Faites une expérience : vous mettez
Cross the
Styx de
Sinister dans votre chaîne (ou bien le recueil des vieux EP / Split / Démos sortis sous le nom The
Blood Past), et enchaînez par l’album des serbes de
Daggerspawn Suffering Upon the Throne of Depravity (2009). Près de 20 ans séparent ces deux réalisations, et pourtant on pourrait non seulement penser que ces deux skeuds se suivent de près, mais aussi que c’est le même groupe qui les a composé…
Alors certes ce retour en arrière peut paraître rétrograde, vieux jeu, passéiste, oui ça l’est sans doute, j’ai envie de dire et alors ? A l’heure où les clones de
Cannibal Corpse,
Morbid Angel,
Carcass et plus récemment de
Incantation, pullulent et engendrent parfois un respect proche de la vénération aveugle, pourquoi ne pas être fier pour les braves bataves qui drainent également derrière eux un lot de tribute band ? Butchered Records l’a bien compris en prenant le quintet de Belgrade sous son aile.
L’esprit old
Sinister s’insinue dans ce disque jusque dans le sample d’introduction
And the Slumbers
End et ses percussions en provenance directe des enfers.
Awakening lâche ensuite un Death
Metal violent, brut (bête) et méchant, un Death brutal de 1990-92, avec des riffs, incisifs et furieux typiques des dieux hollandais. La production minimaliste et râpeuse aide aussi beaucoup à faire le rapprochement avec cette période bénite dont tous les deathsters sont nostalgiques (à part les petits jeunes qui ne jurent que par
Despised Icon…).
Heureusement
Daggerspawn possède quand même quelques atouts pour lui et un minimum de différenciation par rapport à la bande à Aad. Notamment les parties de batterie de Vlada Mladenovi?, délivrant un blasting d’une intensité dont les hollandais ne pouvaient se prévaloir à l’époque, faisant de
Children of the Livid Sea une sorte de
Sinister supersonique.
Sur I Am the Thousand Plagues transparaît aussi un délicieux parfum
Morbid Angel époque
Covenant, bref pas besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre que le chanteur Danilo Trbojevi? (aux faux airs de
Christopher Amott) et ses acolytes piochent leurs influences dans les early 90’s. Bien sûr même si des chansons comme Breath of Blighted
Winds notamment, sont d’une efficacité redoutable et nous replongent corps et âme dans le Death
Metal suintant et bourrin de l’époque, elle ne font pas beaucoup avancer le schmilblick. Peu importe,
The Monolith Deathcult,
Myrkskog ou
Fleshgod Apocalypse sont là pour ça,
Daggerspawn eux jouent juste du vieux Death sans se poser trop de questions, du "
Cross the
Styx" Death
Metal pour être précis.
En revanche s’affranchir de l’ombre de
Sinister sur les réalisations à venir serait une bonne idée, de plus sur ce coup là Butchered aurait peut-être pu vendre ce produit comme un EP, car les 3 live de la fin ( 3 titres studio déjà présents sur ce même album) sont bien sympathiques, mais ne masquent pas le fait que
Suffering Upon the Throne of Depravity dure à peine plus de 24 minutes.
Allez ne faisons pas la fine bouche on passe un bon moment quand même à souffrir sur le trône dépravé du Death
Metal…
BG
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