Le Canada, pays prolifique en matière de Black
Metal totalement bestial et occulte, ayant comme fer de lance un
Blasphemy aussi culte que dévoué au malin, peut se vanter d’avoir accouché de quelques-uns des plus grands albums de Black
Metal ! Autant le dire, j’occulte volontairement toute la scène québécoise des
Forteresse ou Sorcier des Glaces, sans aucun intérêt à mes yeux, œuvrant dans un Black
Metal ridicule et chiant au possible (ça va en faire geindre plus d’un mais que voulez-vous, tous ces groupes n’ont aucun rapport avec le Black
Metal dont il est question ici, élitiste et haineux !).
Originaire de
Vancouver, c’est en 1996 que
Godless North a été mis sur pied, dans le sang et la haine absolue ! C'est le groupe d'un seul individu, Othalaz, qui compose absolument tout. Pour comprendre sa mentalité il est bon de savoir qu’il fréquentait le même cimetière que les skinheads de
Blasphemy et Ryan
Conqueror ! Toutes ces convictions et croyances communes ont débouché sur une véritable amitié entre Othalaz et les Black
Metal Skinhead. En dehors des rituels sataniques pratiqués régulièrement au Ross Bay
Cemetery, Ryan
Conqueror a assuré la guitare lors des concerts ayant suivit la sortie de cet album. C’est d’ailleurs une interview de monsieur Förster qui parlait de ce «
Summon the Age of Supremacy » comme étant le meilleur disque de Black
Metal canadien sorti en 2001 qui m’avait poussé à l’acheter. Le maître à penser de
Godless North a aussi joué sur la seule et unique démo de Necrosleezer aux cotés de 3
Blasphemy, preuve irréfutable et gage de qualité quant à ses convictions, il y a un réel message, ce qui se ressent immédiatement à l’écoute d’un disque de Black
Metal.
En 1998, Othalaz se fait épauler par
Jason Mosdell (Oblak Ilking dans
Godless North) à la batterie et sort une première démo auto-produite ,
Dark Rites of Mystic Order. Un an après il enregistre 2 titres, Under the
Veil of
Night et Upon
Heathen Battlefields pour démarcher des labels. Ce fût assez fructueux puisque 2 ans plus tard, en 2001 donc, Othalaz signe un contrat avec le label Allemand « Sombre Records » et participe à la seconde partie de la célèbre compilation Black
Metal Endsieg (dans le premier volume on avait droit à
Black Witchery,
Katharsis,
Warloghe et S.V.E.S.T), sacrée propulsion dans l’underground vu la qualité de cette première partie. C’est donc aux cotés de
Nargaroth,
Apolokia et
Decayed que le Canadien déverse son Black
Metal glacial le temps d’un morceau! Cette même année est marquée par la signature chez « Breath of
Night » (distribué par «
Merciless Records » un peu partout dans le monde) pour un premier album. L’album sort rapidement puisque tous les titres ont été enregistré en mars et avril 2000 à l’exception des 2 titres présents sur le promo enregistrés en 1999 . Une version Lp sera disponible un peu plus tard chez « Sombre Records ».
Contrairement à tout ce qu’on peut imaginer,
Summon the Age of Supremacy n'a strictement rien à voir avec les groupes du Ross Bay Cult d'un point de vu musical. En effet, le Black
Metal de
Godless North tire bien plus ses influences de la scène Nord européenne du début des années 90 que de
Blasphemy ou
Conqueror! On a affaire à du "
True" Black
Metal totalement hypnotique, dénué de tout artifice et futilité non pas sans rappeler le mythique Transilvanian Hunger de
Darkthrone. Le genre de Black
Metal qui te prend aux tripes et te subjugue tout au long de l’album, alliant riffs étouffants avec une voix déchirée, possédé et haineuse. Un titre comme «
Winter of Cleansing » dégage une haine viscérale, prônant l’annihilation du judéo-christianisme au nom de
Satan . Son riff principal t’hypnotise et te traîne dans l’obscurité avant de te finir sur un trémolo vicieux qui ne te laisse pas respirer. Un réel hommage à ce que revendiquait
Darkthrone durant la première moitié des années 90, le Black
Metal doit rester sale et minimaliste pour la préservation de son essence! Minimaliste au niveau des structures, répétitives au possible, mais pas au niveau des ambiances.
Godless North sait aussi se montrer poignant comme sur Upon
Heathen Battlefields dont le passage à 3 minutes 20, dans cette optique purement élitiste, nous rappelle que les faibles et les pleutres n’ont pas leur place dans le Black
Metal! Cette manière de te retourner les tripes, de te transcender et de te faire vivre l’album sans qu’il n’y ait plus rien autour est sans contestation la marque des grands. Une sincérité et une dévotion totale en sont les facteurs immuables.
Glacial, haineux, élitiste, tant d’adjectifs qui peuvent paraître cliché aujourd’hui mais qui étaient totalement occultés, oubliés à la fin des années 90. Cet album est une véritable leçon venue d'outre atlantique qui est arrivée à un moment où, en Europe, il était bon d'expérimenter et de souiller le Black
Metal avec une grosse dose de clavier bontempi. Au milieux de ce ramassis de déchets ayant pourri jusqu’à la moelle le Black
Metal,
Godless North a redoré le blason de cet art condamné à s’épanouir dans la régression, la haine et la suprématie, écrasant tous ceux qui n’en sont pas digne.
« Black
Metal is the weapon we shall use to impale the weak children of Yahweh »
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