Projet initié depuis l'an 2001 par le maître d'oeuvre Wargrath (Poisoned
Gift,
Odium Immortalis,
Somnium Mortuum, Mørkriket). Fondateur du label Immense Storms Productions, celui-ci conceva son dernier rejeton 1 semaine avant le Printemps 2008 (comme s'il désirait que cet Hiver devait résister quelque temps dans vos coeurs). Il se nomme, à juste titre,
The Beauty of Doom, comme si une fois le CD en main, l'on ne pouvait plus détacher nos yeux du charnier auquel on fait face via la pochette de ce skeud... c'est une image certes, car aller le payer à la caisse tout en ayant les yeux rivés en permanence vers cet artwork aurait été bien problématique.
Au contrario, l'ambiance musicale contrebalance ce qu'on peut s'imaginer visuellement. L'on a donc affaire, en terme d'étiquette, à un Black
Metal à caractère mélodique / racé parsemé de petites touches atmosphériques (le Romantisme en musique), transperçant de part en part l'auditeur tant elle ne le gêne en aucune manière, et ne supplante en aucun cas le reste (ce qui aurait été une grossière erreur).
Album sorti cinq années après la venue au monde de ces précédentes réalisations, et d'une durée fort honorable d'à peu près cinquante-cinq savoureuses minutes, ces chansons s'enchainent et s'harmonisent sans que l'on constate de véritable césure entre elles :
- Des titres comme "
Moribund" / "Deadly Serendipities" / "Crystalline
Dream" ou bien "Paradow Way to
Paradise" démontrent toute la vivacité que peut engendrer un BM peu avare en décharge émotionnelle et riffs, parsemés d'un nappage atmosphérique éphémère mais qui s'accorde en tout point.
- "I
Delight in Your
Death", toute en puissance, démontre quant à elle toute la hargne qu'un humain peut vociférer à la face de ceux qui descendent ce courant musical comme le mouvement
Metal par pure ignorance.
- Dans un autre registre, une piste comme "Hypnagogia" n'est qu'une interlude éthérée où seuls les claviers ont droit de citer, un moment d'évasion (au ton solennel) avant de replonger dans les affres de la guerre.
The Beauty of Doom est donc un de ces albums qui ne peuvent qu'enchanter bon nombre d'auditeurs ayant pris goût en la musique noire, où l'aspect désenchanté (plus marqué que sur d'autres skeuds de même calibre) y est indissociable. Je n'y trouve rien qui puisse être rejeté ou à rajouter, le travail qu'a fourni Wargrath est plus que conséquent et mérite que vous y consacriez plus de temps qu'un battement de cil (ou clic de souris) désintéressé.
Mais comme il est méconnu des amateurs de Musique Extrême, ce disque est assez ardu à obtenir de nos jours. Néanmoins, si vous l'apercevez au hasard de votre pérégrination (afin d'alimenter votre soif intarissable de nouvelles offrandes musicales), auprès d'un aimable disquaire ou d'une de vos webshops préférées (et à un prix raionnable), je vous invite d'ores et déjà à vous saisir de lui - assurément vous regretterez de ne pas vous y être plongé à corps perdu beaucoup plus tôt.
-
Oh
Doom, viens nous refroidir au plus vite nos synapses, le Printemps revient nous narguer.
Apophis2036 / Summonight
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