Strain of Chaos

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15/20
Nom du groupe Strain Of Chaos
Nom de l'album Strain of Chaos
Type EP
Date de parution 05 Octobre 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Astral Nightmare
 03:25
2.
 Lethargy Slave
 04:34
3.
 Wintersorrow
 04:04
4.
 The Lighthouse
 07:21

Durée totale : 19:24

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Strain Of Chaos


Chronique @ ericb4

25 Novembre 2019

Une première et galvanisante pierre, solide base de l'édifice...

Beaucoup d'appelés pour peu d'élus, au final, dans ce si concurrentiel registre metal, me direz-vous, et vous auriez raison. Ce serait sans compter la féroce détermination affichée par de jeunes talents pour tenter de se frayer un chemin afin de mieux faire entendre leur voix. Prêt à déjouer tout pronostic, ce combo grec originaire d'Athènes serait du nombre, mû, lui aussi, par une sérieuse envie d'en découdre, mais non sans témoigner d'une certaine prudence dans sa démarche. En effet, créé en 2007, le groupe n'a véritablement été actif qu'à partir de 2013, pour n'accoucher de son premier bébé qu'en 2019, et ce, à l'instar du présent EP éponyme ; laconique auto-production où quatre pistes s'égrainent sur un ruban auditif de 19 minutes tout au plus. Cette modeste entrée en matière serait-elle de nature à venir dores et déjà inquiéter leurs homologues sur leurs propres terres, à l'image d'Elvellon, Beyond The Black, Metalwings, Walk In Darkness ou Sleeping Romance ?

Le projet a suivi une évolution stylistique qui en a défini le contenu, le metal mélodique et atmosphérique d'origine se muant dès lors en un metal mélodico-symphonique aux relents dark gothique et power progressif, à la confluence entre Epica, Nightwish, Visions Of Atlantis, Therion, Draconian, Darkwell et Tristania. Aussi, effeuille-t-on un propos dans un mouchoir de poche à la fois pulsionnel, épique sans être grandiloquent, parfois énigmatique, sombre à ses heures, un brin romanesque, un zeste calé sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête. En outre, la menue rondelle se dote d'un enregistrement de bonne facture et d'une belle profondeur de champ acoustique. Un alléchant programme concocté de concert par le growler Stefanos Afouxenides, le guitariste rythmique et vocaliste Thiseas Jo, le lead guitariste Pantelis Aggelidis, le bassiste Dimitris Manolitsakis et le batteur Evgenios Bondarenko, avec la participation de Maya Kampakis (ex-Meden Agan), soprano à l'angélique filet de voix. Mais suivons plutôt nos compères dans leurs pérégrinations, en quête d'éventuelles pépites disséminées sur leur passage...

C'est sur des charbons ardents que s'effectue le plus clair de la traversée, le combo parvenant alors à trouver les clés pour nous retenir plus que de raison. Ainsi, on ne saurait éluder « Astral Nightmare », percutant et infiltrant mid/up tempo mélodico-symphonique aux accents dark gothique, à mi-chemin entre Therion, Visions Of Atlantis et Draconian. Dispensant un duo mixte en voix claires bien habité que vient rejoindre une growleuse créature, l'offensif et néanmoins mélodieux effort joue également, et avec habileté, sur les effets de contraste atmosphérique et rythmique. Et la sauce prend sans tarder...

Le manifeste se fait parfois plus gorgonesque encore, nous menant en des terres éminemment anxiogènes, propices à nous glacer les sangs. Ce qu'illustre « Lethargy Slave », démoniaque, échevelant et frissonnant up tempo aux riffs épais et à la sanguine rythmique, à la confluence entre Tristania et Draconian. Empreint de noirceur, nous immergeant en d'abyssales contrées, le corrosif méfait n'aura de cesse de nous asséner ses inaliénables et sèches frappes de fûts et de déverser ses inquiétantes sonorités semblant jaillir des entrailles de la Terre. Et ce, parallèlement aux déambulations d'un duo mixte en voix de contraste, les cristallines inflexions de la belle s'unissant aux incessantes attaques de son acolyte de growler dans un étrange ballet des vampires. Un paysage de notes aussi fascinant qu'intrigant...

Lorsque le convoi orchestral ralentit un tantinet sa cadence effrénée et que les tenaces nébulosités jusqu'alors agrippées au col du ciel se voient soudain soufflées du tableau, nos acolytes en viennent à nous livrer leurs plus beaux atours, ouvrant par là-même d'un cran le champ des possibles stylistiques. Aussi, c'est d'un battement d'aile que l'entraînant et ''nightwishien'' mid tempo « Wintersorrow » encensera le tympan du chaland. Octroyant des couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain certes convenu mais qu'on entonnerait à tue-tête, le pimpant message musical fait la part belle aux cristallines et pénétrantes volutes de la déesse, une muraille de choeurs en faction venant alors renforcer le corps oratoire de leur présence. Bref, un hit en puissance d'une rare intensité émotionnelle esquissé par l'inspiré collectif athénien.

C'est tout en douceur et dans une frissonnante atmosphère folk atmosphérique que s'achève notre parcours, la troupe réussissant alors à générer cette petite larme au coin de l'oeil que l'on feindrait d'ignorer. Dotée d'un savoureux picking à la guitare acoustique que vient prestement rejoindre un duo mixte en voix claires d'une confondante limpidité, l'aérienne ballade a-rythmique « The Lighthouse » se pare également d'une sente mélodique toute de nuances vêtue. Jouissant, par un ailleurs, d'un solo de guitare d'une ensorcelante et intarissable fluidité, pourvu d'une sensibilité à fleur de peau et pétri d'élégance, l'instant privilégié gagnera assurément le cœur de ceux qui y auront plongé le pavillon. Bref, 7:21 minutes d'harmoniques ouatés et délicatement enchaînés que pourraient leur envier Therion ou encore Nightwish, c'est dire...

Au final, le groupe égéen nous livre une proposition fortement chargée en émotion, aux contrastes atmosphériques, rythmiques et vocaux marqués, susceptible de nous retenir un peu malgré nous. S'y agrégeant les talents d'artistes aguerris, la galette se dote également d'une production d'ensemble rutilante, autorisant ainsi l'écoute d'un seul tenant d'un paysage de notes aussi troublant que finement orchestré. On déplorera simplement une prise de risque réduite à néant, une palette quelque peu restreinte en matière d'exercices de style et une identité artistique encore en friche. Toutefois, un potentiel technique difficile à prendre en défaut doublé de louables qualités mélodiques font de ce combo un outsider avec lequel devront composer ses plus fervents opposants. Dans l'attente à peine voilée d'un album full length...

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