Après simplement un EP («
Clever Disguise », 2008) et un album full length («
Outshine the Sun », 2011) à son actif, suivis d'une tournée en première partie des Anglais de
Magnum et, par la suite, auprès de groupes tels que Dragonforce,
Pagan’s Mind,
Sonata Arctica, entre autres, sans oublier
Alice Cooper, pour ne citer que les plus connus, le groupe de power mélodique britannique
Neonfly, avec force, courage et persévérance, nous revient en 2014. Et ce, avec un nouvel album qui, malheureusement, passera inaperçu à sa sortie, à savoir, le bien nommé et excellent "
Strangers in Paradise". Opus qui se trouve être plus mélodique, innovant et mature que son prédécesseur. Immanquablement, les influences de groupes telles que
Angra,
Sonata Arctica (encore) ou
Dragonfly se font quelque peu sentir sur certains titres. Influences d'ailleurs bien digérées et sans dénaturer ni le style, ni la personnalité du combo.
Vous l’aurez compris, avec "
Strangers in Paradise" le groupe signe une œuvre résolument moderne et complète au son énorme et actuel. Est-ce dû à cette production, menée de main de maître par Denis Ward (
Pink Cream 69), qu’on ne présente plus, mettant en relief les morceaux au son tout à fait honorable, où chaque instrument et le chant trouvent leur place ? Chose, pour le moins, assez surprenante venant des productions de Ward qui, souvent, sonnaient un peu trop aseptisées, voire trop soft à mon goût.
Plus en amont, la mise en œuvre de cet album repose sur un travail d'équipe inaltérable. Pour ce faire, le line-up s‘articule toujours autour de Willy Norton au chant, Frederick
Thunder à la première guitare,
Boris Le Gal à la batterie, Paul Miller à la basse et Patrick Harrington à la seconde guitare, Pour la petite histoire, ce dernier quittera le groupe après l’enregistrement de l’opus, en 2014, alors rapidement remplacé au début de l’année par Andy Midgley.
Tout d'abord, arrêtons-nous un instant sur l’artwork de la pochette, vitrine graphique de l’opus. On y perçoit un magnifique design, représentant une fresque aztèque (serpent à plumes) sur une tapisserie aux couleurs bleues violettes, ornée du logo du groupe en lettres blanches en contre-bas, pour un rendu visuel soigné, de toute beauté, parfaitement évocateur du titre de l'opus.
Commençons notre immersion dans les hautes sphères métalliques de "
Strangers in Paradise", qui se veut assez audacieux et varié, où les titres puissants en côtoient d’autres, plus mélodiques et riches en technicité. A cet égard, écoutez donc l’instrumental "Aztec Gold" pour vous en convaincre et qui vaut, à lui seul, l’achat de l’opus, le travail sur les guitares demeurant phénoménal. D'ailleurs, cet instrumental se trouve être exactement à sa place, en plein cœur de cette galette, servant alors d’interlude, nous laissant reprendre notre souffle pendant plus de trois minutes de répit, pour ensuite mieux nous surprendre.
Mais, revenons aux dix titres de l‘album avec, au programme, du
Power Melodique percutant. A commencer par l'introductif "
Whispered Dreams", où les guitares aux riffs acérés côtoient des chants mélodieux et puissants, nous rappelant souvent, surtout lors des montées dans les aigus, Mats Leven, voire Rob
Halford, ou bien même Kelly Carpenter (ex:
Beyond Twilight,
Outworld), artiste à la liste de projets et d'albums longue comme le bras. On remarquera aussi le tonitruant "
Highway to
Nowhere" et ses légères touches orientales et hispaniques, sans oublier "
Heart of the sun" et "Sons of Liberty", nous rappelant le
Sonata Arctica des débuts. Bien entendu,
Neonfly sait se faire un poil plus agressif et rapide. En témoigne le speed "
Fierce Batalions" et ses chorus, aux sonorités guerrières, nous montrant à quel point ces jeunes loups en veulent !
Nous n’omettrons pas de mentionner d’autres titres dans un registre rythmique différent. Dans cette veine, on en trouve d'aussi intéressants que l’indispensable mid tempo "
Better Angels", où la section rythmique s’avère tout simplement phénoménale, du fait de sa technique et dont le jeu de basse de Paul Miller n’est pas sans rappeler celui de Geddy Lee (
Rush). Dans le même moule, nous décelons aussi le superbe "Chasing the
Night", combinant habillement le
Power Metal puissant aux mélodies
Hard Rock aux légères touches FM. Ajoutez à cela des guitares chatoyantes et un refrain aisément mémorisable, voire entêtant, et qui ne vous quitte plus...
Pour finir, faisons un bref passage par les deux ballades de l'opus. Et ce, à commencer par la remarquable et émouvante "
Rose in Bloom", assez formatée Radio, où le chant éraillé est d'une beauté à couper le souffle, nous rappelant certains vocalistes de groupes
Hard FM,
AOR, tels que Michael Erlandsson, Mark (Marcie)
Free, entre autres. Sur la semi-acoustique "Falling Stars", nous retrouverons ces fameuses notes
Hard FM où le chant émouvant et attachant de Willy Norton fait encore des merveilles.
En conclusion, grâce à "
Strangers in Paradise", le groupe
Neonfly, si on lui donne une petite chance, peut, sans complexes, s’affirmer en tant que leader de la nouvelle génération de groupes du genre
Power Melodique aux sonorités Pop, Rock ou FM bien digérées et de bonne facture.
Alors, si vous aimez les guitares affûtées et agressives, où le chant, tantôt haut perché, tantôt mélodieux, se mélangeant à merveille, en plus d'une musique inspirée et moderne, au sein de compositions tenant la route, alors cet album est pour vous !
Je trouve que cet album est très réussi même si les influences cité sont encore assez présentes Neonfly signe ici une oeuvre de Power Melodique aux touches progressif tout à fait convaincante.
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