de Sharon, la belle module sa voix avec maestria, pour nous projeter une fois de plus sur des refrains quasiment imparables. Un break opportun au piano rompt la cavalcade tout en imprimant sa marque sur un titre doté d'une fine lumière mélodique. D'autre part, une cloche sonne sur « Come Alive », titre gothique fulminant aux riffs acides, avant que des couplets un poil lunaires s'offrent à nous. Mais, c'est surtout sur le refrain que s'effectue l'accroche, sous la houlette de la maîtresse de cérémonie. Sur cette ritournelle relativement contrastée s'inscrit un petit mais prégnant solo de guitare avant une fouettante reprise sur le refrain. Enfin, le poignant et déroutant mid tempo sympho gothique « Madness » laisse également carillonner les cloches alors qu'un riffing graveleux et une rythmique plombante nous assaillent tout le long. Toutefois, on n'a pas sacrifié la ligne mélodique au profit d'une technicité éprouvée pour autant. En outre, un pont laisse jaillir un brin de folie dans le cheminement harmonique, pas toujours des plus aisés à suivre mais sachant provoquer l'ivresse de nos sens.

Le collectif n'a pas non plus manqué de livrer ses mots bleus et de quelle manière... Et cela, à l'instar de « Dreams of Glycerine », subtile et ravissante ballade, évoluant au fil de nappes synthétiques feutrées et de séries de notes romantiques insufflées par une guitare acoustique à fleur de peau. Et que dire de l'empreinte vocale de la douce ? Tout bonnement hypnotique où qu'elle se meut, s'autorisant même quelques fêlures accolées à ses soyeuses patines. Un moment de pure jouissance auditive s'il en est.

On regrettera néanmoins la persistance d'une zone d'ombre au tableau. Ainsi, le rugissant « Voices » offre des riffs échevelés de bonne facture mais ne parvient pas à se hisser au rang de ses voisins de bande, en raison d'harmoniques imprécises et d'accords déconcertants, et ce, même si un sémillant solo de guitare ravit un instant le pavillon. De plus, un break opportun permet à un refrain poussif de se reproduire, ce dernier ne parvenant qu'imparfaitement à toucher sa cible. On reste donc sur sa faim sur un passage qu'on aurait souhaité plus enjoué.

Résultat des courses : pour une œuvre initiale, le combo ibérique s'en sort avec les honneurs, parvenant à nous tenir en haleine de bout en bout, même si quelques faiblesses harmoniques émaillent certains passages. Plus encore, une production soignée et une atmosphère captatrice de nos émotions révèlent un potentiel artistique et technique déjà affirmé pour cette verte formation. En outre, quelques pointes d'originalité sur les pistes orientalisantes nous sont octroyées, sans oublier certains arpèges plus convenus mais non classissistes pour autant, qui ne laisseront pas indifférent, loin s'en faut. Ce faisant, un travail plus minutieux, à l'aune de portées un poil plus mélodieuses encore, pourra davantage substantialiser un propos qui, pour l'heure, retiendra déjà l'attention de nombreux amateurs de metal symphonique gothique à chant féminin. Selon votre humble serviteur, il se pourrait bien que l'Harmattan vienne frapper plus fort encore. Alors sortira des entrailles de l'espace dunaire une œuvre majeure, susceptible de sensibiliser un auditorat élargi, tout en venant titiller celles d'autres collectifs montants de ce registre. Une formation à suivre de près, donc...

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