Vous vous rappelez certainement de l'importance de la scène Death
Metal Parisienne au début des années 2000 avec des groupes comme
Carnal Lust,
Celtic Blood,
Drowning,
Horresco Referens,
Infected,
Inward Mind,
Korum,
Kristendom,
Necroblaspheme,
No Return, Ostracized, Repudiate, et
Tales Of Blood.
Vous vous souvenez également du (mini) festival qui avait été organisé le samedi 21 juin 2003, le jour de la Fête de la Musique, au Carrefour de l'Odéon (
Paris 6ème) avec des groupes tels que, entre autres,
Carnal Lust,
Celtic Blood, Ostracized, Spectrum Of
Blood, et
Tales Of Blood.
Aujourd'hui combien de ses différentes formations sont encore en activité ?
Trois, peut-être quatre, allez disons cinq.
En fait seuls
No Return (qui a obtenu un certain succès) et
Tales Of Blood sont encore vivants (certes
Drowning et
Necroblaspheme n'ont pas splitté, néanmoins cela fait des années que ces derniers n'ont rien enregistré).
Par conséquent ce fut une grande surprise (et une grande joie) d'apprendre la sortie, le 27 août 2019, de "
Stuffing the Graveyard", le premier album de ce groupe vétéran qu'est
Tales Of Blood.
Vétéran, non ce statut n'est pas usurpé car depuis 2000, date, pas de sa création (1998), mais de son changement de nom (le groupe se nommait auparavant
Bloodbath),
Tales Of Blood est toujours resté actif, et cela malgré ses nombreux changements de line-up (seul Samuel Ou-Rabah, le vocaliste, est présent depuis le début) et autres déconvenues.
D'ailleurs "
Stuffing the Graveyard" n'est pas le premier enregistrement officiel du groupe puisque ce dernier a sorti en 2002 "
Range of Gore", un mini cd autoproduit, puis, en 2006,
Horrors of the Flesh", un second mini cd édité chez le label belge "Painkiller Records" (
Emptiness,
Innerfire).
Quant aux concerts, l'un des plus mémorables de
Tales Of Blood demeure celui donné (avec
Korum) au Nouveau Casino (
Paris 11ème) le vendredi 14 novembre 2003 en première partie de
Napalm Death.
C'est donc bien un groupe vétéran (et rescapé) qui sort son premier véritable album le 27 août 2019.
Malgré le fait que "
Stuffing the Graveyard" sorte chez Pathologically Explicit Recordings ne vous attendez pas à un déferlement de brutalité comme le label espagnol a l'habitude de nous en servir avec ses poulains
Cumbeast,
Extirpated,
Kraanium, ou encore
Trifixion.
En effet le temps passe, de nouveaux styles émergent, pour autant
Tales Of Blood reste fidèle au Death
Metal Old School comme l'atteste "
Dissect And Murder", le premier morceau qui sonne comme un mélange de
Massacre et de
Six Feet Under.
Si l'influence de
Massacre période "
From Beyond" (1991) (les solos décousus de Rick
Rozz en moins) est surtout palpable sur les titres rapides ("
Dissect And Murder", "You
Die Next"), celle de
Six Feet Under période "
Haunted" (1995) est davantage perceptible sur les morceaux plus heavy (qui sont majoritaires) comme "Vacant
Slaughter Job", "
Post Mortem Barbarity", et "
Sadistic Force
Feeding", aidé en cela par les vocaux rugueux de Samuel (bien que ces derniers soient moins graves que ceux de Chris Barnes).
A l'instar d'Allen West (sur "
Haunted") les guitaristes Sylvain et Jean Michel exécutent des riffs gras et basiques (on est très loin du Death
Metal Technique), notamment sur "
Stuffing the Graveyard" et "Severe Bent
To Kill", des titres sur lesquels l'imposante section rythmique, Remi (basse) et Jérôme (batterie), alterne parties rapides avec d'autres, très lourdes.
Passé l'instrumental "
Mortuary Breath"
Tales Of Blood clôture "
Stuffing the Graveyard" en rendant hommage à Maïté (restauratrice et animatrice de l'émission culinaire "La Cuisine Des Mousquetaires") avec "Aux Chiottes", un enregistrement de cette dernière en pleine préparation d'un bœuf bourguignon qui se termine avec le son du vidage de la cuvette des wc (les membres du groupe sont végans ce qui explique leur aversion pour ce type de plat).
Bref, comme les américains de
Lowbrow avec "
Victims At Play" (1999) puis "
Sex. Violence. Death." (2001) et les belges de
Bloodshot avec "Ultimate
Hatred" (2006) (ainsi que les finlandais de
Torture Killer avec leurs quatre disques), les français de
Tales Of Blood nous offrent avec "
Stuffing the Graveyard" un très bon album de Death
Metal Old School qui, à défaut de devenir un classique, devrait ravir les fans de ce style et surtout permettre au groupe de continuer de donner des concerts.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire