Issu de la rencontre entre le batteur Kentha Philipson et le chanteur Jocke Grandlund, Braincancer se forme en octobre 1989 dans la petite ville suédoise Malmköping, sous influence première du deathmetal d’
Entombed & du grindcore de
Filthy Christians. Rebaptisé
Leukemia et sortant dans la foulée sa démo remarquée
Innocence Is Bliss, le groupe attire l’attention du label Blackmark Productions, rejoignant alors
Agressor, Edge of Sanity,
Cemetary,
Seance & les furieux anglais de
Necrosanct dans les rangs de l’écurie suédoise.
Leukemia s'embarque ainsi aux fameux Sunlight Studios en 1992, sous la houlette de l’incontournable Tomas Skogsberg, pour la mise en boite de son premier album
Suck My Heaven. Durant les sessions, le duo s’entoure d’amis et musiciens prestigieux, tel Matthias Kennhed (House of Usher) à la basse et aux guitares rythmiques, Mange Söderman (
Rosicrucian) pour les soli de guitares, ainsi que LG Petrov, Jorgen Sandström, Lars Levin et Fredrik Lundström (
Entombed, Grave,
Excruciate,
Divine Sin) hurlant sur plusieurs couplets et refrains de l’album.
Ficelés de main de maître par Kentha, les titres de
Suck My Heaven sont parfaitement en place. La batterie puissante et précise du leader soutient brillamment les lignes de basse et de guitares fines & agressives de Matthias, magnifiées par la précision des soli de Mange et la clarté de la production de Tomas Skogsberg. Loin d’un tapage durant ses 47 minutes, l’album contient parallèlement toujours les petits plus permettant la distinction de chacun de ses morceaux, depuis les rythmiques assassines d’Uncarved
Miseria, les accélérations fracassantes d’Everything
Fall Apart, jusqu’aux breaks acoustiques entêtants de Wandering et Memorized.
D'une mise en forme assez classique de prime abord, fleurant bon ce parfum Left
Hand Path sur de nombreux passages,
Suck My Heaven surprend en revanche par les vocaux de Jocke Grandlund. Son timbre grave oscille entre chant clair et voix rauque, parfois même de manière maladroite. Rebutant lors des premières écoutes, il singularise pourtant la musique de
Leukemia, lui évitant de tomber dans le schéma
Entombed /
Dismember maintes fois rabâché à cette époque, tout en lui conférant parallèlement des accents hardcore bienvenus.
Flanqué d’une illustration et d’un logo peu évocateurs,
Suck My Heaven passe relativement inaperçu à sa sortie durant ce cru 1993, millésime particulièrement chargé en productions extrêmes. Pourtant, au-delà d’un deathmetal apparemment conventionnel opposé à un chant pour le moins surprenant, l’album possède richesse, cohérence, qualité d’écriture & d’interprétation, qui ne se démentent pas au fil des écoutes, hissant
Leukemia parmi les groupes les plus originaux de la scène deathmetal suédoise de l’époque, pour ne pas le citer en véritable électron libre.
Fabien.
Fabien.
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