Stones at Goliath

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12/20
Nom du groupe In Legend
Nom de l'album Stones at Goliath
Type Album
Date de parution 09 Janvier 2015
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Envoys of Peace 05:39
2. Threatened 03:47
3. Lonely 03:44
4. King of Apathy 04:16
5. Empire of Concrete 04:51
6. Monuments for Eternity 04:12
7. To New Horizons 04:04
8. The Voodoo Girl 04:11
9. Choices in Coma 05:46
10. Empty Place 04:17
11. Alienation 04:07
12. A 1000 Paper Cranes 04:53
13. On the Morrow 04:31
14. Another Me 03:43
Total playing time 1:02:01

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In Legend


Chronique @ Bakounine

28 Mars 2015

Le coté expérimental a vraiment disparu, ne reste que la qualité de composition

Il y a plusieurs manières pour essayer de faire quelque chose d'expérimental dans le metal, la première et probablement la plus usitée est de mélanger quantités d'influence diverses et variées metal et hors metal dans tous les sens et de faire monter la mayonnaise pour en obtenir une mixture déviante autant que riche et passionnante, une autre est d'essayer de trouver un concept inédit et de s'y tenir, ce qui au début tout au moins tient de l'expérimentation, même si in fine, la majorité de ces groupes ne sont pas réellement classés dans l'avant-gardiste... ainsi faire du metal à base de violoncelles comme l'a fait Apocalyptica, c'est en soit expérimental ou tout du moins ça l'était, il est évident qu'un groupe qui commencerait à le faire maintenant n'aurait clairement pas la même portée expérimentale...


Aussi, lorsque il y a maintenant quatre ans déjà, sortait le premier album d'In Legend, il y avait quelque chose de fondamentalement expérimental dans la démarche : proposer un metal sans guitare avec pour base primordiale le piano jouée par son leader et chanteur Bastian Emig (habitué de la chose puisqu'il officie également au poste de batteur dans le groupe de metal vocal a capella Van Canto). Cet album avait de grosses qualités en l’occurrence de proposer sur ses parties les plus puissantes une mixture à base de son de piano classique percuté, pêchue et changeant vraiment de l'ordinaire, l'autre était la qualité des refrains avec de potentiels petits tubes heavy (« Stardust », « Heya » ou « Soul Apart » pour n'en citer que quelques uns), quelques ballades plus niaises aussi...


Le temps a passé et la question était de savoir comment l’œuvre d'In Legend saurait survivre passé l'effet de surprise du premier album, et on peut dire que de l'eau a coulé sous les ponts depuis et le groupe a eu le temps pour peaufiner les finitions afin de nous livrer ce « Stones at Goliath ». Au niveau du line-up, il a été totalement chamboulé autour de Bastian Emig, seul membre restant, le trio devenant un quintet avec l'ajout de pas moins de deux autres pianistes à ses cotés, de l'ambition donc, à l'image des multiples clips déjà proposés, dont l'un avec pour invité, l'artiste contemporain français Olivier de Sagazan. Le résultat final allait effectivement prendre un autre jour et au final s'éloigner quelque peu du but originel du combo.


En effet, dés le premier morceau, la musique d'In Legend prend une toute autre dimension, plus étoffée, moins intimiste avec moult bruitages et sonorités moins acoustiques que sur le premier album. Des ajouts de chœurs apportent une identité nouvelle, plus puissante et soutenue, ainsi que quelques parties de cordes (violon + violoncelle), mais également loin d'être unique, puisque s'il n'y a effectivement pas de guitare, le piano s'en retrouve du coup nettement moins au centre des débats, et sur des compositions comme « Threatened » ou « Monuments for Eternity », on est clairement moins étonné par une démarche dont le piano n'est qu'un élément, même si présent en permanence, parmi d'autres et les morceaux sonnent donc comme des pièces mélodiques, sans être symphoniques plus ou moins metal, parfois assez rock, très easy-listening... Les « ballades » présentes (« Lonely », « The Voodoo Girl », « Empty Place »...) bien que loin d'être nulles n'aiguisent pas non plus totalement l’intérêt (c'était déjà le cas sur l'album précédent) parce que des ballades jouées au piano, on ne les a pas attendus pour en avoir.


