Sulphur

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15/20
Nom du groupe Incipient Chaos
Nom de l'album Sulphur
Type EP
Date de parution 30 Juillet 2014
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 We Live
 04:02
2.
 Redemption by Lie
 06:45
3.
 War. Blood. Flesh
 02:48
4.
 Black Hate
 07:44
5.
 Sulphur
 07:10

Durée totale : 28:29

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Incipient Chaos


Chronique @ Icare

14 Novembre 2014

Le frisson glacial et délicieux propre à l’art noir ne vient nous parcourir l’échine que lors de trop rares passages.

Incipient Chaos est un tout jeune groupe nantais qui sort avec ce Sulphur sa première réalisation, soit 5 titres pour 28 minutes de black metal. D’emblée, la pochette accroche l’oeil, sombre et énigmatique, avec ce dessin en noir et blanc très réussi à la portée symbolique forte. We Live commence par une intro ambiant et horrifique particulièrement inquiétante, puis un gros riff débarque et c’est parti pour un matraquage en règle, la batterie blastant allègrement et Chaos 5 nous déversant une haine furieuse de ses vocaux particulièrement agressifs et intenses proches de ceux d’un certain Legion. On aura même le droit à un court soli hystérique et thrashy en toute fin de morceau, histoire de boucler la boucle, et ce premier titre, bien équilibré, nous propose d’emblée un bon condensé de l’art d’Incipient Chaos. Le problème, c’est que le tout est trop propre, trop lisse, trop convenu, avec ce son plat d’où rien ne ressort particulièrement, manquant d’intensité et de folie : certes, le titre est puissant, violent et dissonant mais dans les parties rapides, cela sonne trop comme un ersatz impersonnel de Marduk, même si on appréciera le ralentissement de tempo judicieux qui prendra le temps de poser, dès 2,35 minutes, une ambiance plus prenante et insidieuse, riffs lancinants et double pédale à l’appui.

Redemption By Lie part sur un riff lourd et rampant, appuyé par une double intelligemment placée, embourbant l’auditeur dans une pesanteur glauque et dissonante, un peu à la manière d’un Deatspell Omega. Certaines parties de guitares sont vraiment bien foutues, égrainant quelques notes larmoyantes à faire se pendre un clown, et le potentiel du groupe est indéniable, mais encore une fois, d’une manière générale, la musique des Nantais manque d’une empreinte sonore propre et retombe rapidement dans ses travers, surtout quand le rythme s’accélère, nous servant une resucée de ce que des groupes comme Marduk, Handful of Hate ou Funeral Mist ont déjà fait en mieux.
On peut néanmoins reconnaître au groupe la volonté de proposer un son particulièrement lourd assez influencé par le death, à l’instar de Belphegor sur certains passages, la batterie pilonnant intensément avec cette résonnance de caisse claire particulièrement brute, et les grattes nous noyant dans un mur de disto épais, en témoigne l’expéditif et efficace War.Blood.Flesh, violent, direct et destructeur, qui déroule ses riffs sifflants sur un blast particulièrement puissant à défaut d’être extrêmement rapide, et ce en moins de 3 minutes. Black Hate au contraire démarre sur un mid tempo quasiment doom, nous servant des parties de guitares lentes et lancinantes. Le tout est un peu long et répétitif, même si quelques riffs orthodoxes bien ésotériques viennent un peu embraser de leurs notes noires ces 7,46 minutes un peu trop darkthroniennes. De même, on appréciera la fin du titre, plus subtile et ambiancée dès 5,35 minutes, avec ces arpèges inquiétants et cette basse tout en langueur sourde qui viennent ajouter une ambiance plus froide et mystérieuse à un tout un peu trop monolithique.

Car oui, si Sulphur est une réalisation honnête jouée par des musiciens confirmés, le résultat reste en demi-teinte : la musique des Français est encore trop générique, pas encore assez affirmée, et ne possède pas ce supplément d’âme indispensable pour faire la différence parmi des hordes de formations black plus ou moins anonymes. Le tout est bien troussé et techniquement très correct, les compos varient les rythmes et les influences, mais les emprunts aux grands noms du black que sont, par exemple, Marduk, Deathspell Omega ou Funeral Mist pour n’en citer que quelques uns, sont trop évidents et font sonner le tout comme une mixture black impersonnelle régurigtée par des disciples trop appliqués. Sulphur est bon, indéniablement, mais ces 5 morceaux ont trop peu d’intensité, et ce frisson glacial et délicieux propre à l’art noir ne vient nous parcourir l’échine que lors de trop rares passages, surtout quand le groupe décide de ralentir le tempo et de proposer quelque chose de plus insidieux et inquiétant (les arpèges grinçants sur lesquels vient éructer Chaos 5 de sa voix sentencieuse en milieu de titre éponyme, procédé ultra classique certes, mais qui fait quand même toujours son petit effet, surtout quand le titre repart sur ce bon riff bien froid et cette double lourde et martiale). En conclusion, cet EP ne restera pas dans les annales du black metal mais aura tout de même le mérite de nous présenter un groupe au potentiel pus qu’intéressant. Affaire à suive !

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