Après l'écoute de ce vif "
Betrayal" qui nous fut jeté en pâture comme premier extrait du premier album des Français de
Born Again, beaucoup, et moi le premier, croyaient avoir à faire ici à un nouveau groupe de Heavy
Metal débridé aux guitares denses et aux chants râpeux et épais. A une sorte de fils illégitime de Lemmy et de son Motörhead furieux de ne pas figurer sur le testament de ce dernier, en somme.
Or, après quelques écoutes nettement plus attentives de la bête, l'affaire semble bien plus complexe que ce premier contact succinct pouvait le laisser croire. Si, sans nul doute, on retrouvera dans ce
Strike with Power, une part de ces éléments évoqués dans le paragraphe précédent, ces guitares épaisses, presque Stoner, et ce chant rugueux auront une importance bien plus primordiale que cette porte entrouverte par "
Betrayal" ne semblait le laisser présager. Et ce d'autant plus que ces quatre garçons (pas vraiment dans le vent, du moins pas encore (mais c'est tout le mal qu'on leur souhaite)) nous délivrent ici des morceaux dont les tempi, plutôt mid, favoriseront grandement l'épanouissement de ce type de sons délicieusement gras et suintants. En résumé, si on peut sans problème parler de Motörhead pour essayer de cerner l'univers musical de cette formation, on ne pourra le faire sans citer aussi celui de, par exemple,
Spiritual Beggars.
Et à ce paysage aux influences variées, multiples, plurielles, il faudra encore ajouter quelques touches
Hard Rock pour avoir, enfin, une vue d'ensemble relativement complète et précise du tableau que nous offre ce
Strike with Power.
Soit dit en passant, au final, si ma modeste tentative de description vous aura laissé quelque peu perplexe, vous pourrez toujours vous référer à celle de
Born Again lui-même qui définit son art en parlant d'une musique dans l'esprit de celle des
Black Sabbath, Motörhead (tiens, tiens...),
Judas Priest et autres
Thin Lizzy.
La vérité doit, sans doute, être quelque part au milieu de tout ça.
Quoi qu'il en soit, une fois passée la surprise de ce "
Betrayal" censé nous présenter ce disque alors que pourtant, selon moi, il en est, avec ce "
Angel in Black", lui aussi, plutôt véloce et nerveux, l'un des moins représentatifs du propos défendu par ce quartet, l'album révèle tout son potentiel. Et qu'il est délicieux de se laisser séduire par la sensualité presque charnelle de titres aussi réussis que "
Strike with Power", par le groove lancinant de ce "Preachers of the
Night", par la musicalité entêtante de ce "We Feed the
Fire" ou par les méandres de ce splendide "
Dawn of the Gods". Mais aussi par la grâce d'un disque où rien, ou presque, n'est superflu, déplacé ou inutile. Ou encore par les vertus d'un manifeste maîtrisé et authentique. Par toutes les qualités d'une œuvre réussie à bien des égards en somme.
Merci pour cette excellente chro darko.;-)
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