En fait loin de l'indépendance, de la froideur voir de la quasi-austérité et du son très brut de « Ballads'n'Bullets » qui n'alignait pratiquement que le son extrêmement percutant de ses parties de piano (ils parlaient même de « Hand-hammered Piano Craft »), véritables riffs, qui était parfois légèrement soutenus par d'autres éléments, juste assez pour éviter que le rendu devienne insipide et donnait une couleur très particulière à l'ensemble de vrai parties de piano axé metal, quitte à frôler le ridicule parfois (« Vortex », morceau sur le circle-pit), sur « Stones at Goliath », on a plutôt tendance à avoir affaire à un « metal » mélodique plus chaleureux aux sonorités plus artificielles mais du coup nettement plus passe-partout, cela ne voulant pas du tout dire que les structures n'ont pas été travaillé juste que le rendu est nettement plus classique. Il s'écoute sans aucun problème, mais pénètre nettement moins l'âme. Les refrains seront d'ailleurs dans leur ensemble moins marquants qu'auparavant. La voix de Bastian Emig est toujours aussi belle, travaillée et propre que ce soit dans les registres plus pop ou plus heavy, s'offrant de belles envolées dans les aigus, souvent aidé par des choeurs (« Empty Place ») voir le chant féminin très joli également de la chilienne Laura Vargas Contador (et ce sans aucun produit illicite, même à l'insu de son plein gré) sur « Choices in Coma ». Certaines compositions sortent certes du lot, comme « King of Apathy » ou « Alienation » grâce à de vraies qualités dans la structure, des mélodies vocales aisément au dessus de la masse et un piano qui ressort un peu plus, mais globalement, on est moins surpris et l'ennui se fera parfois sentir car plus vraiment d'effet de surprise à se mettre sous la dent, hormis la bouffée d'oxygène sur le dernier morceau « Another Me » où In Legend s'attaque au jazz dans une pièce si elle n'est pas réellement metal, tout du moins inventive et bien conçue.



Au final, les bons signaux envoyés par « Ballads'n'Bullets » ne seront pas confirmé sur ce « Stones at Goliath », le groupe a essayé de varier son propos par rapport au premier album et d'étoffer sa palette, mais étouffe ainsi quelque peu sa raison d'être principal : le piano. Certes, il est toujours là et il est évident qu'un réfractaire à l'instrument ne pourra pas adhérer du tout à l’œuvre, mais l’œuvre en elle-même peut être considéré comme un album « classique » clamant moins clairement son message. En essayant de démocratiser son message, le groupe s'est quelque peu perdu en vol et les doutes quand à la pérennité du projet, qui pouvaient exister à la suite du premier album, n'en sont que renforcés, quand bien même son sympathique leader semble y croire dur comme fer. On a toujours à faire à de bons musiciens et si le coté expérimental a vraiment disparu, reste la qualité de composition... Pas sûr que cela suffise

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Chronique @ AmonAbbath

29 Mars 2015

Votre metal, vous le prenez avec combien de sucres ?

