Life’s
Decay, c’est Lyksswast, musicien-compositeur multi-instrumentiste, et sa compagne Alea au chant. C’est aussi une ambiance rétro-luxe, style Temps Modernes vaguement teinté d’une époque ultérieure, accompagné de tout un tas d’artworks et de jolies choses. Avec cette galette,
Life’s
Decay n’en est pas à son coup d’essai :
Szilentia est son quatrième album, en quatre ans. Un rythme de métronome. Pourtant, leurs CD sont loin d’être bâclés, et c’est aussi le cas pour un
Szilentia qui ne déçoit pas.
Tic-tac, tic-tac… L’horloge de la vie tourne éternellement, et son aiguille t’entraîne avec elle, poussière des poussières ! Telle est l’image qu’on pourrait avoir à l’esprit en écoutant le premier morceau, « Retroscape ». Avec le bruit d’une horloge en fond sonore, des notes simples et percutantes, cette intro sans paroles emmène l’auditeur vers l’univers rétro-luxe de
Life’s
Decay. Précisons, pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, que
Life’s
Decay est une sorte d’ovni dans le petit monde de la musique industrielle, situé à mi-chemin entre l’ambient, le néo-classique et une indissoluble martial-pop.
Dans cette veine, le groupe joue beaucoup sur les percussions en fond sonore, ainsi qu’une alternance entre chant féminin et instruments classiques. Programmées ou non, les percus de
Szilentia offrent beaucoup mieux qu’une B.A.R. hâtivement configurée. Roulements de tambour, blast beats, cymbales, ou plus simplement tambourinements aux influences sourdement martiales, tout y passe. Un clavier vient suivre tout ça et offre une musique sobre et polie, plus proche du luxe des smokings du XIXème siècle que des martèlements rugueux du XXème.
Question chant, Alea pose là-dessus une voix cristalline, agréable à l’écoute.
Pourtant,
Life’s
Decay ne se résume pas à un fond martial et à un chant, car – et c’est là la dimension néo-classique du projet – Lyksswast est multi-instrumentiste.
Outre les percussions et le clavier, il joue aussi du violon, de la guitare ou de la flûte ! Les violoncelles donnent une certaine profondeur aux morceaux. Utilisés à petite dose, ils instillent à chacun la petite dose qu’il leur faut pour accrocher les oreilles de l’auditeur aux enceintes.
Quelques détails viennent parachever le tout. Et là, ce sont eux qui font tout, car ils évitent aux morceaux de trop se ressembler et viennent mettre un peu de diversité ici ou là. La flûte dans « Calm », le ronronnement épais de la guitare dans « Stukarcht », les roulements de tambour dans « Diluvia » façon tango… On apprécie même une ambiance légèrement asiatisante au début de « Calm » ou dans « Katalena ».
Outre l’aspect musical,
Life’s
Decay est aussi un projet graphique. Le CD est accompagné d’un livret de très bonne facture, rempli de beaux artworks en noir et blanc. A eux seuls, ils valent le coup d’œil, et contribuent joliment à l’ambiance rétro et mécaniste qui se dégage de l’album.
Seul petit reproche : à force de jouer sur les percussions et les tambourinements, sans aspect martial vraiment affirmé, l’album devient un peu répétitif et long sur la fin. Heureusement,
Szilentia contient son lot de bonnes pistes, avec une ambiance pas forcément facile à aborder, mais qui ne vous lâche plus quand on s’habitue à elle. Par ailleurs, cet album est moins répétitif que
Lysselia, où l’on trouvait davantage de longueurs.
Soutenez un projet non commercial et de bonne qualité, écoutez
Life’s
Decay !
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