Terra

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16/20
Nom du groupe Silent Cry
Nom de l'album Terra
Type Album
Date de parution 02 Novembre 2022
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Pactum of Earth
 05:30
2.
 Absolutely Empty
 06:47
3.
 Snake's Dance
 05:44
4.
 Kali-Yhama-Jhai
 05:37
5.
 A Romance with Pain
 04:50
6.
 Solitude in Moon
 05:13
7.
 Lucifer's Eyes
 04:53
8.
 Dreaming and Waking up
 07:35

Bonus
9.
 Innocence (Children Version)
 04:14
10.
 Remembrance Act II (Orchestral Version)
 08:10

Durée totale : 58:33

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Silent Cry


Chronique @ ericb4

20 Juillet 2023

Une renaissance synonyme de véritable métamorphose, porteuse d'espoir pour la formation brésilienne...

Six années de silence radio envolées déjà depuis « Hypnosis », son cinquième album full length... Une éternité pour la fanbase de combo brésilien créé voilà 30 ans ! Reconnu comme l'un des précurseurs du doom gothique à chant féminin au Brésil, le prolifique quintet évolue aujourd'hui dans un metal atmosphérique gothique et symphonique, sensiblement moins imprégné de la fibre doom d'hier. Evolution stylistique dans laquelle se place précisément son sixième effort de longue durée, « Terra », galette généreuse de ses 58 minutes, conjointement parue chez deux labels brésiliens : Cold Art Industry et Heavy Metal Rock Records. Ce faisant, quelles seraient alors les points de force de l'expérimentée formation sud-américaine pour espérer se jouer de la féroce concurrence continuant d'agiter ce registre metal ? Un poil moins noirâtre que naguère au profit d'un paysage de notes plus avenant, voire plus lumineux, l'actuel message musical octroyé ne constituerait-il pas en soi une prise de risque pour nos valeureux gladiateurs ?

Après moult remaniements en ayant redéfini le contenu, le line-up compte désormais dans ses rangs : l'indéfectible guitariste/growler Dilpho Castro (Atmosferic Silence, ex-Atheistc), suivi de Roberto Freitas à la basse, d' Albenez Carvalho (Misbeliever), en remplacement de Douglas Nilson, à la guitare, de Johnn Otavio à la batterie, sans oublier Juliana Rossi (ex-Ravenland), en lieu et place de Joyce Vasconcelos (ex-Atheistc), en qualité de frontwoman. Avec la participation, pour l'occasion, d'invités de marque, dont : la chanteuse originelle du groupe, Suely Ribeiro, le producteur et puissant vocaliste de Noturnall et ex-Shaman, Thiago Bianchi, ainsi que l'orchestrateur Pablo Greg (guest chez Noturnall, Edu Falaschi...). Excusez du peu !
De cette étroite collaboration émanent 10 pistes (dont deux issues de leur premier album, « Remembrance », et remastérisées pour l'occasion) à la fois seyantes, énigmatiques, troublantes, romantiques, et un poil plus accessibles, sinon plus rayonnantes, qu'autrefois, et reposant toujours sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête. Aussi, les influences d' After Forever, Silentium, Theatre Of Tragedy, Tristania, Draconian et Epica, se font-elles tour à tour sentir. Mais suivons plutôt nos acolytes dans leurs pérégrinations...

l'essentiel de la traversée s'effectue sur une cadence mesurée, la troupe disséminant par là même quelques pépites dans son sillage. Ainsi, sous le joug de puissants et métronomiques coups de tambour, et non sans rappeler After Forever, l'enivrant mid tempo « Pactum of Earth » poussera à un headbang subreptice. Laissant entrevoir des enchaînements intra piste ultra sécurisés ainsi qu'un "floydien" solo de guitare en bout de course, et mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, ce chavirant effort joue dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. Dans cette mouvance, on n'éludera pas davantage le félin et ''tristanien'' « Snake's Dance » eu égard à son refrain immersif à souhait, au fin legato dispensé par le lead guitariste et à un duo mixte en voix de contrastes bien habité, les abyssales impulsions de Dilpho Castro faisant écho aux claires ondulations de sa comparse. Et comment ne pas se sentir happé par l'infiltrant cheminement d'harmoniques que nous invite à suivre l'enivrant « Kali-Yhama-Jhai » ? S'écoulant sur un sillon mélodique des plus enveloppants où se greffent les pénétrantes empreintes des deux vocalistes, ce ''tubesque'' manifeste à mi-chemin entre Silentium, Autumn et Epica se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation.