In Legend, c’est avant tout un projet qui s’inscrit dans la voie des quelques tentatives de renouvellement d’un genre qui semble, au cours des années 2000, avoir atteint ses limites (bien avant pour les plus puristes). Une fois l’extrême de l’extrême atteint avec le grind, c’est dans l’expérimentation par le métissage musical qu’a résidé l’espoir d’émancipation des groupes de metal qui voulaient continuer à jouer la musique qu’ils aiment tout en allant de l’avant. On a connu les fusions musicales, le succès insolent du metal symphonique et du folk metal, et l’étape suivante s’est rapidement révélée être la prévalence des instruments qui ne concernent pas la base du metal, employés dès lors pour jouer… du metal ! La chronique de l’ami Bakounine qui précède la mienne a très justement fait mention d’Apocalyptica et de Van Canto (dont le batteur s’avère ainsi être la tête pensante d’In Legend), mais j’aime également citer les méconnus de Cantata Sangui (qui ont splitté…) dont la formule proposait plutôt l’absence de guitares lead au profit de deux basses. Mais si je décide de pondre ces quelques lignes, ce n’est certes pas pour effectuer ce petit ajout. En effet, cet album d’In Legend est peut-être le disque qui m’a le plus marqué en ce début d’année, et même si les raisons en sont clairement subjectives (les compos ont fonctionné sur moi), je ne pouvais pas laisser sur cette page une seule (très bonne) chronique dont la notation est justifiée mais ne reflète pas mon avis à moi. Je vais donc tenter d’ajouter mon grain de sel (ou de sucre…) sans répéter l’analyse qui a déjà été faite.

Tout d’abord, parlons de l’artwork. Ni laid ni vraiment agréable, il tranche avec le précédent. Là où, en 2011, quelques touches de clarté (c’est le cas de le dire : ce sont les touches du piano) tranchaient avec un ensemble sombre, ce qui faisait sens puisque cela pouvait, quelque part, symboliser la démarche du groupe, c’est cette fois un élément sombre qui s’insinue au beau milieu d’un fond bleuté et de rais de lumière. Personnellement, je préfère largement l’illustration placée en couverture du livret, présentant en entier ce qui s’avère être un aigle. Mais pour en venir à la musique, on peut donc supposer que des éléments autres que le piano vont cette fois intervenir, et si vous avez lu la chronique de Bakounine vous savez que c’est bien exact : chœurs très présents, instruments à cordes, sonorités électroniques, et même une touche jazz sur laquelle je reviendrai.

C’est peut-être là que l’analyse de mon condisciple chroniqueur et la mienne se mettent à diverger. En effet, après un premier album où le piano accaparait une bonne partie de l’espace, je m’étais dit que la suite ne pouvait, pour rester digeste, que s’orner de détails et de fioritures dont, primo, je suis friand, et qui, secundo, aéreraient un peu la musique d’In Legend. Et c’est exactement le choix qui a été fait. Cela étant dit, cette démarche annihile les chances d’expérimentation véritable, et ramène même le groupe sur les terres d’un metal symphonique défrichées depuis quelques années maintenant par tous les mastodontes du genre. Le coup d’essai « Ballads ‘n’ Bullets » avait posé la personnalité du groupe, la deuxième salve l’enrobe d’éléments déjà éprouvés.

La question qui se pose alors est : « Si l’originalité n’est plus, quid de la composition ? » Et ma réponse fera également office de réponse à la chronique qui a précédé la mienne, puisque c’est bien là que je situe la qualité principale de ce « Stones at Goliath ». Les chœurs interviennent au bon moment, les refrains sont mémorisables (agréablement, pas tels des marteaux-piqueurs), et, pour une fois, c’est une ballade qui a en premier lieu marqué mon esprit. Là aussi, je nuancerai le propos de Bakounine, puisque « Lonely » m’a vraiment transporté. Ce n’était pourtant pas gagné, l’introduction du morceau se présentant comme l’un des pires poncifs du genre, avec ce piano gentillet et lancinant, ces percussions électroniques produisant un écho, le chant et les paroles partant directement dans le pathos… Mais dès que les notes de piano et le chant s’envolent, les émotions me semblent moins artificielles, et l’ensemble a le potentiel d’emmener l’auditeur très loin… Un potentiel dû également aux chœurs qui interviennent dans le refrain au bout d’un moment, et à des plans de batterie simples mais parfaitement intégrés au morceau. Cette ballade frôle donc à mes yeux la perfection, contrairement à celles qu’In Legend propose en parallèle, et ce, même si son taux de glycémie est vilainement élevé.

