Ex Machina ne semble pas s’essouffler et agit comme un second
Tyrant Of Death avec son cyber metal instrumental et ses sorties d’albums très régulières. Au mois de septembre dernier arrivait sur la toile « Autonomous Automaton », cette fois-ci c’est au tour de «
Technocracy » de faire surface, toujours avec huit titres mécaniques et cybernétiques.
La pochette est de nouveau très kitsch et le réacteur en arrière plan rappelle les albums « Forget Myself » d’
All For Fake et « Viewpoint Colector » d’
Oblivion Machine. On nage de toute manière dans le même univers et
Ex Machina continue de nous servir un cyber metal tranchant guidé par une guitare omniprésente. Cette dernière a plus de panache et on sent que le musicien a amélioré le son de son instrument fétiche.
Plus directe, plus lourde, la guitare a plus de force qu’à l’accoutumer et permet d’offrir aux titres une puissance décuplée. Cela se sent d’emblée de jeu avec « Technocratic Hubris » et les sons futuristes renforcent encore plus cette puissance de feu.
A l’instar du dernier opus de
Thy Disease (« Costumes of
Technocracy ») sorti il y a quelques mois,
Ex Machina nous embarque dans un monde régit par les technocrates et il en profite ainsi pour mettre le paquet sur les samples et les sonorités électroniques. Jamais il n’en avait mis autant dans ces compos, si bien que son nouvel album se retrouve beaucoup cybernétique qu’à l’accoutumer. Il suffit d’écouter « Neurosynchronizer » pour s’en rendre compte, un titre mené par des petites bidouilles, des éléments mécaniques, des nappes futuristes et autres petits tintements. Pire encore sur « Cybermessiah » ou « Quantum Enthropy » qui transportent littéralement l’auditeur auprès des machines. La guitare n’aura d’ailleurs jamais été aussi mécanique et l’atmosphère aussi synthétique.
On remarque aussi qu’
Ex Machina prend beaucoup de risques sur ce «
Technocracy ». Non seulement il incorpore beaucoup plus de samples et de sons, mais en plus il rallonge la durée de ses titres. « Technocratic Hubris », «
Dark Matter of Transhumanism » et « Obsolescence » sont très longs (entre sept et onze minutes) et jouent sur la richesse des structures. Le meilleur exemple est sans doute « Obsolescence », complètement ambiant et expérimental, avec ses bidouilles cybernétiques en tout genre et son alternance entre passages planants, passages futuristes et passages inquiétants. Les machines sont capables du meilleur comme du pire.
Ex
Mechina livre un «
Technocracy » plus complet que «
Machinist », plus convainquant qu’ «Autonomous Automaton » et plus risqué et expérimental que toutes ses productions réunies. Un coup de maître pour ce musicien aguerri qui, on le sent, maîtrise de mieux en mieux ses instruments. Même s’il y a quelques vocal samples, on regrette de nouveau l’absence du chant qui pourrait sans aucun doute relever certains passages et les transcender. Peut-être dans un futur proche, qui sait…
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