The Art of Letting Go

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15/20
Nom du groupe ANA
Nom de l'album The Art of Letting Go
Type EP
Date de parution 29 Mars 2024
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 I'm Not the One
 04:06
2.
 Scars
 03:34
3.
 Ouroboros
 06:30
4.
 Sirens
 04:16
5.
 Moth
 04:45

Durée totale : 23:11

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ANA


Chronique @ ericb4

01 Avril 2024

Pour une première incursion en terre d'abondance...

Nouvelle recrue du metal symphonique à chant féminin, ce quintet australien créé en 2023 à Melbourne entend, comme bien de ses homologues, essaimer ses riffs au-delà des frontières par trop limitatives de sa terre natale. Pour ce faire, il peut compter sur la déjà solide expérience de chacun de ses membres, à savoir : Ana Hristenko, chanteuse de formation classique, dont les bases sont à chercher dans le champ opératique, et ayant passé de nombreuses années à officier dans la pop en Asie du Sud-Est ; Josh Mak, frontman et parolier du groupe de hard-rock Cynation, ici investi aux guitares ; Tory Giamba (ex-Carmeria, ex-membre live de Pseudo Echo), à la basse ; Matthew Williamson, jeune mais talentueux et éclectique claviériste ; Cleveland Beckford Gonzalez (ex-Watch Me Face It), à la batterie. De cette heureuse symbiose de talents naîtront trois singles (« Sirens », en 2023, suivis de « Moth » et « Ouroboros », en 2024) qui, tous, feront partie intégrante de leur introductif et présent EP 5 titres, « The Art of Letting Go », signé chez Eclipse Records ; indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos cinq belligérants !...

Ce faisant, le combo australien nous installe au cœur d'un rock'n'metal symphonico-progressif à la fois volontiers rayonnant, souvent enivrant, rythmiquement contrasté, un brin romanesque, dans la veine coalisée de Xandria, Delain et Beyond The Black. Reposant sur une technicité instrumentale et oratoire dores et déjà affûtée et jouissant de lignes mélodiques finement ciselées et accrocheuses, mais non aguicheuses, renvoyant alors à la féconde inspiration de leurs auteurs, cette première offrande autorise dès lors l'écoute d'un seul tenant des 23 minutes de son ruban auditif.

Pour une optimale mise en musique de ce set de partitions, le collectif a bénéficié, d'une part, d'un mixage réalisé aux Monolith Studios à Melbourne par le guitariste et vocaliste australien Chris Themelco (Orpheus Omega, ex-Eye Of The Enemy...), également connu pour avoir mixé/mastérisé certains albums de Envenomed, Silent Knight, Night Legion, Scaphis, entre autres. Réalisé aux Panic Room Studios, le mastering, pour sa part, relève de la patte experte du pluri-instrumentiste suédois Thomas ''Plec'' Johansson, sollicité à cet effet par moult formations (Eleine, Orpheus Omega, Saint Daemon, Scar Symmetry, Sight Of Emptiness, Teramaze, The Night Flight Orchestra...), En découle une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation doublée d'une belle profondeur de champ acoustique. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la goélette, en quête d'éventuelles pépites enfouies dans ses entrailles...


A l'aune de ses passages les plus vitaminés, force est d'observer que la troupe parvient le plus souvent à nous rallier à sa cause. A commencer par « I'm Not the One », ''xandrien'' mid/up tempo heavy symphonico-progressif. Sous le joug de l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre, alors souligné par les magnétiques impulsions de la sirène, et des saisissantes montées en régime du corps orchestral, le ''tubesque'' méfait ne se quittera qu'à regret. Par ailleurs, c'est cheveux au vent que l'on parcourra l'entraînant « Scars » ; pourvu de riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique et d'enchaînements intra piste des plus sécurisants, cet impulsif et rayonnant élan dans la mouvance de Beyond The Black poussera non moins à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée.

Dans une même dynamique et bien qu'un brin plus complexe quant aux séquences d'accords délivrées, « Ouroboros » n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Ainsi se dessine un ample mid/up tempo heavy symphonique aux riffs crochetés et générant une énergie aisément communicative ; greffée sur une ligne mélodique des plus enveloppantes sur laquelle se calent les sensuelles et fluides inflexions de la princesse, et livrant moult coups de théâtre, cette ''delainienne'' fresque ne lâchera sa proie qu'en de bien rares instants. Et ce n'est pas le pont techniciste placé à mi-chemin, alors couronné d'un flamboyant solo de guitare, qui démentira le sentiment d'être aux prises avec le masterpiece de la galette, loin s'en faut.

Un poil moins enfiévrées, les deux dernières plages sauront non moins se jouer de toute tentative de résistance à leur assimilation. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Moth », low tempo symphonico-progressif que n'auraient sans doute renié ni Xandria ni Beyond The Black ; démarrant pourtant telle une ballade romantique jusqu'au bout des ongles sous-tendue par de délicates gammes pianistiques, la romanesque piste en vient à s'embraser soudainement à mi-morceau sous couvert de puissants et véloces coups de boutoir, avant de s'évanouir pianissimo. Doté d'un refrain immersif à souhait mis en habits de soie tant par les ''siréniennes'' modulations que par les frissonnantes fêlures de la diva, cet effort pétri d'élégance et aux forts contrastes rythmiques fera assurément plier à l'échine à plus d'une âme rétive. Dans cette veine, « Sirens », pour sa part, se pose tel un dévorant low tempo progressif. Prenant prestement l'ascendant sans pour autant faire retomber la pression une seule seconde, le fervent mouvement, souligné à la fois par les ensorcelantes oscillations de la déesse et par un fringant solo de guitare, ne perd nullement de son panache. Chapeau bas.


Au regard d'une œuvre, certes, dans un mouchoir de poche mais des plus efficaces, le quintet océanien sera assurément en mesure de maintenir constante l'attention de l'amateur du genre tout au long de sa traversée. En raison, sans doute, de l'exiguïté de son format, cet introductif élan peine à varier ses ambiances comme ses lignes de chant, au moment même où les exercices de style dispensés tendent à une certaine stéréotypie, ballades, instrumentaux et autres duos manquant ici à l'appel. De plus, ne s'affranchissant que peu des modèles identificatoires convoqués pour y apposer leur propre sceau, nos acolytes, pour l'heure, ne confèrent que peu d'épaisseur artistique à leur projet. Des carences toutefois compensées non seulement par une ingénierie du son coulée dans le bronze et par des arrangements instrumentaux savamment élaborés, mais aussi par des qualités instrumentales et interprétatives difficiles à prendre en défaut, et que pourraient même leur envier bien de leurs pairs. Gageons qu'à la lecture de cet initial mouvement, le combo aurait dès lors matière à se poser parmi les sérieux espoirs de ce si concurrentiel espace metal. Pour une première incursion en terre d'abondance...

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