Symphony of Dawn

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Worlds Beyond
Nom de l'album Symphony of Dawn
Type Album
Date de parution 12 Décembre 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Wonder
Ecouter02:09
2.
 Winterstorm
Ecouter03:49
3.
 Ice King
Ecouter03:56
4.
 Moonlight
Ecouter04:39
5.
 Fallen Star
Ecouter05:06
6.
 The Fay
Ecouter04:43
7.
 Child in the Light
Ecouter04:22
8.
 Am I Lost
Ecouter04:11
9.
 Symphony of Dawn
Ecouter05:12
10.
 One
Ecouter05:09
11.
 Edge of Faith
Ecouter04:50
12.
 Child in the Light (Acoustic)
 04:08

Durée totale : 52:14

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Worlds Beyond



Chronique @ ericb4

22 Décembre 2020

Une élégante et magnétique offrande au parfum de mélisse en guise de rite initiatique...

Encore un énième groupe de metal symphonique à chant féminin, sans doute voué comme tant de ses pairs à une disparition prématurée des tabloïds me direz-vous, et vous auriez raison, à quelques nuances près toutefois ! Conscient des enjeux et des risques encourus à trop vouloir précipiter les événements pour faire entendre ses riffs et sa voix, ce jeune sextet belge originaire de Gand s'est précisément laissé le temps nécessaire à l'optimale maturité de ses compositions et à l'affinage de son trait de plume. Aussi, fondé en 2018 par le compositeur et guitariste Tijmen Matthys, ce n'est que deux ans plus tard que le combo accouchera de son introductif et présent album full length, « Symphony of Dawn » ; une auto-production généreuse de ses 52 minutes où ne s'égrainent pas moins de 12 pistes, dont les singles « Winterstorm », « Moonlight » et « Edge of Faith », tous trois sortis quelques semaines plus tôt. Dans un registre metal aujourd'hui secoué par une âpre concurrence, quels seraient alors leurs atouts pour espérer voir nos acolytes pérenniser leur projet ?

Dans ce dessein, Tijmen Matthys a requis et judicieusement conjugué les talents de la soprano et parolière Valerie De Kempe, du bassiste Ewoud Dekoninck, du batteur Wout Debacker (Lucid Dream), du violoniste Jakob Declercq et du claviériste Robbe Adriaens. De cette fraîche mais étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique gothique classique, à la fois volontiers enjouée, des plus enivrantes et aux élans romanesques, dans le sillage de Nightwish (première période), Xandria, Dark Sarah, Anneke Van Giersbergen, Diabulus In Musica, Lyriel et consorts. Finement mixé par Arjan Bogaert (Barefootstudio) et mastérisé par Brett Caldas-Lima (Tower Studio), le propos ne concède que fort peu de sonorités résiduelles tout en laissant transparaître une belle profondeur de champ acoustique. C'est dire que la formation belge a dores et déjà placé la barre haute, témoignant par là même d'une sérieuse envie d'en découdre. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la soute du vaisseau amiral...


C'est à l'aune de ses plages les plus frondeuses que le collectif marque ses premiers points, ce dernier essaimant alors quelques gemmes sur son passage. Ainsi, passée la cinématique, gracieuse et brève mais nullement anecdotique entame instrumentale « Wonder », c'est sur des braises incandescentes qu'il nous projette, à commencer par « Winterstorm », un grisant up tempo, ''nightwishien'' en l'âme, doté d'un refrain d'une redoutable efficacité et mis en habits de lumière par les cristallines inflexions de la sirène. D'autre part, c'est sans ambages que s'effectuera l'accroche sur « Ice King », une torrentielle, rayonnante et ''xandrienne'' offrande aux riffs acérés, où l'empreinte rocailleuse de Wout Debacker et les limpides impulsions de la belle évoluent à l'unisson. Enfin, moins aisément inscriptible dans les charts mais générant une énergie aisément communicative, le tempétueux « Edge of Faith » poussera peu ou prou à un headbang bien senti. Mais le magicien a encore bien d'autres tours dans son sac...

