Expérimenté groupe italien nous venant de Lombardie,
Methedras sillonne la scène metal depuis près de 20 ans. En ce laps de temps, le désormais quatuor a donné vie à 3 full-lengths, les deux premiers auto-produits ou sortis sur un petit label. Pour son troisième méfait,
Katarsis en 2009,
Methedras avait décroché un deal avec
Punishment 18 Records, écurie spécialisée dans le thrash.
C'est ainsi que 5 ans après son dernier album,
Methedras revient avec une quatrième réalisation sous le bras, "
System Subversion". L'artwork (qui entre-nous soit dit ne semble pas être la spécialité des italiens) laisse encore une impression mitigée (il m'a personnellement évoqué celui du "
Never Something Was So Real" des espagnols de
Killus) tandis qu'un changement majeur est à signaler. Les italiens, jusque là habitués aux réalisations relativement courtes (autour des trente minutes) poussent ici le vice au-delà des cinquante minutes.
C'est sur ces considérations que démarre "
Subversion" : après une courte intro mystérieuse, le titre impose ses riffs tranchants et rentre-dedans (propices à un headbang effréné) et les vociférations particulièrement convaincantes de Claudio Facheris.
Methedras ne semble donc pas avoir changé son fusil d'épaule et pratique toujours ce thrash/death que l'on pourrait rapprocher des travaux de
Susperia ou
Revocation.
Le quatuor n'oublie en effet pas l'incision propre au thrashmetal et nous livre pas mal de titres bien agressifs à l'image du premier cité ("You Got It","Deathocracy" et ses couplets sur fond de tapis de double ou encore "Thrown Away") en outre appuyés par la très bonne prestation de Daniele Gotti derrière les fûts, au jeu précis dans les moments les plus tapageurs mais également très fluide.
Cependant,
Methedras intègre aussi une dimension mélodique assez prégnante sur ses compos. On a en effet le droit à des refrains souvent assez simples et versant parfois un peu trop dans la mélodicité ("
Dead Memories" ou "
Fallout" et son riffing plus léger) tranchant avec l'agressivité transmise par ailleurs. Si la prod est très convaincante (ayant misé sur la puissance avec succès) et les soli plutôt bons, l'album n'échappe cependant pas à une certaine linéarité, un titre comme "
Shit Happens" se perdant dans les méandres d'une trop grande complexité.
Au final, pour un quatrième album, "
System Subversion" est une réalisation honnête qui devrait plaire aux fans de thrash par son côté incisif, pour peu qu'ils ne soient pas trop réfractaires aux mélodies. Cependant, cet album ne devrait pas être suffisant à
Methedras pour quitter le peloton des formations thrash/death, un peloton auquel il semble pour l'instant condamné.
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