Storm Corrosion

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17/20
Nom du groupe Storm Corrosion
Nom de l'album Storm Corrosion
Type Album
Date de parution 08 Mai 2012
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album48

Tracklist

1.
 Drag Ropes
 09:52
2.
 Storm Corrosion
 10:12
3.
 Hag
 06:28
4.
 Happy
 04:53
5.
 Lock Howl
 06:09
6.
 Ljudet Innan
 10:20

Durée totale : 47:54

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Storm Corrosion


Chronique @ Selfdestruction

07 Juin 2012

minimaliste, quasiment dénué de guitares et de batterie, [...] Dépouillé, épuré

La musique progressive. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’un genre de musique soit adulé, soit haï, mais qui laisse rarement indifférent. D’aucuns considèrent celle-ci comme ennuyeuse, trop technique, trop compliquée et arrogante, d’autres y voient l’élaboration d’une musique qui se refuse aux codes simplistes du couplet/refrain, où l’innovation et la complexité servent des œuvres incomparables et où leurs artistes sont parmi les rares à pouvoir disposer d’un tel qualificatif sans qu’il semble avoir été octroyé arbitrairement. Mickaël Ackerfield et Steven Wilson, les têtes pensantes des célèbres Opeth et Porcupine Tree, représentent deux acteurs majeurs de cette scène, deux amoureux de la musique progressive. Storm Corrosion c'est la réunion de ces deux artistes, une collaboration qui semblait naturelle vu l’entente entre ces deux personnalités depuis le fameux Blackwater Park.

Dire que l’album était attendu, c’est un euphémisme. Après Heritage (Opeth) qui avait laissé tomber le métal pour un rock progressif et mélancolique des plus inventifs, et l’album solo de Steven, Grace for Drowning, survenu l’année dernière, on pensait avoir une vague idée de ce que donnerait cette future collaboration entre ces deux génies… On avait tout faux ! C’est un album étonnant, très expérimental et complètement inattendu qu’est ce Storm Corrosion. On a beau essayé de le rattacher à un genre, à certains noms… King Crimson, Camel, Yes, Genesis, Pink Floyd, Gentle Giant… C’est impossible pour une simple raison, on n’a jamais entendu quelque chose de tel, la musique de Storm Corrosion est unique.

Préparez-vous à un choc tandis que démarre la première piste « Drag Ropes » parce que si vous vous attendiez à des riffs techniques et une batterie omniprésente à la manière de « The Devil's Orchard » vous allez être déçus. Étonnement suprême, l’album est minimaliste, mettant les ambiances à l’honneur, quasiment dénué de guitares et de batterie…En un mot ? Dépouillé, épuré. Au sens strict du terme, on n’a donc rarement vu un album aussi éloigné du Metal. Et pourtant, certes pas de growl, pas de guitares saturées, presque pas de guitares d’ailleurs mais… Mais indéniablement cet album porte l’âme du Metal. Parce qu’il est tour à tour sublime, intriguant, étrange, dérangeant, voir terriblement glauque.

Celui qui a vu le (magnifique) clip vidéo de « Drag Ropes » ne pourra plus détacher l’image de la musique. Cette dernière serait parfaitement à sa place dans un film de Tim Burton. Personnellement, j’ai beaucoup pensé à Sleepy Hollow en l’écoutant. Rien d’étonnant à cela puisqu’elle a été animée par Jess Cope qui avait déjà collaboré avec Tim Burton sur le court métrage Frankenweenie (1984). Tout l’album est donc imprégné d’une certaine aura à la fois sublime et glauque.

Cependant, nous ne sommes pas totalement en territoire inconnu : parfois, les arpèges glaciaux ou la guitare qui s’immisce pour un solo sensible et plein de finesse, sonnent très « opethiens » tandis qu’on n’a pas de peine à imaginer Steven composer au piano ça et là et mettre son grain de sel un peu partout. Bref, l’alchimie entre les artistes est totale, cela se ressent profondément à l’écoute. Mike et Steven sont particulièrement bluffant au chant, leurs voix se mêlant parfaitement sur « Drag Ropes » ou « Happy », Michaël laisse dévoiler des nuances insoupçonnées dans sa voix sur « Ljudet Innan ».

L’album est à l’image de la pochette: expérimental et novateur, magnifique et dérangeant. On est parfois embarqué sur une musique douce et splendide qui se mue délicatement en un psychédélisme disgracieux dans une ambiance à glacer le sang. Cependant, ces moments de pur génie se font malheureusement trop rares. Aussi original et magnifique qu’il soit, l’album devient long et difficile à apprécier à sa juste valeur tout au long de ses 48 minutes. A cet égard, « Storm Corrosion », l’album et la chanson, auraient gagné a être raccourcis de quelques minutes, tout comme « Drag Ropes ». Les pistes les plus courtes « Hag », « Lock Howl » et « Happy » en tête, sont de pures réussites, des merveilles d’ambiance et de composition.

Storm Corrosion évolue sur une autre planète.

10 Commentaires

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EvilHarmony - 08 Juin 2012: Mitigée au sujet de cet album, comme pas mal on dirait.

Ca commence bien avec Drag Ropes très prenante qui nous plonge directement dans un univers planant et angoissant. C'est d'ailleurs pour l'instant le titre qui me plait le plus.
Par contre le deuxième morceau, l'éponyme, à la fois le plus long et le moins intéressant, peine à conserver l'attention. Passage faible de l'album, jusqu'à la deuxième partie de Hag, ce passage très sympa où la pression remonte un peu, mais qui ne dure malheureusement pas bien longtemps.

C'est le principal défaut ici : il y a pas mal de bonnes voire très bonnes idées mais elles sont trop diluées dans tout le reste. Ca donne un album sympa mais auquel il manque un petit grain de folie pour en faire quelque chose de génial.

En plus, si les morceaux pris séparément séparément sont très appréciables (excepté l'inutilement long Storm Corrosion qui ne m'emballe pas passée la première minute), tout un album sur ce ton c'est un peu trop (ou plutôt pas assez du coup).
Il faut vraiment être d'humeur pour rester captivé du début à la fin.


J'aurais bien vu accentuer le côté malsain et torturé, surtout au niveau du chant, trop lumineux et pas assez expressif dans l'ensemble.
Et trop de Wilson et pas assez d'Akerfeldt aussi à mon goût.

Mais bon, je ne dirais pas que je suis déçue, c'est exactement ce à quoi je m'attendais.
En espérant qu'ils aient leur (over)dose d'ultra minimaliste avec cet album et nous proposent quelque chose d'un peu plus consistant avec leur projet principal respectif.
Krokodebil - 09 Juin 2012: Album assez extraordinaire pour ma part, mais pas du tout destiné à ce site je le crains. On est bien plus dans un folk ambient expérimental qui tutoie par moments le rock prog des 70's à la VDGG ou King Crimson.
CaitiffChoir - 09 Juin 2012: Bon,

C'est très loin de mes attentes.

Certes,l'ambiance est la,mais alors qu'est-ce que c'est moux! Aucune pèche,ça rend le tout très fade....

Après je ne m'y connais pas du tout dans ce "genre" de musique.

Je ne recherche pas forcément brutalité,technique ou autre,mais il n'y a vraiment aucun rythme.

Et histoire de faire le fanboy rageux,j’espère qu'ils ont assez fait joujou comme ils le voulaient (pour pas grand chose au final) et qu'ils vont enfin reprendre sérieusement en main leurs groupes respectifs,parce que bon,c'est bien de vouloir suivre ses envies et jouer la musique qu'on aime,mais si c'est pour produire de la soupe on ne peut-plus fade......

Navré pour le commentaire un peu virulent,mais je suis vraiment TRÈS déçu. Notre pauvre Akerfeldt ferait bien de se ressaisir,parce que si il importe ça sur Opeth,ça ne va pas le faire du tout,il y a des limites tout de même!

EDIT:quand même,merci pour le papier,très belle chronique!:p
 
anonyma93460 - 14 Juillet 2012: Je ne comprends pas pourquoi vous êtes déçu de cette album. Storm Corrosion a inventé un registre musical, c'est tout simplement un album extraordinaire. Je pense sincerement que cet album est le meilleur depuis quelques années dans tous styles de musique. En plus Wilson est particulièrement fort pour le mix, on a jamais entendu un 5.1 aussi bon...
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Chronique @ Northernshadow

17 Juin 2012

Progressif, Sombre, Atmosphérique, Psychédélique, Unique

On en avait déjà pas mal entendu parler. Un projet entre Mickael Åkerfeldt (Opeth) et Steven Wilson (Porcupine Tree). A l'origine, Mike Portnoy (Dream Theater) devait s'occuper de la batterie. Tout cela s'annonçait alors comme un supergroupe de metal progressif. Ce n'était pourtant pas le but recherché.
Alors que les leader d'Opeth et de Porcupine Tree composaient ce qui allait devenir Storm Corrosion, ils constatèrent qu'une batterie n'avait pas sa place dans leurs morceau (à l'exception de quelques coups de cymbales, la présence de la batterie est vraiment réduite). C'est alors que Mr. Portnoy n'est plus mentionné pour ce projet, ce qui, en plus, enlève un aspect all-star-band, ce que les deux génies recherche.

Nous sommes donc loin d'une pompe à fric, d'un gros moment de fun entre des amis musiciens, ou quelqu'autres raisons qui puissent pousser à faire un side-project. Ici, nous avons droit à une création et une recherche artistique pure. On pourra d'ailleurs d'ors et déjà discuter la place de ce groupe sur ce site puisque, soyons claire, il ne s'agit pas de metal. Ni même véritablement de rock. Nous avons droit à quelque chose d'unique. Voici comment les choses se présente:

L'artwork est une peinture de Hans Arnold (1925-2010), peintre suisse ayant vécu en Suède (Pays d'origine de Mr. Åkerfeldt) qui s'était occupé de l'artwork d'une compilation d'Abba (dont Mickael est un grand fan). Cette peinture annonce déjà la couleur. Etrange, effrayante, psychédélique, tels sont les premiers mots qui nous viennent à l'esprit après l'écoute des premières notes de Drag Ropes.

Pour ce qui est de la musique, le travail est bien réparti. Les deux Maîtres s'occupent de tous les instruments à l'exception de la batterie par Gavin Harrison (Porcupine Tree, King Crimson), Ben Castle pour les instruments à vents et le London Session Orchestra pour les orchestrations. Pour ce qui est des guitares, claviers-pianos, basse, compositions etc, les deux membres du groupe affirment avoir travaillé à 50-50.

Alors qu'en est-il du résultat? Nous sommes loin d'Opeth (Damnation et Heritage compris) et loin d'un Porcupine Tree. Bien que les influences rock progressif reste clairement perceptibles, les guitares électriques se font rares laissant plus de place à leurs soeurs accousitques, la basse n'est certainement pas omniprésente bien qu'elle se fasse remarquer sans encombrer lorsqu'on l'entend. Les voix sont aussi assez rares. En fin de compte, nous sommes loin d'un surplus d'instruments. Tout est minutieusement choisi pour apparaître au bon moment. Chaque son est clairement perceptible. La complexité relève de la structure et de la composition. Nous sommes en face d'une oeuvre progressive et psychédélique. Originale et sombre. Une oeuvre unique en son genre. Une vraie recherche artistique créant du nouveau avec des influences de musiques déjà explorées maintes et maintes fois. Un chef d'oeuvre.

Surfant entre l'aspect dérangeant-psychédélique comme Drag Ropes ou Lock Howl ou quelque chose de plus dépressif comme le titre éponyme le tout est assez varié tout en restant très homogène. Le chant, qu'il soit interprété par Mickael Åkerfeldt ou Steven Wilson, possède une dimension onirique, enchantresse.

Pour conclure, je vais ajouter (une fois de plus) qu'il s'agit d'une expérience musicale qui se veut unique. Aucune tournée, ni même un petit frère, n'est prévu pour Storm Corrosion. C'est ici une beauté éphémère. Progressif, Sombre, Atmosphérique, Psychédélique, Unique. Voilà.

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