Tenebrosum

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15/20
Nom du groupe Windfaerer
Nom de l'album Tenebrosum
Type Album
Date de parution 22 Septembre 2015
Labels Self-Produced
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1. Celestial Supremacy 06:47
2. Finisterra 07:51
3. Tales Told in Oblivion 07:07
4. Santería 04:30
5. The Everlasting 07:40
6. Morir en el Olvido 06:28
7. The Outer Darkness 07:07
Total playing time 47:30

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Windfaerer


Chronique @ AlonewithL

24 Septembre 2015

Il passe un cap dans un environnement céleste qu’il devra dompter.

L’Espagne a perdu de son beau plumage. Cette nation qui dominait autrefois le monde et les océans, n’a plus été qu’une moyenne puissance européenne en perdition à la fin du 18ème siècle, déjà. Elle ne fait pas beaucoup d’ombrage aujourd’hui et menace même de dislocation. Ce qui achèverait définitivement tout rêve de grandeur de la péninsule hispanique, pour la plus grande joie de puissances en froid avec le gardien des colonnes d’Hercule. On a porté au pinacle la fierté nationale espagnole (car polluée par l’obscurantisme franquiste), au profit de fiertés régionalistes, peut-être pas synonymes de fasciste, mais bel et bien de mafia et de clientélisme. L’Espagne se mettrait à l’heure yougoslave ou caucasienne. Pourtant, un fort et brillant hommage à l’hispanité nous vient en provenance de l’Amérique par l’intermédiaire d’un groupe de black/folk metal, ou plus exactement de son second long volume, « Tenebrosum », qui fait suite à l’album « Tribus » et à l’EP « Solar ». Le groupe mené par Michael Gonçalves se distinguait par un style assez proche du lointain ukrainien « Khors ». Aujourd’hui leur black mélodique ferait comme les yeux doux à un certain « Ne Obliviscaris ». La finesse au dépend de la puissance. Un peu comme l’Espagne de nos jours

On pouvait parler d’hégémonie maritime, même terrestre, dans sa période phare, mais aucunement d’hégémonie céleste, domaine réservé à Dieu. Le premier morceau s’intitule pourtant « Celestial Supremacy », correspondant parfaitement à l’idée que l’on se fait de son entrée harmonieuse, cette parade majestueuse exercée à l’entame se dérobe néanmoins face à une puissance charge de black mélodique, de ceux qui vous sonnent brutalement comme le ferait un « Winterfylleth ». A la différence de celui-là, les américains ajoute une bonne proportion de raffinement, notamment par l’intervention subtile et éclairée du violon. Les morceaux de l’objet vont se montrer tout aussi alambiqués tout au long du volume, bien plus que ne l’a été « Tribus », que l’on découvre plus brutal que ce second album, à comparaison. On arriver cependant à retrouver toute la nervosité de la première pièce sur un morceau comme « The Everlasting ». Le violon a beau jouer les trouble-fêtes, cela ne perturbe en rien la rythmique, imparable, graveleuse. On y décèle une musique impitoyable, déterminée, imposant une grande régularité. « The Everlasting » n’est pas le seul extrait affichant autant de hargne, il faut retenir également un final sombre et perturbé avec « The Outer Darkness ». C’est une véritable avalanche de coups jusqu’à la moitié de la piste, nouveau cap, où là la musique devient paresseuse, dérivant vers le progressif.

Il y aurait aussi une fracture nette produite au milieu du titre « Tales Told in Oblivion », qui partait grondant, lourd, mélancolique, pour devenir aérien, se magnifiant d’élégance. Sa fin s’avère toutefois un peu molle. Il faut signaler que le jeu de batterie de John Paul Andrade est quelque peu redondant et semble parfois épuiser notre attention. Ce n’est pas cet instrument que l’on retiendra sur l’instrumental « Santeria », mais beaucoup plus le violon de Benjamin Karas, malgré la frénésie rythmique. On se réconciliera avec la batterie sur le morceau progressif « Morir en el Olvido ». Extrait très intéressant dans son début, mobilisateur, éclairé, produisant des riffs prenants. Toutefois, il ne parviendra à nous combler que partiellement, car la fin se montre un peu trop poreuse. Ce qui n’est aucunement le cas du lourd et mélancolique « Finisterra , puisant chez « Primordial », mais aussi dans le black pagan allemand (pour le couplet) et norvégien (pour le refrain). Car oui, c’est un des titres où la présence du pagan est directement vérifiable. Un bon titre, riche, plutôt étoffé, contemplatif, mais s’engageant avec force et assurance. La teneur pagan accentuée le rend différent des autres, il n’en est pas moins représentatif de la musique de « Windfaerer ».

Ce qui a été fort a gagné en sensibilité. Ce qui est sensible perd en force. « Windfaerer » a fait un choix. Il a muté. Il recherche encore sa fenêtre de tir. Son album « Tenebrosum » ne prolonge pas la violence de « Tribus », ou que partiellement. On parlerait ici d’un metal extrême soft, beaucoup plus que de black mélodique à proprement dit. Ce que l’on réserve à un groupe comme « Ne Obliviscaris », qui a en commun avec « Windfaerer » une utilisation constante et remarquable du violon. Malgré une porosité perceptible à différents endroits de l’opus, la musique des américains est suffisamment riche et élaborée pour capter notre attention tout le long. La part brutale, qui n’a heureusement pas disparu, s’additionne parfaitement avec la prolifération de mélodies. C’est un très fin mélange, qui demande encore du travail pour devenir excellent. Sur cet opus « Windfaerer » va au-delà des ténèbres, il passe un cap dans un environnement céleste qu’il devra dompter. Un domaine réservé à un dieu, vous avais-je dit.

14/20

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