Mendel Bij de Leij est un jeune guitariste néerlandais qui s’est très vite fait une réputation dans l’univers du
Metal. Après avoir créé un premier projet solo,
Bloodline, il a rejoint dès 2011 le groupe de death mélodique
System Divide. Puis il est venu renforcer en
2012 les rangs de la très célèbre formation de brutal death
Aborted.
Ce parcours assez incroyable est dû à sa remarquable virtuosité et son maniement très pointu du manche à six cordes, notamment en matière de shredding. Cet artiste stakhanoviste a même eu le temps d’accoucher d’un second projet solo,
Mendel.
Subliminal Colors est donc un album de
Metal instrumental bien racé dans lequel s’harmonisent pertinemment technicité et mélodie.
Plus d’une heure dix de musique sont au compteur, mais à aucun moment l’ennui ni l'indigestion ne se font ressentir tant la galette est subtilement calibrée et accessible. Le très inspiré guitar hero nous fournit ici un travail de titan car il est à lui seul compositeur, musicien et producteur de l'opus.
«
Subliminal Colors » s’adresse avant tout aux amateurs de
Metal instrumental véloce et hétéroclite mettant la guitare au premier plan. Afin de savourer cette pépite comme il se doit, il faut parvenir à digérer les multiples et souvent très véloces solis de guitare, car oui on est un peu dans démonstration. Cependant, n’allez pas croire qu’il s’agit là de morceaux ultra-calibrés et aseptisés. Bien au contraire, une espèce de folie créatrice semble traverser l'oeuvre de part en part.
S’affranchissant de tout style,
Mendel a su développer une musique singulière, presque déjantée mais toujours très élégante. La dominante progressive se fait à chaque fois ressentir mais les passages lorgnent tantôt vers le Death, le Thrash ou le Néoclassique.
Mendel dit d’ailleurs s’être inspiré de Bach afin de composer les superbes mélodies rythmant ce voyage musical. C’est un poil prétentieux, mais il suffit d’écouter de fabuleux titres tels que «
Shores » ou « Messengers » pour sentir nettement l’influence classique des compositions. Tantôt aériens (les fabuleux «
Pandora » et «
Fall »), tantôt très corrosifs (les très impressionnants « The
Symbolic Resurrection» et « Molecularr
Veil »), les morceaux s’enchaînent de façon cohérente et stylisée. Le titre-fleuve final «
Absolution » est une pièce maîtresse extrêmement riche de 25 minutes, abritant un bon nombre d'envolées lyriques et de passages épiques.
Au final, on ressort donc certes un peu lessivé par le flot de changements de tempos et de structures, mais force est de constater que «
Subliminal Colors » est un album parfaitement accompli, l'offrande émouvante et vertigineuse d’un jeune virtuose à la créativité débordante.
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.
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