Plus ténébreuses, d'autres pistes de cet acabit nous font alors renouer avec les premières amours du collectif sud-américain, et ce, non sans générer quelques frissons chez le chaland. Ainsi, imprégné d'une touche doom/dark gothique, le ''draconien'' « Absolutely Empty » n'en offre pas moins un poignant face à face entre les attaques en profondeur du vocaliste patenté et les cristallines oscillations de la belle. Dans cette veine s'inscrit encore l'éthéré « Dreaming and Waking up » qui, au fil de ses 7:35 minutes d'une traversée en de mornes plaines, se fait à la fois torturé, obscur et mélancolique. Si elle affiche de persistantes linéarités mélodiques, l'énigmatique piste recèle, en revanche, un prégnant solo de guitare à mi-parcours. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand ils nous mènent en d'intimistes espaces, les plus nombreux, nos compères s'y adonnent avec une infinie délicatesse, et l'émotion requise est bien souvent au rendez-vous de nos attentes. Ce qu'illustre, d'une part, « A Romance with Pain », ''floydienne'' ballade aux airs d'un slow qui emballe, où évoluent conjointement les claires modulations de Thiago Bianchi et les angéliques oscillations de la maîtresse de cérémonie. Un instant privilégié investi d'un fin picking à la guitare acoustique, dont les fondants harmoniques rappelleront « Silent Lucidity » de Queensrÿche, et glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, que l'aficionado de moments tamisés ne saurait esquiver. On ne pourra davantage ignorer « Solitude in Moon », ballade d'une sensibilité à fleur de peau à la confluence d' After Forever et Epica, à la fois pour la délicatesse de ses arpèges au piano, la fluidité de sa sente mélodique et ses intrigantes sonorités tribales.

Dans cette mouvance, la troupe a souhaité conférer une seconde jeunesse à deux de ses premières compositions. Bien lui en a pris. Une réelle transformation se fait d'abord sentir sur « Innocence (Children Version) », l'originelle et hypnotique ballade progressive aux seyants gimmicks guitaristiques et pianistiques se muant ici en une aérienne et troublante ballade a-rythmique dont les paroles ont été retouchées, investie, elle, d'un grisant slide à la guitare acoustique, d'une violoneuse assise, d'une flûte gracile mais aussi de cris d'enfants ; une mutation finement esquissée, rendant l'intimiste moment particulièrement poignant. Mais ce serait « Remembrance Act II (Orquestral Version) », opulent et somptueux low tempo à la croisée des chemins entre Silentium, Theatre Of Tragedy et Tristania, qui détiendrait la palme. Se parant, en outre, d'une flûte et d'une orchestration symphonique samplées, cette nouvelle version diffère sensiblement de l'originale, estampée, elle, metal atmosphérique gothique ; les frissonnantes empreintes de nos deux vocalistes patentés faisant écho aux célestes ondulations de Suely Ribeiro, l'originale triangulation oratoire se fait des plus magnétiques. Sans doute le masterpiece de l'opus.

Enfin, lorsqu'il daigne accélérer un tantinet le rythme de ses frappes, le collectif ne s'avère guère plus malhabile, loin s'en faut. Ce qu'atteste le vitaminé et invitant « Lucifer's Eyes » au regard de ses couplets bien customisés relayés chacun d'un entêtant refrain. Au carrefour entre After Forever, Epica et un Within Temptation de la première heure, ce sémillant effort recèle un flamboyant solo de guitare à mi-morceau et interpelle autant par la soudaineté de la montée en régime de son corps instrumental que par les pénétrantes volutes de nos deux tourtereaux. Peut-être bien l'une des gemmes de la galette.

Au final, l'inspiré combo sud-américain nous livre une œuvre à la fois volontiers enivrante, parfois énigmatique, empreinte de moult subtilités techniques et fortement chargée en émotion, se savourant à chaque fois davantage au fil des écoutes. Jouissant notamment d'une production d'ensemble de bonne facture, le confort auditif ainsi procuré autorise le parcours d'un seul de tenant de la goûteuse galette. Variant judicieusement ses phases rythmiques, ses atmosphères comme ses lignes de chant, octroyant en prime de délectables mélodies tout en offrant une originale relecture de ses fondamentaux, la formation brésilienne aurait dès lors les armes requises pour espérer s'imposer parmi les valeurs confirmées du metal gothique symphonique à chant féminin. Au risque de décontenancer le fan de la première heure, la fibre doom se voyant reléguée au second rang au profit d'une coloration symphonique désormais quasi omniprésente, ce sixième effort pourrait bien permettre à la troupe d'élargir considérablement le champ de son auditorat. Bref, une renaissance synonyme de véritable métamorphose, porteuse d'espoir pour la formation brésilienne...

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