Il serait présomptueux de ma part d'affirmer ce fait de manière inéluctable mais il me semble que 2019 fut une année assez pauvre en matière de swedeath. Les grands anciens (à l'exception d'
Entombed A.D., très en forme) furent silencieux tandis que certains seconds couteaux établis, tels
Revel In Flesh ou Entrails, sortirent des albums quelconques voire médiocres. Alors qu'attendre d'un nouveau venu sur cette scène ? Sera-t-il en mesure de raviver la flamme froide qui consuma nos âmes comme au début des années 90 ?
Nightbearer, formé en 2017 dans le land de Rhénanie du Nord-Wesphalie (Allemagne), est essentiellement composé du duo Dominik Hellmuth (tous les instruments) et Michael
Torka (growl). Ayant fait croître ses racines musicales dans le swedeath des années 1990 et
Bloodbath, tout en s'inspirant des grandes plumes de Tolkien et
King, ils éditent leur premier EP
Stories from Beyond en 2017 chez
Unholy Fire Records. Ce dernier recevant un bon accueil, ils s'accordent avec
Testimony Records (
Carnal Tomb,
Sentient Horror) pour la sortie d'un full-length fin 2019.
Ici, aucun atermoiement initial car dès Beware The
Necromancer, le décor est planté : de la HM-2 pour le croustillant, du tchouka-tchouka pour faire monter la sauce, des mélodies inquiétantes pour le dressage et un growl gras et bien articulé comme crème fouettée, sans oublier de bons gros breaks pour faciliter la digestion. La recette, certes connue mais savoureuse, continue sur le violemment groovy As
Cold As Their
Eyes ,
Tales of Sorcery and Death tout en mid-tempo pugnace ou bien
Vile Flame of Udûn et sa basse rampante prompte à réveiller un
Balrog.
Si Nightbearer ralentit son propos sur le légérément trop massif The Gods May Weep et sa basse très en vue, c'est pour mieux rebondir sur les rapides et convaincants All Men Must
Die et
Daggers In The
Night, constituant une doublette centrale au riffing redoutable d'efficacité. Par contre, cette belle mécanique bien huilée s'embourbe sur les longuets The Watcher Between The Worlds et
The Dead Won't
Sleep Forever, concluant un peu gauchement cet album bien agréable.
Pour leur premier album, le groupe bénéficie d'un bonne production bien équilibrée, qui aurait pu bénéficier d'un peu plus de crasse et éviter le côté un poil trop "mélo" (sur certains soli de guitare surtout). La technique du duo est solide, le sieur Hellmuth s'avérant doué comme multi-instrumentiste et
Torka bien à l'aise dans son growl qu'il sait moduler à loisir.
Comme dit plus haut, Nightbearer puise en partie son inspiration dans les écrits de Tolkien, fait très bien reflété dans l'artwork réussi du Dan Seagrave des temps modernes, Juanjo Castellano Rosado.
Donc, pour appuyer mon interrogation de début de chronique, Nightbearer signe là un bon album de swedeath, avec ce qu'il faut comme qualités pour séduire les friands du style. Ses principaux défauts résident dans une personnalité peu marquée et certains titres tirant trop sur la corde. Même si
Tales of Sorcery and Death ne concurrencera jamais les œuvres majeures référentielles, il s'impose tout de même comme une des bonnes surprises de fin 2019 et laisse espérer de belles choses pour l'avenir.
Un album vraiment pas mal, tu résume bien ce que j'en pense, un groupe a suivre.... Merci pour la Chro.
J'ai été voir sur YouTube après avoir lu ta chro c'est trop ce death old-school à la Entombed! Le son de la batterie j'adore !
Merci pour le papier poto. Je vais essayer de me le procurer au plus vite.
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