Lorsque le convoi orchestral retient un tantinet les chevaux, la troupe trouve là encore les clés pour nous assigner à résidence, un peu malgré nous. Ce qu'atteste « The Fay », frissonnant mid tempo aux riffs crochetés au carrefour entre Amberian Dawn et Atargatis, où couplets finement ciselés et refrains catchy glissent avec célérité dans nos tympans alanguis. Dévoilant d'insoupçonnés changements de tonalité, de délicats arpèges au piano et un stupéfiant élargissement du spectre vocal de la soprano, le troublant méfait n'aura pas tari d'armes pour nous faire plier l'échine. Dans la veine de Lyriel, à l'aune de ses accrocheurs arpèges d'accords et de son petit pont technico-mélodique, c'est d'un battement de cils que le tubesque mid/up tempo « Am I Lost » s'inscrira dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.

Quand les lumières se font douces, nos compères imprègnent bien souvent leurs messages musicaux d'une charge émotionnelle difficile à endiguer. Ce qu'illustrent, d'une part, « Moonlight » et « Symphony of Dawn », deux ballades romantiques jusqu'au bout des ongles, à la jonction entre Anneke Van Giersbergen et Xandria. Dans ces espaces ouatés aux délectables nuances mélodiques et aux enchaînements intra pistes ultra sécurisés, déambulent les magnétiques patines de la maîtresse de cérémonie. Et, dans un cas comme dans l'autre, la sauce prend sans tarder. L'aficionado de moments intimistes ne s'orientera pas moins vers « Child in the Light » ou « One », fondantes et ''delainiennes'' ballades aux airs d'un slow qui emballe, octroyant toutes deux d'inattendues et seyantes variations atmosphériques. Une version acoustique de « Child in the Light » nous est également dispensée, offrant alors une classique alternative où les larmes échappées d'un sensibles piano s'harmonisent au caressant toucher d'archet du violoniste. Et la magie opère une fois encore. Et comment esquiver sans éprouver de tenaces regrets « Fallen Star », une troublante et ''nightwishienne'' ballade atmosphérique pourvue d'un fin legato à la lead guitare, agrémentée d'un joli coup d'archet et surmontée d'envolées lyriques des plus saisissantes d'une interprète que l'on croirait alors touchée par la grâce ?


Pour son tout premier vol, le sextet belge s'en sort avec les honneurs, nous livrant une œuvre à la fois solaire, envoûtante, empreinte de subtilités et pétrie d'élégance. Jouissant d'une ingénierie du son plutôt soignée mais nullement aseptisée, affichant parallèlement un réel potentiel technique et une inspiration mélodique et scripturale que nombre de leurs pairs pourraient leur envier, la rondelle aimante le tympan, au point de permettre à la traversée de s'effectuer d'un seul tenant. Ce faisant, nos acolytes pousseront assurément le chaland à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure de la rondelle envolée.

On aurait toutefois souhaité un propos plus diversifié sur les plans atmosphérique et surtout vocal, la belle monopolisant le micro sur la quasi totalité de la galette. De plus, d'aucuns auraient espéré voir inscrits au cahier des charges l'une ou l'autre fresque symphonico-progressive et un message musical rythmiquement plus équilibré qu'il n'apparaît ; état de fait impliquant davantage d'up tempi dans la tracklist, fût-ce au détriment de l'une ou l'autre des nombreuses ballades octroyées. Un zeste d'originalité eût également été de mise pour espérer voir la troupe se singulariser de ses homologues générationnels, toujours plus nombreux à affluer, dont de jeunes loups aux dents longues. Mais la formation belge a encore bien le temps de rectifier le tir et de revenir plus boostée pour livrer bataille. Quoi qu'il en soit, une élégante et magnétique offrande au parfum de mélisse en guise de rite initiatique attend le chaland, faisant d'ores et déjà du jeune groupe un sérieux espoir du metal symphonique à chant féminin. Bref, un groupe à suivre de près, de très près...

Notte : 15,5/20


0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Worlds Beyond