Supreme Commanders of Darkness

Liste des groupes Death Brutal Totten Korps Supreme Commanders of Darkness
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16/20
Nom du groupe Totten Korps
Nom de l'album Supreme Commanders of Darkness
Type Album
Date de parution 04 Décembre 2015
Style MusicalDeath Brutal
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1. Supreme Commanders of Darkness 04:41
2. The Black Flame of the Underworld 04:22
3. El Antiguo Maestro de las Pestilencias 03:27
4. Hastur’s Voice Echoes in Our Minds 04:39
5. I Dwell in the Mind of the Gullible 03:53
6. The Journey through Styx on the Arms of Hades 04:44
7. Amarduk 04:37
8. The Legacy of Leviathan (Shadows from the Depths) 04:04
9. Nailing 04:29
10. Tortured Souls from the Paths of Perdition 04:26
Total playing time 43:22

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Totten Korps


Chronique @ Miskatonic

22 Avril 2017

... un pamphlet de brutalité, à l’aura féroce et punitive...

Totten Korps, un nom qui claque et qui en impose direct. Une aura ténébreuse et maléfique, un poing bien méchant dans la trogne. L’un des pionniers du death metal chilien, à l’instar d’un Sadism, Pentagram ou Torturer, l’équivalent du Mortem péruvien, l’un des fondateurs d’une scène impitoyable et sombre, et l’un des groupes sud-am les plus cultes et les plus durs. Un groupe dont on n’attendait pourtant plus de nouvelles depuis son dernier méfait, l’occulte et brutal Tharnheim sorti en 2001, mais qui a cependant traversé sporadiquement trois décennies de metal pour ressurgir une nouvelle fois à l’aube de l’hiver 2015, en nous balançant un brulot sec et féroce, démontrant avec pugnacité, qu’au Chili, le patron du death brutal, ce n’est pas Unaussprechlichen Kulten ou Diabolical Messiah (aussi excellents soient-ils), mais Totten Korps !

Un peu d’histoire d’abord : c’est en 89 que Gerardo Valenzuela, Fernando Toro, Pablo Clares et Claudio Illanes fondent à Santiago l’entité Totten Korps, dont le nom tire sa sève du célèbre 'Totenkopf' de la culture militaire allemande. Après une première démo en 90 (The King of Hell Reclaims his Throne) - l’une des meilleures de l’underground chilien - puis quelques changements de line up, dont le plus notable est l’arrivée de Fransisco Torres en remplacement de Toro, et enfin une seconde démo l’année suivante (For Infernal Insurrection), étouffée, caverneuse et moins bien produite, mais encore plus noire et brutale que la précédente, le groupe prend de l’ampleur, trouve un label (Toxic Records), et sort un EP de meilleure qualité, au son plus occulte, et reprenant les meilleurs morceaux des deux démos auto-produites, le tout parachevé par une œuvre terrible de Giger (Our Almighty Lords, 92).
Après un hiatus de cinq ans, le groupe se reforme sous l’impulsion de Toro en 98, motivé par un appel du pied de la part de Repulse Records (l’ancien Xtreem), et procède à une session d’enregistrement qui sera malheureusement rejetée par le label espagnol pour cause de qualité sonore médiocre. Malgré une nouvelle capture dans un studio différent, le résultat s’en trouve encore dégradé, amenant discordes au sein du groupe : Torres se barre sur un désaccord idéologique, Valenzuela est viré et un certain Christian Soto rejoint l’équipe, qui parvient finalement à sortir Tharnheim après trois années de galère. Gros pain dans la tronche, on navigue en terre occulte, entre brutalité, noirceur, lourdeur ankylosante et accélérations blastées, le tout ceint d’une production asphyxiante rendant l’accroche un brin élitiste. Rien ne préparait donc l’auditeur au mastodonte qui allait suivre pratiquement quinze ans plus tard…

Sur un artwork lovecraftien représentant un Cthulhu engloutissant le christianisme, Supreme Commanders of Darkness débarque sans crier gare, d’abord chez les chiliens de Apocalyptic Productions fin 2015, puis chez Pathologically Explicit Recordings pour le reste du monde, début 2016. Le line up a une nouvelle fois subi de nombreux changements, retardant dramatiquement le lancement de ce second full length : Christian Ortiz qui assurait le growl insondable de Tharnheim s’est tiré depuis belle lurette, tout comme le batteur Sergio Aravena, suivis finalement en 2010 par le seul membre fondateur restant, Fernando Toro. Seul reste Christian Soto aux guitares, le dénominateur commun entre les deux albums. Mais c’est surtout le retour de Torres, également aux guitares, qui va dynamiser ce nouvel opus.

