Storm

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14/20
Nom du groupe Rebirth (ITA)
Nom de l'album Storm
Type EP
Date de parution 07 Mai 2021
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1.
 Enter the Storm
 00:53
2.
 Devotion
 04:27
3.
 Blessing in Disguise
 04:27
4.
 Sinners
 04:07
5.
 Lost
 05:19

Durée totale : 19:13

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Rebirth (ITA)


Chronique @ ericb4

01 Novembre 2022

Après une longue traversée du désert, le combo italien affiche clairement sa détermination à en découdre...

S'il est des projets artistiques loin de s'apparenter à un long fleuve tranquille, celui de ce quintet italien créé à Milan en 1998 serait assurément du nombre. Tout d'abord orienté vers un metal gothique aux touches folk et doom/dark à chant féminin, le combo poursuivra dans cette direction tout en optant pour le schéma devenu classique de ''la Belle et la Bête'', et ce, jusqu'à la sortie, en 2006, de « Frozen Moment », son second EP, et déjà quatrième mouvement. Après une traversée du désert d'une bonne quinzaine d'années, le collectif transalpin reviendra enfin, muni d'un troisième EP répondant au nom de « Storm ». Cela étant, la troupe fera évoluer son art, conjuguant désormais, et non sans habileté, metal symphonique, progressif et gothique, abandonnant par là même le chant mixte au profit d'un chant féminin lyrique à part entière. Serait-ce la formule magique pour espérer ainsi renouer avec sa fanbase et, plus encore, tenir la concurrence en respect ?

Suite à un remaniement de fond de son line-up, le groupe compte dorénavant dans ses rangs : Martina Russo, mezzo-soprano aux cristallines inflexions, Davide Moro aux guitares, Giorgio Mitscheunig à la basse, Pierpaolo Canato à la batterie, sans oublier Fabio Granata aux claviers. De cette étroite collaboration émane une rondelle modeste de ses 19 minutes sur lesquelles s'enchaînent sereinement cinq pistes d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique, soit à quelques encâblures des premières mesures esquissées par nos acolytes. A la fois enjouée, pimpante, aérienne, élégante et romantique, cette offrande puiserait ses sources du côté de Xandria, Nightwish, Diabulus In Musica et Against Myself. Coproduit par le groupe lui-même et Danilo Di Lorenzo (MoonHouse), ce dernier ayant également assuré son mixage comme son mastering, le méfait jouit d'une belle profondeur de champ acoustique tout en n'accusant que de rares sonorités résiduelles. Mais embarquons plutôt à bord de la petite goélette pour une traversée, espérons-le, ponctuée de quelques terres d'abondance...

C'est sur un mode symphonique progressif que s'effectue le plus clair du périple, la troupe en profitant pour nous octroyer ces arpèges d'accords des plus enivrants et qui resteront gravés dans votre mémoire longtemps encore après y avoir plongé le tympan. Ainsi, passé le bref et néanmoins agréable instrumental symphonico-cinématique d'ouverture aux arrangements ''nightwishiens'', le bien-nommé « Enter the Storm », c'est au sein d'un seyant paysage de notes que nous installeront nos acolytes. Ce qu'atteste, en premier lieu, son voisin de bobine, « Devotion », mid/up tempo à mi-chemin entre Xandria et Diabulus In Musica. Pourvu de riffs crochetés, voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques, recelant de saisissantes montées en régime de son corps orchestral, et mis en exergue par les fluides volutes de la sirène, ce méfait à la fois solaire et félin s'apparente à un hit en puissance des plus enveloppants que l'on ne quittera que pour mieux y revenir. Sur un même modus operandi et non sans rappeler Against Myself, « Blessing in Disguise » dissémine, lui, de truculentes gammes pianistiques ainsi qu'un refrain immersif à souhait qu'encensent les troublantes oscillations de la déesse.

Quand ils nous plongent dans des espaces ouatés, nos compères ne se sont guère montrés plus malhabiles, tant s'en faut, ces derniers nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre « Sinners », délectable power ballade progressive au carrefour entre Nightwish et Xandria. Mis en habits de soie par les magnétiques envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie, couplets finement esquissés et refrains fondants glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Recelant un fin picking à la guitare acoustique doublé d'une insoupçonnée et grisante densification de sa couverture instrumentale, et délivrant un fringant solo de guitare en bout de course, se chargeant alors en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié sera de nature à aspirer d'un battement de cils le pavillon de l'aficionado du genre intimiste.

S'il n'y a pas misé tous ses espoirs de l'emporter, le groupe n'aura pas omis de faire rougeoyer quelque peu ses fûts ni d'ensanglanter davantage sa rythmique. Ce que prouve « Lost », up tempo mélodico-symphonique dans le sillage d'un Nightwish de la première heure. Doté de riffs acérés et de virulents coups de boutoir, le pulsionnel manifeste se greffe parallèlement sur un sillon mélodique aux portées savamment échafaudées et propice à nous retenir plus que de raison. Pourvu, en prime, d'enchaînements intra piste ultra sécurisés et relevé, là encore, par les hypnotiques impulsions de la diva, le saillant méfait n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense et nous assigner à résidence, in fine.

Le plaçant pourtant à distance de ses premières amours, l'actuel virage stylistique emprunté par le quintet milanais ne saurait toutefois le desservir, tant s'en faut. Jouissant d'arrangements instrumentaux de bonne facture, d'une ingénierie du son loin d'être anodine et de lignes mélodiques travaillées en profondeur, sans accuser l'once d'une zone de remplissage, le laconique opus se parcourt d'un seul tenant, se savourant à chaque fois davantage au fil des écoutes. C'est dire qu'après une longue traversée du désert, le combo italien affiche clairement sa détermination à en découdre.

Pour se sustenter, d'aucuns auraient peut-être espéré un propos plus varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, et des exercices de style moins stéréotypés qu'ils n'apparaissent. Encore insuffisamment libérés de l'empreinte par trop sclérosante de leurs maîtres inspirateurs et n'ayant consenti que de bien rares prises de risques, nos compères devront encore patienter pour se hisser parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Peut-être à l'aune d'un album full length ? L'expérience, le brio technique et les qualités compositionnelles et d'interprétation aidant, le collectif transalpin aurait néanmoins quelques cartes en mains pour venir jouer les outsiders parmi lesquels la concurrence devra composer. Affaire à suivre, donc...

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