On entend beaucoup parler de la Grèce ces temps-ci, entre la crise économique qui la touche comme beaucoup d’autres pays et la récente crise politique, il ne fait pas bon vivre au pays de
Zeus actuellement. Cependant rien n’est jamais tout noir. En effet la scène death métal grecque ne va pas aussi mal que sa démocratie avec de nouveaux groupes prometteurs émergeants depuis quelques années à l’image de
Dead Congregation, d’
Inveracity ou des tous jeunes
Mass Infection. Cette jeune formation à vu le jour en 2003 et n’a, depuis sa création, pas chômé puisque nos quatre musiciens ont déjà sortis pas moins de trois démos et deux albums, dont le dernier qui a déboulé dans les bacs en novembre 2009, intitulé «
The Age of Recreation », sous la houlette de Pathologically Explicit Recordings.
Nous pouvons dorénavant affirmer que ce «
The Age of Recreation » s’inscrit clairement dans la lignée de son ep sorti en 2008 puisque les quatre morceaux gravés sur le promo se retrouvent sur l’album, à savoir «
Enthralled In
Deception », «
Fragments of
Existence », « Agressive
Supremacy » et «
Aftermath of
Hate ».
Autant annoncé tout de suite la couleur,
Mass Infection propose un brutal death technique accordant une grande importance aux riffs, le tout accompagné de blasts beats ravageurs et d’un growl puissant tout en gardant une certaine claireté dans sa voix plus qu’appréciable. Tous les morceaux possèdent en effet au moins un riff qui fait véritablement mouche, de part sa puissance, sa rapidité et son groove. Certes ils ne révolutionnent rien du tout et ne font pas preuve d’une technique hallucinante mais vont droit dans le mille. Ils nous brisent la nuque et c’est bien la le seul but recherché, avec par exemple des titres comme «
Enthralled In
Deception » ou «
Fragments Of
Existence ».
Une certaine mélodie dans ces riffs est également à relever, comme sur «
Furious Annihilation » qui facilite la mémorisation des différents morceaux. Ce deuxième titre est également le théâtre d’une furie meurtrière au niveau de la batterie. En effet comme dans quasiment chaque titre de l’album, George fait preuve de ses talents en enchaînant blasts sur blasts pour un rendu implacable.
« The
Vulture’s Disposition » ou le monstrueux titre final « Equal to Slime » nous montrent un
Mass Infection donnant parfois dans des rythmiques thrashysantes faisant gagnés en rapidité les morceaux, nous mettant ainsi sur les rotules. Contrairement à la grande majorité des groupes de brutal death technique, les solos ne sont pas omniprésents ici. Ils sont même rares et discrets comme sur «
Aftermath of
Hate » par exemple. Cependant les compositions ne sont en rien dévalorisées par cet absence relative, ils n’en avaient clairement pas besoin.
Telle une rangée de hoplites lancée à vive allure prêt à pourfendre les lignes perses à
Marathon, les riffs et les blasts de ce «
The Age of Recreation » nous arrivent en plein face sans rien pouvoir y faire.
Cependant quelques bémols sont à signaler. Tout d’abord la basse manque cruellement de puissance, ce qui est un peu déplorable. Le mixage de la batterie est également quelque peu synthétique, mais rien de bien méchant non plus. Il faut également reconnaitre un léger manque de personnalité, le combo puisant allègrement dans certains géants du brutal death technique comme
Suffocation. Cependant un certain groove dans les compositions les démarquent quelque peu de tous les clones du célèbre gang de
New York qui pullulent ces temps-ci.
Mass Infection aura donc, avec ce deuxième effort, accouché d’un bon album de brutal death technique, manquant encore un peu de personnalité mais laissant deviner un potentiel non négligeable pour l’avenir. «
The Age of Recreation » semble s’inscrire dans la continuité de la nature guerrière de leurs aieux. En effet, les mélodies de six cordes, les blasts beats et les riffs sans compromis dégagent une telle intensité, surement identique à la rage de leurs ancêtres devant les murs de Troie de nombreux siècles plutôt. Alors je n’ai plus qu’une chose à dire, continuez ainsi braves fils d’Arès !
14/20
Au coeur de cette scène brutaldeath grecque, le disque que je ressors le plus volontiers reste l'Extermination of Millions d'Inveracity (2007). Une sacrée machine à riffs celui-ci, bien que l'originalité n'y soit pas.
Fabien.
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