Voilà d’ailleurs qui va nous renvoyer vers le titre de cette chronique et m’amener doucement à conclure. Si vous voulez écouter In Legend, vous avez intérêt à aimer le sucre, parce qu’on fait difficilement plus gentil et guilleret, même dans ce qu’on nomme le « happy metal ». Encore une fois, mon camarade de chronique en a fait mention, mais le groupe frise parfois le ridicule (ou y plonge volontiers, en fait), et cela est dû à plusieurs facteurs. Premièrement, des thèmes quelque peu futiles et cocasses (à l’image du circle-pit sur le premier album). Ensuite, des thèmes plus sérieux (l’absolutisme et l’insouciance des peuples sur « King of Apathy » par exemple) qui, fatalement, tranchent avec la légèreté ambiante. Enfin, le nerf de la guerre, le chanteur et leader Bastian Emig. En effet, si j’ai mentionné la place que prend parfois le piano (notamment sur le premier album), je n’ai pas encore parlé de l’omniprésence de la voix, à laquelle on a tout intérêt à s’habituer sous peine de détester chaque passage de chaque chanson. Ceci dit, M. Emig a bien des qualités, il connaît sa voix, son projet, et ne commet pas la moindre faute de justesse. Il s’impose simplement parfois trop, comme si son projet ne pouvait pas vivre trente secondes sans lui (cela se paye même par des « Oooooh », « Yeah » et « Hey » amusants mais « kitschissimes »).

Sur ces bémols, je vais donc mettre, en quelques lignes, un terme à ma bafouille. Mettre un terme, mais en n’oubliant pas de citer les excellents « Envoys of Peace », « Threatened », « Alienation » ou encore « To New Horizons », qui font partie des meilleurs morceaux de ce disque rempli de bonnes choses mais dont il faut toutefois apprécier le goût trop sucré, beaucoup trop sucré. Rempli disais-je, très rempli d’ailleurs, ce qui lui fait perdre en efficacité ce qu’il gagne en contenu. Heureusement, la conclusion jazzy (voire quelque peu « piano-bar », me semble-t-il) sur laquelle j’avais promis de revenir, « Another Me », offre à l’ensemble la note finale idéale, celle que l’on attend à chaque passage de l’album et qui nous empêche de stopper l’écoute même lors du moins bon titre car l’attente, parfois, ça a du bon…
In Legend est un peu comme une bière : il y a du sucre, comme dans toute bière, mais vous n’apprécierez celle-ci que si vous êtes prêts à sacrifier la tradition et la rudesse contre un goût rafraîchissant mais beaucoup plus passe-partout. C’est donc le goût qui départagera les auditeurs, car le brassage, lui, ne craint pas vraiment les reproches.

15/20

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Bakounine - 29 Mars 2015: Salut à toi, collègue et merci d'apporter ton éclairage sur cet album... Effectivement, j'ai été sévère avec "Lonely" qui est probablement la meilleure des ballades de l'album, et qui apporte à l'album enfin surtout si elle avait été la seule, mais je trouve pas qu'elle amène grand chose de neuf au global, ça aurait quasimment pu être du Toto... et du coup, j'ai même pas cité les deux purges que sont "Monuments of Eternity" et surtout "A 1000 Paper Cranes"... Pour ce qui est de la voix de Bastian Emig, effectivement il y a parfois peut-être un peu de "too much" mais j'affirme tout de même que ce soit sur le premier ou celui-ci, qu'avec un chanteur autre, l'impact serait tout à fait différent. En tout cas, il vaut si ce n'est le détour, tout du moins le débat.
AmonAbbath - 30 Mars 2015: Salut, merci à toi pour ta lecture. En effet, les deux autres ballades dont tu fais mention sont très très dispensables...
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