Pour comprendre d'où vient
Rhapsody, il faut avoir écouté au moins une fois dans sa vie
Mesmerize. Difficile, en effet, de ne pas entendre l'importance que ce groupe de Heavy Speed Mélodique milanais aura eu sur
Luca Turilli et ses comparses. Et, plus généralement d'ailleurs, sur la scène ultramontaine et sud-américaine par extension. Il faut dire que ce combo formé en 1988 n'est pas n'importe qui. Il jouit d'une certaine réputation dans le milieu underground transalpin de ces années là et a conquis son statut à la force du poignet. D'ailleurs le label Underground Symphony, le fameux, ne s'y trompe pas lorsqu'il signe avec lui un contrat pour sortir son premier disque après deux démos,
RIP Mesmerized en 1991 et
Tregenda en 1993. Deux maquettes parues alors que nos cinq musiciens s'appelaient encore The Mesmerizers.
Ce premier "vrai" opus baptisé
Tales of Wonder nait donc en 1998. Enregistré au
Zenith Recording Studios de Lucques, en Toscane, il nous offre l'expression de ce Heavy Speed Mélodique augurant, en partie, de ce que, bientôt, sera la scène
Power Metal de ce pays tout en gardant des racines Heavy
Metal traditionnelles bien présentes.
Il y a ici un aspect visionnaire. Ou peut-être quelques uns des stigmates dont se seront nourris les héritiers directs de
Mesmerize nous donnant, plus tard, ce
Power Metal italien. Il y a, par exemple, cette vivacité, toujours soucieuse de musicalité néanmoins (
Children of Reality par exemple), dont beaucoup s'inspireront. Il y aussi cette voix aiguë, celle de Folco Orlandini, une légende dans son fief, un peu similaire à celle d'André Matos ou de Tony Mills, une coloration qui deviendra bientôt une norme dans les contrées romaines. Et dans ces instrumentaux courts et introductifs qui seront, eux aussi, une des marques de fabriques de ce futur à écrire.
Pour ce qui est du côté plus rétrograde et antique, plus empreint de Heavy
Metal donc, les travaux de Paolo Chiodini et de Piero Paravidino aux guitares, donneront à ce disque cette assise classique délectable (The
Werewolf par exemple aux passages, parfois, très anglais (Iron Maiden)).
Pour ce qui est de la pochette, elle est l'oeuvre de Shane Parker (
DGM - Change Direction,
Heimdall -
Lord of the Sky...) et possède un charme, un peu naïf, mais très réussie.
Notons qu'on retrouve aussi ici certains noms assez réputés dans les milieux
Metal italien. Des noms comme celui de Frank Andiver au mixage, à la production et au synthé sur certaines pistes (le garçon est surtout connu pour avoir été un membre actif de Shadows of Steel...ceci expliquant sans doute cela) ou Andrea "
Tower" Torricini (
Wonderland,
Vision Divine...) à la guitare sur un titre.
Au final, ce disque est un bon compromis entre deux mondes. Un beau témoignage du passé qui vaudra essentiellement pour ça tant certains critères, notamment au niveau de la production, auront quand même pas mal changé. Néanmoins, si le cœur vous en dit, et si vous n'êtes pas allergiques au
Power Metal, italien de surcroît, jetez-y une oreille. Ne serait-ce que par curiosité.
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