Que ce soit par ses mélanges improbables ou ses expériences délirantes mixant des genres d'horizons bien différents, le metal expérimental a toujours éveillé beaucoup de curiosité, et dans certains cas, remis en cause les limites mêmes de la musique.
Formé en 2006, le projet Mind démarre véritablement en 2011 avec l'arrivée de François (Guitare) s'ajoutant au reste du line-up, déjà présent depuis la formation du groupe, à savoir Gaël (Chant) - Thibaut (Basse) et Edouard (Batterie). En enregistrant ce premier EP au nom étrange de "Sujet #0" - le quatuor souhaite marquer sa présence dans le genre du metal expérimental et défendre ses influences telles que
Tool ou
Meshuggah. L'artwork, signé de la patte du vocaliste reste quant à lui, assez mystérieux (surtout après l'écoute du EP où l'on pourrait ne pas comprendre le choix de cette pochette).
Du côté des influences jazz, on en retrouve sur deux morceaux, sur "Sanity Jazz Song" de manière plus explicite avec des parties de saxophones et un cri de terreur en guise d'outro qui en font un titre quasi instrumental, puis, avec la surprise provoquée après le break de "Behind the
Veil" (cf. à 04:40) c'est-à-dire à la seconde partie du morceau où Mind s'entraîne dans un jazz complexe et désespéré avec des notes de piano privilégiant l'aspect dramatique, avant de se lancer dans des passages plus froids à la
Meshuggah.
Mais d'un autre côté, la voix puissante de Gaël, souffre d'une certaine monotonie et on aurait parfois l'impression de réécouter le même morceau si l'on compare "Get the Fuck Up" à "Everybody
Lies" qui finalement, restent tous deux, peu intéressantes par leurs structures et leurs sons assez similaires. On a donc du mal à les distinguer. Tout comme "Behind the
Veil" qui heureusement, défend bien sa place par son ordre dans la tracklist qui lui évite ainsi, de plonger dans le déjà-vu.
Davantage de diversité. Voilà ce que l'on aurait aimé retrouver dans ce "Sujet #0" possédant néanmoins, des musiciens développant leur instrumentation de manière puissante et efficace, se mêlant parfaitement à la voix groovy de son vocaliste sur "Tercian" dans une dynamique un peu neo-thrash et hargneuse avec un ton toujours très progressif (avec des influences à la
Tool) qui, malgré tout, ferait plus de ravages en live que sur album. Aussi, l'auditeur peut avoir du mal à percevoir toutes les capacités et le potentiel de Mind, étant donné que les points forts sont souvent cachés par un sentiment d'affaiblissement si l'on évoque une nouvelle fois, ce manque de diversité.
Et, ce potentiel est visible sur des titres tels que "Sanity Jazz Song" ou encore "Black Days" qui pour cette dernière, possède un rythme progressif particulièrement réussi où l'on retrouve une fois de plus, un groove de qualité, rentre-dedans et très efficace sur la durée qui se distingue de "Get the Fuck Up" par exemple, peu inspiré dans l'interprétation.
Les Français de Mind ont voulu se lancer dans l'expérimentation avec ce "Sujet #0" mais force est d'avouer qu'il n'est pas des plus étranges, ni des plus loufoques. Il manque de diversité, de profondeur et on a le sentiment que tout le potentiel du quatuor n'a pas été exploité entièrement. Faute de quoi, l'appréciation à l'égard de cet EP se veut plus mitigée. Il faudra voir par la suite.
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