Une chose que j’adore dans le métal, c’est l’imagination dont tout le monde fait preuve lorsqu’il s’agit de baptiser son groupe. Ainsi ces anglais ont choisi
Dearly Beheaded, «Tendrement Décapité», vous parlez d’un nom ! Et manque de chance, celui-là était déjà pris. Mais bref, passons aux choses sérieuses. Après une démo,
We the Unwilling, sortie en
1994, les
Dearly Beheaded sont remarqués par le producteur Simon Eferney (
Paradise Lost,
Napalm Death) qui les aide à enregistrer leur premier EP
In a Darkened Room. Celui-ci est bien reçu un peu partout en
Europe et logiquement l’album suit rapidement. C’est ainsi en 1996 que sort
Temptation, produit par Colin Richardson (qui vient de produire la bombe
Burn My
Eyes de
Machine Head) et mixé par Andy Sneap (
Skinlab,
Kill II This, …). Cet album est sans aucun doute la claque Heavy-Thrash de l’année 1996.
Dearly Beheaded mêle avec bonheur le côté Heavy d’un
Pantera à un Thrash ultra-efficace. Le groupe développe des morceaux très lourds et puissants sur la première partie de l’album ("Behind the Sun", "Witeness", "
Temptation" ou le plus moyen "Between
Night and Day"). Sur la deuxième partie, le groupe dévoile sa face plus agressive sur les pièces les plus Thrash ("Leaving the Behind", plus mélodique, "We Are your Family", "
Fuel My
Hatred" et sa monstrueuse accélération, le presque Hardcore "Break My
Bones" ou encore "Break the Restraint"), tout en conservant un sens de la mélodie certain (notamment l’étonnant dernier morceaux "No Rest"), permettant aux morceaux de rentrer dans le crâne de l’auditeur pour ne plus le lâcher.
Le tandem rythmique formé par Simon Dawson et Tim Preston est énorme, Alex Creamer, chanteur à la voix sombre et éraillée, colle parfaitement au style mais mériterait un peu plus d’espace pour s’exprimer tant on sent le potentiel du bonhomme. Les guitares alignent des riffs lourds et agressifs, limite martiaux par moment, et des mélodies incisives et racées, le tout émaillé de soli courts mais de toute beauté. On peut seulement reprocher à tout cela un côté un peu répétitif, mais les morceaux sont suffisamment bons pour ne pas lasser.
Ce premier album de
Dearly Beheaded est donc une franche réussite. Je vous annonçais une claque en introduction, mais c’est bel et bien à une bonne vieille mandale des familles que nous avons affaire ici, et à cette époque, le groupe semblait promis à un avenir métallique radieux. La suite nous démontrera malheureusement le contraire… En dix ans,
Temptation n’a pas pris une ride et se réécoute avec toujours le même plaisir et le même besoin inexplicable de remuer la tête.
A l'époque, Colin Richardson avait très justement déclaré:
"En 1994 j'ai produit une bombe avec BURN MY EYES, en 1995 ce fut DEMANUFACTURE, et celle de cette année se nomme TEMPTATION"....
Excellent ce groupe! Dommage qu'il ait disparu aussi vite. A exhumer de toute urgence!
Non mais en fait ce n'est pas cet album qui tue, c'est le suivant. Beaucoup plus hardcore et rentre dedans dans l'esprit, c'est incroyable de voir l'évolution entre deux albums aussi proches. Celui-là, malgré ses quelques qualités, paraît bien ennuyeux finalement par rapport à son successeur...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire