Le thrash metal japonais a quelque chose de particulier... à moins que ce soit le black japonais...
Les privilégiés ayant assisté au show de
Sabbat au
Fall of Summer 2015 tout récemment ne pourront que confirmer mes dires.
Et bien il existe un Big
Two du black metal japonais, comme il existe des Big Four en thrash allemand et américain. Ce « Grand deux » inclut donc le susnommé
Sabbat d'une part et
Abigail d'autre part,
Sigh ayant définitivement un statut vraiment à part...
Et bien là où la récréation de Gezol, leader de
Sabbat est son groupe
Metalucifer, celle de Yazuyuki Suzuki, leader d'
Abigail est un projet solo du nom de
Barbatos, sauf que là où les premiers évoluent dans un heavy on ne peut plus kitsch aux titres ambitieux (Heavy metal samurai, Heavy metal
Hunter, Heavy metal highway, etc),
Barbatos officie peu ou prou dans le même registre black-thrash que le groupe dont il est issu, ce qui lui permet de sortir encore plus de splits que son groupe originel.
Pour ceux qui connaissent déjà le groupe, ils ne seront pas dépaysés, à l'image de l'artwork qui reprend bien les thématiques chères au groupe : femmes nues, cartouchière... Le dessin plutôt bien fait pique quand même moins les yeux que l'artwork de l'album « Let's Fuckin
Die ! » (qui a marqué ma fin d'adolescence à jamais... ) ou du split «
Sexual Metal Holocaust », l'avion notamment s'y intègre nettement mieux. Les titres des chansons sont une fois encore des perles d'audace et de candeur : « Hey ! Hey ! Hey ! », « Rocking
Metal Sluts », « Fly to the Sexual World »... Comme qui dirait, on est pas là pour lire du Proust...
Bon, attaquons nous à la musique et là, vous allez ressentir cette sensation difficilement descriptible, où vous savez que vous écoutez précisément ce que vous vous attendiez à attendre et du coup êtes gênés. Avouons le, si on ne s'attendait pas à entendre quelque chose de très évolutif ni très différent de ce que fait
Abigail ou ce que faisait
Barbatos, précédemment, on espérait y trouver un supplément d'âme, une substance, quelque chose qui fait corps et aiguise l’intérêt.
Or, on se retrouve une fois encore avec un énième album tout à fait dans la lignée de ce que le projet fait depuis 15 ans... Les musiciens sont ceux d'
Abigail, la musique est plus orientée thrash-que son grand frère avec des orientations vers le heavy (sur Heavy
Metal Forces évoquant parfois Accept par exemple) et vers le punk old-school («
Straight Metal War » ou «
Seven Teen », variante décrépite d'un Sum41), des solos disposés de ci de là un peu de manière automatique, la voix éraillée de Yazuyuki qui est sa marque de fabrique ne varie pas d'un iota sur les parties harsh et les passages en pseudo-clair sont d'une justesse plus que douteuse voir carrément faux, la production est tout à fait artisanale et grésille, sans pour autant être douloureuse... Aucun titre n'est vraiment faible mais aucun n'est génial non plus, il est difficile d'en mettre vraiment un en avant à part peut-être «
Seven Teen » déjà cité ou le plus rentre-dedans et black « Satanik
Holocaust ».
Au final, on a globalement avec cet album exactement ce à quoi on s'attendait : des titres qui doivent bien envoyer en live, mais qui en soit n'ont pas d'autre intérêt que d'être authentiques. A sa décharge, le groupe n'a pas d'ambitions démesurés. Mais, il y a fort à parier que neuf ans après le précédent album, cette pièce ne saura déchaîner les passions, tout au plus un ou deux titres trouveront leurs places dans une setlist, lors d'une soirée avec pas mal de bières. Les fanatiques seront content mais pour les autres, on ne saura que rester sur notre fin.
Barbatos reste
Barbatos ni pour le meilleur ni pour le pire, simplement pour le moyen...
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