Supreme Commanders of Darkness démarre cash sur les rafales de blast de Alejandro Arce, nouveau batteur de la formation, et le growl bien méchant de SadaX, qui remplace avec brio l’ancien vocaliste. Très vite, la nouvelle brutalité du groupe, plus sèche et plus accrocheuse que le difficile Tharnheim, domestique l’auditeur. Enfin Totten Korps dispose d’une production claire, rendant particulièrement efficace les assauts du groupe. Les frappes rudes et belliqueuses de Arce font preuve d’une vélocité et d’une sècheresse absolue, rendant les blasts de l’album particulièrement éprouvants, et le riffing de la paire Torres / Soto, inspiré et combattif, fabrique de sacrés hits. "The Black Flame of the Underworld" et "Hastur’s Voice Echoes in our Minds" se taillent la part du lion, dotés de la sauvagerie prenante, catchy et supraluminique de cadors de la scène brutal death brésilienne comme Krisiun et Rebaelliun, et pourvu d’un break annonçant une partie plombée envoutante dans la plus pure tradition Morbid Angel, référence absolue de Totten Korps depuis ses tout débuts. Le déboulonnant "Nailing" ne démérite pas non plus avec son côté sud-am accrocheur suivi d’un riff presque orientalisant rappelant un autre monstre US, le terrible Nile, dont l’aura imprègne la seconde partie du morceau, ainsi que la piste finale, "Tortured Souls from the Paths of Perdition", la plus ambiancée de la galette.

Un album séduisant et terriblement brutal, qui cependant ne se contente pas de pilonner du début à la fin, notamment grâce à des morceaux plus tempérés (Amarduk), des parties plombées prenantes savamment distillées et toujours placées sous le signe du dieu floridien (Supreme Commanders of Darkness), et des passages groovy : l’entame saccadée de "El Antiguo Maestro de la Pestilencias", doté d’un parfum Krisiun savoureux (époque Assassination) ; les harmoniques pincées entêtantes du passage central de "The Black Flame of the Underworld", dont le solo enflammé est tout aussi jouissif. D’autres leads, qu’ils soient endiablés, l’attaque ultime d’après break de "Hastur’s Voice", ou plein de feeling : "I Dwell in the Mind of the Gullible", "Amarduk", "The Journey Though Styx", ou encore la piste finale, égayent la brutalité de l'album. On peut également noter le passage au feeling blackisant de "The Legacy of Leviathan", plutôt inattendu au coeur d’une galette faite d’un death brutal des plus ‘déblastateurs’.

Supreme Commanders of Darkness apparait bien comme la production la plus aboutie, la plus accrocheuse et la plus véloce de Totten Korps, qui fort de ses influences US et sud-am, parvient à canaliser son agressivité en distribuant hits sur hits. Sans atteindre la noirceur occulte et la lourdeur hermétique du très bon Tharnheim, ce second album, davantage concentré sur la vitesse et l’efficacité, est un pamphlet de brutalité, à l’aura féroce et punitive, qui n’a pas manqué de surprendre les aficionados du combo, tout en fédérant de nouveaux adeptes.

2 Commentaires

10 J'aime

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Goatphoenix - 23 Avril 2017: Merci pour la chro! Un skeud que je veux acheter depuis sa sortie, mais je ne suis toujours pas passé à l'acte... Je le remonte dans ma wantlist!
mechant - 26 Novembre 2019:

La chronique est fort interessante sur les deboires du Groupe et sa renaissance.

Pour la musique effectivement Morbid Angel n' est pas loin...Nile aussi...mais ce qui m' a saisi à la 1ere ecoute c'est bien la coté massif de l ensemble, la violence globale de l'oeuvre ainsi que sa noirceur.

Album de death massif, Totten Korps s inscrit plus largement dans la dynamique chilienne ou la scene Metal y est imposante.

 

Maitre achat 16/20

 

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