Voici donc le nouvel album des énervés
Knut, combo hardcore aux relents noisy des plus abrupts. Un hardcore pour le moins singulier le groupe décalant volontiers les codes du genre pour accoucher du disque «
Challenger » aussi frontal que complexe. Trois ans après, il était curieux de savoir sur quelle voie allait s’aventurer le groupe Suisse. En effet, le final du dernier disque-studio laissait présager une certaine recherche pouvant frôler l’expérimentation.
Autant le dire à l’instant,
Knut nous a délivré un album hybride comme pas deux…
Un album aussi abrupt dans sa démarche qu’était brutal «
Challenger »…
«
Terraformer » est réellement ce que l’on peut appeler un disque hybride, au sens le plus littéral du terme. Un album empirique qui s’éparpille au sein même de sa structure, qui parasite ce qu’à quoi l’on pouvait s’attendre de ce type d’album.
Les amateurs de chant agressif risque de finir sur leur faim. Et pour simple cause, sur les douze titres constituant l’album seuls trois comptent des parties vocales. Hé oui, ça fait bizarre vu comme ça, mais par contre à l’écoute, c’est un véritable bouleversement des oreilles, une mise à plat des codes usités.
Si les premiers titres donnent nettement l’impression d’un ajout de lourdeur et de pesanteur absolument géniale (on sent une influence sincère envers
Cult Of Luna), ce n’est que le début du chamboulement à venir. Effectivement, «
Terraformer » est clairement divisé en deux parties. La première d’une trame « basique », utilisant néanmoins samples hautement jouissifs et titres instrumentaux, est excellente tout en présentant une avancée dans la démarche du groupe. La deuxième, par contre, se place comme un gros pavé dans la mare : titres ambiants, instrumentaux indus-noise en décalages assidus. La fin du disque se fait expérimentale voire conceptuelle rejoignant par là la démarche de groupes tels
Shora ou l’hystérique
Monno.
Les titres se font plus éthérés, mais surtout plus atmosphériques donnant une sensation de plane constante, entrecoupés de passages instrumentaux très puissants. D’avantage porté sur la mélodie,
Knut ne la montre cependant pas comme une
Alternative face à la violence éructée. Le groupe la fragmente, délaissant la technique au sein de titres tous différents rejoignant le recherche d’un
Neurosis jusqu’à terminer son album sur un titre drone-ambiant aussi époustouflant qu’inquiétant dans sa forme même (on frôle le
Sunn O))) ) tout en distillant une ambiance angoissante et viscérale (certains appelleraient ça un titre « foulage de gueule »).
Knut, fait partie de ces groupes innovants et nul doute que «
Terraformer » est une pièce d’un état autre, car malgré ces déclinaisons constantes, l’album reste en tout point construit et cohérent et donne la sensation d’évoluer dans un monde fait de fibres lumineuses que l’on perçoit ou pas.
Album de formes abstraites, «
Terraformer » est tout simplement un coup d’éclat époustouflant dont la structure vous hante pour longtemps.
Knut vient d’inventer l’ambiant-harcore !!
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