Svedjeland

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17/20
Nom du groupe Svederna
Nom de l'album Svedjeland
Type Album
Date de parution 20 Avril 2018
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Brända Jordens Taktik
 04:12
2.
 Moratorium
 03:58
3.
 Slokum Svederna
 04:21
4.
 Dö i Tid
 05:04
5.
 Kulor & Länder
 04:31
6.
 Evärdligt
 04:35
7.
 Hår av Hin
 05:58
8.
 Knöl
 04:27

Durée totale : 37:06

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Svederna


Chronique @ Icare

09 Juin 2018

L’art de Sverderna envoûte, car il est indubitablement fait avec l’âme, le cœur et les tripes.

Bon, j’vais pas vous la faire à l’envers et me la jouer true internet warrior omniscient de l’undergound, Sverderna, je n’en avais jamais entendu parler avant de recevoir la promo destinée à la rédaction de cette modeste chronique. Et il est plus que probable que vous non plus d’ailleurs. En même temps, des groupes qui jouent du black metal en Suède, il y en a quand même quelques-uns, et quand le combo en question n‘a sorti qu’une cassette auto produite et un split avec un groupe tout aussi obscur que lui, il y a de fortes chances qu’il reste quelque peu ignoré du grand public.
Ceci dit, cela pourrait bien changer. Car, pour le coup, si Sverderna fait a priori partie de ces centaines de formations underground qui semblent ne rien avoir de particulier pour les distinguer de la masse (bouh cette vilaine pochette !), il possède en fait ce petit truc en plus qui peut le faire aller très loin voir le faire littéralement exploser. La signature sur Carnal Records m’avait déjà mis la puce à l’oreille, et j’ai donc décidé de laisser une chance à ce Svedjeland, deuxième album du trio de Stockholm : grand bien m’en a pris, et laissez moi vous dire que la claque a été violente.

La recette est simple mais diablement efficace : huit titres expédiés pied au plancher en 37 minutes avec un son glacial et distordu comme on n'en fait plus, de bonnes guitares grésillantes à souhait qui envoient une flopée de riffs tous plus excellents les uns que les autres, aucun putain de clavier (pour quoi faire ?), un chanteur possédé qui dégueule ses tripes et le tour est joué. Oui, dit comme ça, ça peut paraître facile, et, effectivement sur le papier, ça l’est. Mais justement, ce qui rend Svedjeland aussi remarquable, c’est qu’il arrive à nous embarquer avec une musique a priori basique, sans aucun artifice, lâchant huit morcifs d’une musique simple, furieuse, épique, directe et mélodique à la fois comme autant de missiles ; la force du groupe, c’est qu’il parvient habilement à assembler des parties qu’on croirait avoir déjà entendues ailleurs (tiens, un peu de Sarke, hop, une bonne louchée de Taake sur Evardlig, là, les trémolos d’un early Gorgoroth, le début de Kulor and Lander ressemble même à du Amon Amarth), mêlant le tout d’une manière unique qui ne sonne comme personne, composant ce que j’oserais appeler une sorte de true black épique punkisant, rappelant parfois un peu Naðra.

Vous voulez une idée du potentiel des Suédois ? Branda Jordens Taktik, premier morceau de l’album, est une très bonne mise en bouche, composition très épique démarrant sur des tambours de guerre et nous assaillant de riffs tantôt headbangant tantôt mélancoliques. Enfilez-vous ensuite l’hallucinant Do I Tid, probablement l’un des meilleurs morceaux black que j’ai eus le bonheur d’entendre depuis bien longtemps, et dégustez. Le titre s’ouvre sur un riff majestueux bientôt appuyé par un blast, puis les guitares se font plus aiguës et lancinantes, nous fouillant les viscères de ces dissonances sublimes qui ont fait les lettres de noblesses du style. Entre up tempo furieux, ralentissements épiques et petits arpèges superbement vicieux, ces deux premières minutes entièrement instrumentales nous transportent et nous mènent sans mal au cœur du morceau, où Primathor s’arrache les cordes vocales et éructe un chant possédé avec une intensité incroyable, un sentiment d’urgence et une vitesse que l’on trouve rarement dans le black. Cet ascenseur émotionnel d’à peine 5,04 minutes souffle le chaud et le froid, enchaînant parties hystériques aux limites de la folie à des passages lents tout en trémolos sur lesquels les mélodies des grattes viennent nous faire vibrer. Le chant hurlé du frontman fait aussi des merveilles sur un Moratorium bien rythmé et au riffing roulant particulièrement noir et charbonneux, ou sur un Har Av Vin incroyable qui nous enveloppe d’un linceul de douleur et nous lacère l’âme sur ce tapis de guitares lancinantes qui mêlent leurs soupirs aux hurlements vibrants du frontman. Entre attaques black thrash qui font furieusement taper du pied et ralentissements à la noirceur viscérale qui nous plongent dans des abîmes de souffrance à la beauté immaculée, l’art de Sverderna envoûte, car il est indubitablement fait avec l’âme, le cœur et les tripes.

Non, Svedjeland n’a rien d’original, et si vous cherchez la nouvelle sensation hipster du moment ou le nouveau son black avant-gardiste, vous pouvez passer votre chemin, cet album n’est pas pour vous. Le quatuor propose 37 minutes de pur concentré de bon black metal scandinave des 90’s, le vrai, celui qui sent le fer, le sang, les larmes et la glace et qui parvient vingt-cinq ans après son émergence à mêler mélodies, violence, rage, larmes et mélancolie avec une magie intacte. Il n'y a rien à ajouter, juste à profiter. Hail Sverige, et hail Sverderna !

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