The 13th Hours.
Sous ce nom peu parlant mais fort symbolique ce dissimule un véritable petit chef d'œuvre signé
Midnight Syndicate. Une suite de 25 pistes envoutantes qui amène une étrange sensation de frisson et de puissance. Car même sans guitare ni batterie omniprésente, il y a une certaine puissance qui ressort de ce titre. une puissance sombre, discrète et difficilement cernable. Cet album apporte plus d'effet audio à mon gout que ses prédécesseurs, et
The 13th Hours semble être le premier album dont les morceaux constitues véritablement un tout.
L'album entier constitue en effet une sorte de visite nocturne du manoir d'époque victorienne d'Haverghast. Après une petite intro nommé «
Mansion in the
Mist», qui donne l'impression qu'une chose se dévoile devant nous comme lorsque l'on découvre un panorama après un tournant (le panorama étant ici le "Manoir dans la brume", traduction littérale du titre), l'entrée se fait lors de la piste «
Forgotten Path» (littéralement "chemin oublié") comme l'atteste les bruits de porte grinçante qui, en plus des cris de corbeaux et des petits bruit nocturnes, ajoutent une touche à l'ambiance sombre et sinistre .
Une fois dans le manoir, l'envoûtante et sombre ambiance des lieux s'empare de vous dès «Time Outside the Time» ("temps à l'exterieur du temps", cela signifirait que le temps s'arrête lorsque l'on pénètre dans le manoir ?) et ce jusqu'a «
Return of the
Ancient Ones» ("retour des anciens", dans le sens "retour des morts") : ce morceau traduit d'ailleurs très bien l'idée d'une "marche" des anciens, une levée des défunts.
Le duo de minuit maitrise aussi bien les rythmes lents avec «The Watcher» ("le veilleur" ou "le guetteur"), que les rythmes rapides avec «The
Lost Room» ("la pièce perdu") dont les bruits de fond accompagnent d'une magnifique façon le corps musical. On remarquera que certaine piste comme «Last Breaths» ("dernier souffle") ne prennent leurs véritable intérêt que lorsque l'on écoute l'album en entier, au contraire du chef d'œuvre «Family Secret» ("secret de famille"), ou encore le magistral «
Fallen Grandeur» ("grandeur déchu", traduction un peu approximative).
Les sentiments que l'on éprouverait lors d'une telle visite d'un tel lieu sont très bien retranscrit : La solitude, sensation qu'évoque «The Drawing Room» avec sa lente mélodie entrecoupé de moment "silencieux" (il y a quand même un tout petit bruit de fond). La panique avec «
Gruesome Discovery» ("horrible découverte"). La peur que procure «
Mausoleum d'Haverghast» ("mausolée d'Haverghast" - j'ignore les raisons de l'utilisation de la syntaxe française, une mausolée étant un monument funéraire) : l'utilisation d'un glas donne un effet "macabre" des plus agréable. Le fatalisme qu'évoque la répétition du même thème dans «Grisly Reminder» ("macabre rappel") très bien mis en forme. L'oppression se sent dans «Deadly Intentions» avec la suite des sons saccadés et long à la fois. Enfin, une lueur d'espoir lointaine, très bien retranscrit par l'effet "vieux" dans la musique de «
Hand in
Hand Again».
L'album se termine sur «
The 13th Hour» ("la 13ème heure", donc après minuit) qui évoque une fuite mise en forme avec un rythme soutenu, des effets crescendo saisissants, des petites onomatopés qui évoque les dégâts que peut provoquer une fuite (bruit de verre qui se brise), et des cris étouffés du meilleur effets. Une rupture de rythme qui correspond à la fermeture de la porte du manoir met un terme au morceau et au disque, laissant place au mêmes petits bruits nocturnes que ceux de «
Forgotten Path»...
Outre le disque lui même, le booklet du cd fonctionne comme un dépliant. Celui-ci contient un texte très habilement dissimulé par un jeu de couleur dont on ne voit à première vu que le titre, «The past does not rest easily...» ("le passé ne repose pas facilement...").
Outre ce paragraphe, on notera un détail assez particulier : sur la photo représentant Edward
Douglas & Gavin Goska, vous pourrez apercevoir 3 fantômes autour d'eux. Une femme se tient à droite d'Edward
Douglas, un homme pose devant le portrait derrière lui et un enfant s'accroche au barreau de l'escalier à gauche de Gavin Goska. La famille d'Haverghast ?
Dans tous les cas,
The 13th Hours reste un excellent album de
Midnight Syndicate, et c'est avec joie, frisson et excitation, qu'une fois retrouvé perdu dans chez un disquaire ou au fond d'une malle, on réincère le disque dans la fente, et on retourne dans le manoir...
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