Signs of
Darkness est un groupe dont vous n’avez probablement jamais entend parler, et pourtant, ce ne sont pas les premiers venus sur la scène belge. Fondé en 1995, le combo de Genk a peu fait parler de lui, sortant dans un anonymat relatif trois full lenghts qui n’ont pas réussi à l’imposer sur la scène black internationale.
The Age of Decay pourrait bien changer la donne, offrant un black épique particulièrement intense, très rapide et agressif, mais énormément porté sur les mélodies de guitare. Les riffs sont excellents, à la fois sauvages, entraînants et limpides, servant un black à la fois brutal et mélodique de haute-volée. Il est important de souligner que le groupe ne s’embarrasse pas de clavier, parvenant à créer une atmosphère particulièrement belliqueuse à grands renforts de blasts, de riffs en trémolo picking hypnotiques et de vocaux black parfaitement écorchés et puissants.
Après une intro acoustique toute en arpèges et en sensibilité,
The Age of Decay démarre sur un riff lent et majestueux, les toms de batterie résonnant comme de lugubres tambours de guerre et semblant annoncer l’imminence de la bataille. Et cela ne manque pas, puisque le titre se mue rapidement en un black rapide aux parties de guitares inspirées, très épiques et mélodiques. Les riffs sont particulièrement soignés, délivrant ces ambiances si propres au black metal, à la fois vindicatives, mélancoliques et contemplatives, et certains passages transpirant un feeling heavy parfois presque maidenien ( le break à 2,30 minutes de
Suffer the
Cold, le début d’Amidst the Fog, la cavalcade qui entame Terra Nullius).
Quelques titres se fendent d’explosions mélodiques carrément jouissives durant lesquelles la guitare soliste vient déverser une pluie de notes limpides et lumineuses (
The Age of Decay,
Suffer the
Cold, l’excellent
Suffer, le passage central de The
Lazarus Syndrom, d’une beauté pure et touchante), et d’une manière générale, ces huit compos varient agréablement le rythme, proposant quelques accalmies salvatrices et des breaks plus lents pour laisser respirer l’auditeur dans ce déferlement de violence (la partie acoustique de
Clouds over Your Masada, le début lourd et entêtant de
Suffer faisant penser à une marche guerrière, le break central de Terra Nullius avec ces hurlements suraigus à la limite du supportable qui feraient presque passer Dani
Filth pour un ténor, la fin de The
Lazarus Syndrom ).
The Age of Decay est un album très classique dans son exécution, mais impeccablement exécuté, présentant neuf compos imparables et entêtantes d’une excellente qualité et dégageant une ambiance épique évoquant immanquablement les champs de batailles.
Seul bémol, il est difficile de retenir un titre plus qu’un autre, le tout étant trop homogène, avec des titres se ressemblant beaucoup à cause de riffs certes excellents mais très similaires. On pourra peut-être aussi déplorer un son un peu trop lisse et propre, ne parvenant pas à envelopper l’art de Signs of
Darkness de cette aura noire, morbide et délétère indispensable à tout bon album de black metal, et si on ne peut nier l’agressivité de la musique du quatuor belge, certains trouveront qu’elle ne transpire peut-être pas assez la haine et la mort pour être totalement immersive.
Quoi qu’il en soit, ce Age of
Decay est une très bonne surprise, et même s’il est encore perfectible, manquant encore un peu de personnalité et de maturité (l’influence de Cradle évidente dans certaines parties de chant, le côté encore un peu générique de l’ensemble), il a le mérite de nous dévoiler un groupe qu’il faudra désormais suivre de très près. A réserver aux amateurs de
Cirith Gorgor,
Naglfar et à tous les amoureux de black épique, rapide et mélodique.
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