La mode est à l’océan dans le black symphonique actuel, en témoigne les péripéties maritimes de
Stormlord, les histoires de pirates de
Carach Angren, les voyages de colonisations d’A
Land Beyond The Sea (dans un registre plus « mélodique » ceci dit) ou le ratage récent de Tond. Les Finlandais d’Immergo ne dérogent pas à la règle avec la sortie de leur premier album sous leur nouveau nom (le groupe étant né des cendres de Drowlich).
Il faut dire que le sextet s’en sort très bien avec ce «
Sunken World » qui nous emmène dans les profondeurs d’un monde sous-marin. L’auditeur prend son souffle le temps de dix morceaux et s’engagent dans un black/death symphonique impérial et puissant qui fracasse bien comme il faut, comme si Immergo était le descendant d’une famille de grandes figures comme
Vesania,
Dimmu Borgir,
Fleshgod Apocalypse ou
Sycronomica dans une moindre mesure.
L’intro au piano et très porté sur les orchestrations nous laissent pantois et ne présage que du bon pour la suite. Au moins, on n’est pas trompé sur la marchandise puisque « The
Earth Unseen » démarre avec une entrée en puissance dévoilant tout le potentiel d’Immergo. Les riffs black mélodiques sont accompagnés d’une rythmique efficace et véloce tandis que les orchestrations majestueuses nous embarquent volontiers dans l’univers du groupe. Les violons s’envolent, soutenus par un chant black tranchant, qui peut parfois virer vers le growl.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe ne manque pas de force et frappe fort, très fort. « False Premise » insiste sur un jeu de guitare très mélodique qui pourrait éventuellement rappeler
Kalmah tandis que les chœurs en fond ajoutent un côté mystique. Le piano est souvent présent aussi, à la manière de
Sycronomica qui aime bien porter ses compos sur de solides arpèges. Idem sur « The Murderer from the Beginning » dont l’ambiance fantomatique rappellerait presque le dernier méfait des Finlandais de
Serpenthia.
Ce qui est bien avec Immergo, c’est sa capacité de nous proposer un album varié, qui ne traîne pas en longueur. On a du lourd avec du bien costaud et destructeur mais aussi du fantomatique (comme sus-cité) mais aussi du théâtral/dramatique avec « Shapeshifter » qui alterne les rythmes ou « Figures of Deconstruction » avec ses différentes envolées et ses moments épiques. De ce côté-là, il n’y a rien à dire tant c’est bien composé, riche et fouillé. Le seul souci réside sans doute dans la trop grande prédominance de l’orchestration, qui parfois écrase tout de son poids. Il est clair qu’Immergo joue beaucoup là-dessus, et il faut faire attention à l’overdose.
Bien qu’encore jeune dans cet univers black symphonique, Immergo livre un très bon «
Sunken World » qui ne présage que du bon pour l’avenir. Il est clair qu’avec un début aussi prometteur, et auto-produit de surcroît, les Finlandais ont toutes les chances de percer et d’attirer l’attention, en espérant qu’ils aient de quoi nous impressionner par la suite.
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