Ténèbres est un groupe de Drancy, dans la région parisienne, né en 1982, mort en 1987. Il a publié une seule démo 4 titres en 1985 (enregistrée sur un 8 pistes), rééditée en format LP dont nous parlons ici (avec un artwork différent) en 2011 par le sympathique micro-label Mémoire Neuve. En plus de ces 4 titres, au parfum très Sortilège, la face B propose deux titres live enregistrés en 1986 à Nanterre, et deux autres morceaux en répétition de 1985, au son plutôt brouillon.
La première face du vinyle propose la crème du speed-metal français de cette époque. Comment ne pas penser à Sortilege à l'écoute de "Filles du Calvaire" ou "Dernier
Testament" ? Tout y est : riffs, soli, timbre vocal de Eddy Lejeune, rythmiques et thèmes des paroles. On s'y croirait. La qualité, bien présente, est surprenante pour un groupe qui n'a jamais eu l'opportunité d'enregistrer un véritable album. Les explications de Daniel Jeanroy (guitares) et d'Eddy, sous la forme d'une interview sur la pochette intérieure, est à ce titre hallucinante : Galères, petits concerts de hard, MJCs, labels, tout y passe. Les 4 titres justifient amplement l'acquisition à eux seuls, avec un son cru mais audible, aléatoire parfois, typique de cette période riche en nouveautés.
La seconde face, avec ces deux lives "Frayeur" et "Prions qu'il Vive", attentent de la richesse du groupe. Le premier est rapide, vif, bien fait, et le second, plus heavy, le complète parfaitement, attestant des progrès faits en quelques mois. Les deux morceaux suivants, issus de répètes, ont un son approximatif, même si on peut déceler des parties de basse bien mises en relief, et des guitares mélodiques à la Maiden ("Ténèbres", instrumental de rigueur aux soli virevoltants). Mais, cette face, plus anecdotique, à cause d'un son typique de ces années-là (on est à mille lieues des sons actuels, attention, notamment sur "les âmes des damnés" !), constitue plutôt une cerise sur le gâteau, prouvant également que Ténèbres possédait de quoi enregistrer un véritable album.
Initiative plus que louable du label de déterrer ce type d'enregistrement d'un groupe qui n'avait pas grand-chose à envier à d'autres dans notre beau pays, en ces temps jadis. Limité à 300 exemplaires, ce vinyle constitue un témoignage totalement typique d'un groupe méconnu (un seul SoMien a déclaré posséder ce disque, record à battre), auteur d'une seule démo en 1985. Remise en mémoire devant l'éternel auprès des fans du metal français de cette époque, les adeptes d'
ADX,
High Power, Sortilege,
Warning et autres devraient adorer, à condition de la dénicher, bien sûr.
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