Jeunes et moins jeunes métaleux ; si vous ne devez qu’une fois dans votre vie prendre le temps de lire une tentative de chronique, j’ose espérer pour vous que ce sera celle de ce Terra
Incognita :
Beyond The
Horizon. Non parce que je me lance désespérément dans cette review tant il y en aurait à raconter sur cet opus, mais simplement parce que vous tenez là l’offrande de l’année, sans conteste. Album concept, fresque épique tirée de l’œuvre d’un romancier hors du commun, ce projet unique est, à mon sens et pour faire concis, une pure réussite incommensurable que vont s’empresser de tenter de démolir les mauvais coucheurs en arguant de mièvrerie, de manque d’originalité ou d’approche musicale déjà tellement explorée.
Le problème se posant à moi est qu’avant de pouvoir traiter de ce Cd phénoménal, divin, et tout simplement exceptionnel ; un sacré cadrage/présentation s’impose de manière totalement obligatoire. Car
Roswell Six, maelstrom progressif surgi de nulle part, ne possède aucune offrande musicale précédente à son actif qui aurait pu laisser percer les prémices à l’éclosion d’un tel chef d’œuvre. Kaléidoscope de talents et d’expériences, le génie a donc pris forme chez l’excellent label Progrock Records du perspicace Shawn Gordon, qui a donné l’opportunité à Kevin J Anderson – romancier, tendance Sci-fi, auteur de best sellers et passionné de métal prog- de réaliser un de ses desseins. A savoir, mettre en musique une des nouvelles florissant de son imagination. Après Terra
Incognita: The Edge Of The World qui fut publiée en juin (Orbit books), une version étendue fut développée, Terra
Incognita:
Beyond The
Horizon. Née elle aussi dans le même limon fertile, elle devait former la base d’un album rock épique dont il écrirait les paroles en compagnie de son épouse, Rebecca Moesta, elle aussi écrivain renommée et de talent.
Une véritable armada élitique fut alors constituée pour donner vie à cette épopée « Fantasy », aux multiples personnages, aux monstres épiques, aux rédemptions ou destructions, et dont la trame est constituée par une opposition de religion entre deux peuples, sacralisée par la cité d’Ishalem. En effet derrière l’expérimenté claviériste et compositeur
Erik Norlander (
Rocket Scientists) à qui furent confiées écritures et productions, une légion de rêve s’enrôla pour porter le concept au paroxysme du plaisir. Tout d’abord, l’exceptionnelle
Lana Lane,-qui n’est autre que la femme d’E.N- donna son timbre et ses pulsions phénoménales au personnage féminin de la saga, Adrea. Que ce soit en vocalises soli, comme sur « Halfway », « The
Winds of
War »et « Merciful Tides », ou en dualité ou trio avec ses réparties masculines sur « Here Be
Monsters », la reine du rock symphonique nous gratifie d’une prestation tout simplement parfaite !!! Par la fluidité de son chant cristallin, elle catalyse un tel panel d’émotions que seuls des chanteurs masculins de grands talents et d’envergures pouvaient lui assurer une réplique conséquente de manière à ne pas dénaturer sa perfection. James Labrie (
Dream Theater), Michael Sadler (ex-
Saga), et John Payne (Asia), furent donc pressentis afin de pouvoir porter cette odyssée vers une sorte d’apogée vocale. Et autant faire une petite parenthèse ici, avant de continuer ce line-up de rève, pour vous dire que l’un des points exceptionnels de cet opus est cette unicité du chant. Les Captain Shay, Cryston, et consorts se voient ainsi emprunts de véracité profonde, ou notre ressenti nous exprime tout le plaisir et toute l’implication ayant été les fils rouges conducteurs des « heureux élus » aux lignes vocales.
Parallèlement, cette saga ne pouvait atteindre une telle dimension qu’avec, d’une part des compositions à la hauteur ; et de l’autre un accomplissement orchestral en osmose qualitatif. David Ragsdale (
Kansas), Gary Wehrkamp (
Shadow Gallery), Chris Quirarte (
Prymary), Chris Brown (
Ghost Circus),
Kurt Barabas (
Amaran’s Plight), Mike Alavarez, Martin Orford.... contribuèrent donc à porter l’album vers une excellence ne se démentant jamais.
Le risque inhérent à une telle accumulation de noms et de talents, était bien sur que tout à chacun joue sa partition sans que l’alchimie musicale ne prenne, le résultat tendant à la montagne accouchant d’une souris. Mais le génie d’
Erik Norlander a su éviter cet écueil, pour délivrer et asséner une tracklist qui ne prétend rien révolutionner si ce ne sont nos sens. On oscille ainsi entre un prog à l’ancienne des seventies –typé Yes ou Emerson,
Lake and Palmer- et un heavy/prog moderne ou la touche symphonique est omniprésente.
« In facto », au regard des nombreuses influences de tout cet éventail de musiciens conceptuels, seul le but à atteindre fut pris en ligne de mire; faisant fi des genres musicaux. Violons, flutes, lignes organiques ou guitaristiques, etc…Tous les éléments délivrés sont au service de la saga proposée et qui s’insinuera irrémédiablement en nous par sa féerie et sa grandeur. Tel un ressac, chaque plage fera mouche et nous fera vivre intensément et profondément un épisode de cet «
Epic Travel Rock ». Extraire un titre plutôt qu’un autre à votre appréciation me parait sincèrement utopique tant les treize plages (dont deux musicales), quoique dans des registres différents, sont de véritables perles brillants de mille feux dans leurs écrins.
Plongez sans rémissions possibles dans la féerie de ce Terra
Incognita, imprégnez vous des lyrics et des images du livret du Cd pour vous préparer à vous délecter de ce voyage majestueux et magnifique. Car vous avez tout simplement là, « l’album de l’année ». Le genre de fresque somptueuse que vous écouterez dans dix ans avec toujours autant de plaisir, la magie sensitive ne s’estompant pas avec le temps…
18/20 MPK
Musicalement parlant, c'est du tout bon.
Intéressé : Forcément, un tel pannel de musiciens, ca me tente. J'aime bien LaBrie (malgré quelques imperfections c'est un excellent chanteur) et en plus, depuis le génialissime Scarecrow d'Avantasia (des duos, des duos, des invités en veux-tu en voilà, de la diversité dans les instruments, une richesse inouïe,...) je recherche des albums assez conceptuels dans ce genre (opéras metal, metal expérimental, ...). Donc là je me dis ''génial, en v'la un''.
Mais rebuté : parceque le prog' parfois pfiou c'est lourd. De longues chansons qui ne décollent pas toujours, peu de surprises,... Franchement j'ai un peu peur de me faire ch... sur ce cd. De plus, je n'ai pu qu'écouter la dernière chanson ''The Edge of The World'', un instrumental et ca casse pas des briques... Mais je ne pense pas que ce soit représentatif de l'album.
Voilà, si tu peux m'éclairer un peu plus... Pour la chro', c'est du bon : on apprend ce qu'il y a à apprendre.
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